CHAPITRE 32 - "Grand bien vous fasse"

284 13 0
                                    

               Cela fait une semaine que je marche. Le soir même de ma dispute avec ma mère, j'ai quitté le campement pour rejoindre Port-Réal au plus vite. Faire tout ce voyage était une mauvaise idée mais, de toutes évidences, il s'agissait là de bien plus qu'une simple escapade. Au-delà de mon envie d'arrêter cette stupide guerre, j'avais un besoin irrépressible de m'échapper de ce maudit château.

               Quand je vois apparaitre les portes de la ville, il fait déjà nuit. Il n'y a pas un seul bruit, ce qui n'est pas normal. Port-Réal ne dort jamais totalement.

               Les deux gardes postés au-dessus de la muraille me regardent sans trop comprendre ce que je viens faire-là. Ils ne doivent pas avoir été mis au courant de ma disparition, comme je m'y serais attendue.

- Ouvrez-moi ! je leur crie.

- Nous ne pouvons pas, majesté !

- Ce n'est pas une demande, c'est un ordre !

               Ils se concertent un moment mais je n'entends pas ce qu'ils disent. Ils ne savent pas quoi faire, je le comprends mais tout de même ! Si les portes doivent rester fermées c'est parce qu'un danger approche et ils ne peuvent pas me laisser à la merci de ce danger.

- Qui vous a donné l'ordre de garder la porte ? je leur demande.

- Le Main, Majesté !

- Et pourquoi ?

- Parce que Stannis Barathéon arrive.

- Vous vous foutez de moi ?! Vous auriez pu le dire plus tôt !

- Vous n'aviez pas demandé...

               Il semblerait que j'ai sous-estimé le temps que mon voyage me prendrait. Il faut que j'agisse et vite. Je laisse ses deux incapables derrière moi et suis les remparts. Le mur contourne toute la ville. De ce fait, en le longeant, j'arriverai sur les rives de la Nera.

               Je n'ai eu connaissance que des prémices du plan de Tyrion, je ne peux donc pas savoir ce qui m'attend de l'autre côté. Ce que je sais, en revanche, c'est que Stanis arrivera par là.

               Il faut que je rejoigne la plage au plus vite. Ainsi, si le combat n'a pas encore commencé, je pourrais retrouver Tyrion à l'intérieur des remparts.

               Arrow, peu sure d'elle sur les rochers, avance doucement derrière moi. Il ne faudrait pas qu'elle se blesse avant même le début du combat.

               Quand je pose le pied sur le sable, une énorme explosion résonne depuis le milieu de l'eau. Un champignon verts étincelant de plusieurs dizaines de mètres s'élève au-dessus de la Baie de la Néra. Du feu grégeois.

               Un peu avant mon départ, Tyrion m'avait parlé de cette substance. Il s'agit d'un liquide inflammable qui brûle même sur l'eau. Il a été inventé il y a des siècles lorsque les dragons ont disparu et que les Targaryen ont commencé à complexer. C'est ce que le Roi Fou utilisait contre ses ennemis. Il les brulait vif.

               Rien n'aurait pu me préparer à cette vision d'horreur. Les bateaux ennemis coulent, emportant les derniers survivants avec eux. Mais, le plus terrifiant, ce sont les cris de douleurs des brulés. J'en connais un qui doit adorer.

               Je m'oblige à sortir de ma torpeur, je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur le sort de ces malheureux. Si ils n'étaient pas déjà mort, ils seraient passés sous ma lame, de toutes manières. J'essuie mes larmes et me dirige à toute vitesse vers la Porte de la Gadoue.

Hear me Roar (RÉÉCRITURE)Where stories live. Discover now