CHAPITRE 24 - "Elle a fui"

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               Après plusieurs jours de discussion avec Joffrey, Tyrion a réussi à me rendre ma chambre. Les quelques nuits que j'ai passées aux côtés de ma sœur m'on fait du bien. Cela faisait bien longtemps que nous n'avions plus discuté. Et, allongées l'une à côté de l'autre ces 3 dernières nuits, nous avions l'impression d'être de retour à la maison.

               C'est la sensation que me donne ma chambre. Quand je vois mon arc et mon épée posée sur la table, j'ai l'impression d'être chez moi. Je me rappelle de mes premiers entrainements de tire à l'arc avec Jory, ainsi que de la première lame que mon père m'a donné : un poignard qui ne me quitte jamais. Je l'ai appelé « Hiver » pour pouvoir dire « l'hiver vient » à mes ennemis. Très fin, je sais.

               Malgré mes blessures, je ne me cache pas. Au contraire, je veux que tout le monde le sache. Alors j'agis normalement. A l'exception près que l'itinéraire jusqu'à ma chambre a été changé afin que je ne doive plus passer devant les appartements de Joffrey.

               Plutôt mourir que de me faire prendre par surprise par cette brute.

               Aussi, j'ai décidé de me rapprocher du peuple. Cette semaine, Sansa et moi avons visité un orphelinat. Dans une ville comme Port-Réal, les gens sont pauvres et bon nombre de ces enfants n'ont pas assez pour se nourrir convenablement tous les jours.

               C'est pour cette raison que nous leur avons apportez des provisions du palais ainsi que bon nombre de jouets dont les enfants royaux n'ont plus besoin. Tommen et Myrcella sont trop vieux pour jouer aux petits chevaux, ceux-ci ne leur manqueront pas.

               J'ai également prévu de me rendre au Septuaire de Baelor la semaine prochaine pour rencontrer les personnes qui y sont soignées. Une partie du travail des septas est de s'occuper des blessés de guerre et des mourants qui viennent frapper à leurs portes.

               Pour les malades, les enfants ou les mendiants, rencontrer la reine est le plus grand des honneurs. Si je peux rendre leur vie plus légères le temps d'un instant, alors je leur rendrais visite le plus souvent possible.

               Toutes ces actions viennent de moi, c'était mes idées. Durant les quelques jours que j'ai passé loin de Joffrey, j'ai eu le temps de me rendre compte que je n'agis jamais selon mon propre chef. J'agis soit en fonction de mon père, de Joffrey ou de Baelish. Charmer le roi était son idée, après tout.

               Il est temps que je prennes mes propres décisions. Pour moi ainsi que pour le royaume.

♐︎

               Au milieu de la salle du trône, j'admire le Trône de Fer. Même si je m'attendais à ce qu'il soit bien plus grand, il reste le symbole universel du pouvoir. Chaque personne dans le Donjon Rouge rêve de pouvoir s'y assoir un jour. Et je suis persuadée que nombreux sont ceux qui se sont faufiler ici la nuit pour s'y assoir le temps d'un instant.

               Mais je ne pense pas que cela soit vraiment ce que je veux. Il y a des tas de « contre » : être constamment en péril, être détester par la moitié de ses sujets, devoir gérer les seigneurs et leurs guéguerres. Seulement, je n'ai pas le luxe de choisir. Alors autant faire ça bien.

- Majesté, dit une voix derrière moi.

               Une voix douce bien qu'acérée que je ne connais que trop bien.

- Majesté, je réponds en me tournant vers mon interlocuteur.

- Vous aussi vous laissez tenter par l'attrait du pouvoir.

Hear me Roar (RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant