CHAPITRE 10 - "Au nom de Robert de la maison Barathéon"

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               Après des cris et des pleurs, Baelish fait ramener mon père au Donjon Rouge afin qu'il y soit soigné. Par la même occasion, il me raccompagne dans ma chambre pour que je m'y repose.

               Le Grand Argentier m'installe sur mon lit et nous sert à tous deux un verre de vin. Je le soupçonne de vouloir me donner une leçon de vie mais ne l'arrête pas pour autant. Je sais que ses conseils sont précieux et que je dois les mettre en pratique.

               Mes mains tremblent encore quand je prends le verre qu'il me tend. Littlefinger s'assoit à côté de moi et passe une main dans mon dos.

- Tout ceci est de plus fâcheux... commence-t-il.

               « Fâcheux » n'est pas le terme que j'aurais employé pour décrire la situation. J'aurais plutôt utilisé le mot « horrible » ou « affreux ».

- Je ne peux imaginer ce que vous ressentez.
- Du regret... je dis pour moi-même. Nous n'aurions jamais dû quitter Winterfell.
- Ma chère... Il n'est pas bon de vivre dans le regret. Vous êtes ici pour accomplir quelque chose, vous le savez sûrement mieux que moi.
- Jory est mort, mon père est blessé. Il n'y a plus rien que je veuilles accomplir.

               Je suis découragée. J'ai décidé de venir ici pour protéger ma famille mais, vraisemblablement, c'est un échec.

- Personne n'échappe à son destin, me contredit Littlefinger.
- Lord Baelish...
- Appelez-moi Petyr...

               Collés l'un à l'autre, nos regards se rencontrent. Mon cœur bat rapidement et, ce qui me rassure, le sien bat à la même allure. Nos respirations saccadées s'entremêlent pour n'en faire plus qu'une.

- Petyr... je murmure dans un souffle.

               Les douces lèvres de Littlefinger se posent sur les miennes en ce qui devient un baiser enflammer. Je ne sais pas si il s'agit là de l'expression de ma tristesse ou celle de mes sentiments pour cet homme que je suis sensée détester.

               Car je le déteste. Je le déteste autant que je l'aime.

               Après de longues et passionnées secondes, Baelish et moi non séparons. Je peux alors voir ce petit sourire qui m'exaspère tellement apparaitre sur ses lèvres. Il est satisfait.

               Je le suis tout autant à vrai dire. Il me sera difficile d'un jour oublier le gout de ses lèvres.

♐︎

               Depuis cet incident, je n'ai quitté la chambre de mon père que pour me laver. Ned, lui, n'a fait que dormir et ne se réveillait que pour manger ou boire. Le Grand Mestre est passé chaque jour pour changer son pansement et regarder l'évolution de sa blessure.

               J'ai obligé Sansa et Arya à venir voir notre père chaque soir durant ses quelques minutes de réveil, de manière à qu'il sache qu'il était aimé et soutenu.

               Le roi s'est entretenu avec mon père dès que celui-ci fut assez rétabli pour pouvoir parler. Nous avons appris que Jaime était parti à la recherche de Tyrion et qu'il représente un véritable danger pour ma mère.

              Alors que Cersei demandait une sanction, Robert décida que tout ce que mon père avait à faire était envoyer un corbeau dans le Val pour demander à Catelyn de relâcher son prisonnier.

               J'aurais aimé que mon père avoue qu'il n'était pas à l'origine de l'enlèvement de Tyrion mais il campa sur ses positions.

               Robert conclut la discussion en annonçant à sa Main qu'il devrait le remplacer sur le trône pendant son absence. Il semblerait que, aux yeux de notre bon roi, la chasse soit plus importante que la sureté du royaume.

Hear me Roar (RÉÉCRITURE)Where stories live. Discover now