CHAPITRE 31 - "Nous nous verrons sur le champ de bataille"

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- Par tous les dieux... Jaime Lannister...

               Le pauvre homme est enfermé dans une petite cage à peine assez grande pour pouvoir s'y tenir debout. Ses vêtements sont sales, ses cheveux auparavant doré comme les blés ont pris la couleur de la terre. L'odeur qui émane de lui prouve bien qu'il n'est pas sorti de sa prison depuis des semaines, voire des mois.

- Lady Diana... m'appelle-t-il. Quel bon vent vous amène ?

- J'avais à faire.

- La vue vous plait ?

               Il n'est plus que l'ombre de l'homme que j'ai rencontré il y a deux ans à Winterfell, cela fait peine à voir. Néanmoins, il a toujours ce petit sourire narquois bien caractéristique. Preuve que Jaime Lannister n'est pas mort.

- Je... J'aimerais vous sortir de là, je lui confie.

- Pourquoi donc ? Ca ne vous ferait qu'un Lannister de plus à supporter.

- Je ne vous aime pas beaucoup, j'avoue. Tyrion, lui en revanche, veut retrouver son frère.

- Et vous, vous aimez Tyrion.

- Je... Enfin... J'apprécie beaucoup la Main.

               Un petit sourire, plus compatissant, se dessine sur les lèvres du Lannister. Il y a réussi à me piéger. Tyrion et moi passons beaucoup de temps ensemble, nous buvons, jouons à toutes sortes de jeux avec Bronn, élaborons des plans. Il est pour moi comme le Trône de Fer : toujours là mais inaccessible. C'est une constante, je sais qu'il attend mon retour en ce moment même. Mais je sais aussi qu'il ne sera jamais mien.

- Je ne pense pas que vous soyez en droit de me tourmenter ! je riposte d'une petite voix.

- Excusez mon indélicatesse, répond le Régicide en levant les mains en signe de résilience. Mais comprenez que, ici, je n'ai que très peu de source de divertissement. À part l'empoté qui m'apporte mon repas, je ne parle à personne.

- Vous êtes pardonné. Avez-vous des questions ? Je peux vous donner des nouvelles de la capitale.

- Comment va Cersei ?

- Fidèle à elle-même, je réponds, amer. Depuis que mon père est mort, elle assure la régence aux côtés de Tyrion.

- Vous ne l'aimez pas beaucoup...

- Cela vous surprend-il ?

              Pour seule réponse, il hausse les épaules. Tout le monde déteste Cersei parce qu'elle est tout simplement imbuvable. Je ne peux qu'admirer sa clarté d'esprit, elle est l'une des personnes les plus intelligentes qu'il m'ait été donné de rencontrer. Tant bien même est-elle vive, elle reste mesquine, prête à tout pour sauvegarder sa place.

- Le roi Joffrey... commence Jaime.

- Mon époux, je précise.

- Dois-je vous féliciter ?

- C'est ce qu'un beau-père se doit de faire, n'est-ce pas ?

               Pendant de longues secondes, Jaime maintient me défie du regard. Je ne baisse pas les yeux. Pourquoi le refais-je ? Il ne s'agit que de la vérité. Mon père l'avait compris et a été tué pour ça. La logique voudrait que je fasses comme si de rien était pour ne pas subir le même sort. Sauf que je suis bien trop révoltée pour me taire.

- Tyrion est donc la Main, lâche-t-il soudain, ce qui me tire de ma rêverie.

- En attendant le retour de votre père, oui. Il s'en tire bien.

Hear me Roar (RÉÉCRITURE)Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz