CHAPITRE 8 - "Cela dépend du point de vue"

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               Cela fait un mois que nous sommes à Port-Réal et, chaque jour passé ici m'apprend de nouvelles choses.

               Comme, par exemple, qu'il n'y a que très peu d'hommes d'honneur dans cette ville.

               Tous ceux qui s'aventure dans les rues sales de la capitale sont là pour une raison bien précise. La plus part d'entre eux cherche la gloire ou, tout du moins, une forme quelconque de pouvoir. C'est ce à quoi Ser Duval était arrivé : un nom, des terres, un statu. Avant de mourir brutalement.

               J'ai également appris que je ne devais faire confiance à personne, même à ceux que je crois connaitre le mieux. Sansa en particulier, elle a supplié mon père d'organiser son mariage avec Joffrey. Je commence à croire que cette gamine me hait.

               Joffrey, d'ailleurs, s'est montré aimable ces derniers jours. Je dois avouer, aussi surprenant que cela soit, que je commence à l'apprécier. Je n'oublie pas la façon dont il s'est comporté avec mes sœurs sur la Route Royale mais, après tout, je vais l'épouser. Alors autant commencer à le tolérer.

♐︎

               Quelqu'un frappe à la porte de ma chambre, me tirant de mes rêveries. Je me redresse et crie : entrez !

               Le garde nordien ouvre la porte afin d'annoncer mon visiteur : Petyr Baelish. Encore un homme que j'ai appris à apprécier.

               Je me lève de mon lit pour l'accueillir, un sourire aux lèvres. Depuis cet incident lors du tournoi de la Main, Baelish et moi ne nous sommes plus recroisés.

               En réalité, je n'ai plus recroisé personne. Je suis restée enfermée ici pendant la dernière semaine, à rêvasser et à prévoir comment, lors de ma prochaine sortie, je pourrais m'assurer de ne pas croiser la Montagne.

- Lady Diana, me salue-t-il en entrant.
- Lord Baelish, je réponds. Je suis heureuse de vous voir.

               En une semaine, les seules personnes qui sont venues me voir sont mon père, Arya et Jory, car ils s'inquiétaient pour moi, et Sansa et Joffrey, car ils y étaient obligés.

- Vous avez fait parler de vous, me dit-il tout en s'asseyant.
- Je n'y peux rien, c'est ma plus grande malédiction.

               Peut-être que j'en ris maintenant mais, il y a deux jours encore, j'étais inquiète à l'idée que ma femme de chambre puisse avoir vu mon « combat » contre la Montagne.

- Et, j'ajoute en m'asseyant en face de Littlefinger. Que disent-ils exactement ?
- Le prince Joffrey s'en vante auprès de qui veut bien l'entendre. Etant donné qu'il est l'héritier du trône, toute la cour l'a entendu dire à quel point sa future épouse était extraordinaire.

               Je ne peux m'empêcher de rougir.

               Lorsque le prince est venu me rendre visite, il a effectivement fait mon éloge. Il m'a dit que j'étais impressionnante, courageuse, et cetera... Mais je croyais qu'il n'en pensait pas un traitre mot. Je croyais, en revanche, qu'il me rendait visite sous ordres de sa mère et qu'il ne faisait que me faire la cour pour s'assurer que je prennes son parti le moment venu.

- Et les autres ?
- Je n'ai entendu aucun commentaire déplacer à votre sujet, m'assure Littlefinger.
- Bien... Très bien.

               Cela va m'aider à sortir de ma chambre.

- Merci, Lord Baelish... Je commence à me sentir à l'étroit, ici.
- Rien ne vous oblige à rester enfermée, me confie-t-il en se penchant vers moi, comme si il s'agissait d'un secret.
- Je le sais... Seulement, je...

Hear me Roar (RÉÉCRITURE)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt