CHAPITRE 19 - « Vous êtes la reine »

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               Accompagnés de quatre gardes, Bronn et moi nous rendons au Bordel de Baelish, comme je lui avais promis. Vous l'aurez surement compris, il ne s'agit que d'une excuse pour rendre visite à Littlefinger. Cela fait des semaines, depuis la mort de mon père très exactement, que je n'ai plus eu aucun contact avec lui.

               J'ai pris cette décision pour une très bonne raison : je suis mariée, il est donc indigne de moi de fréquenter d'autres hommes. J'en connais un certain nombre qui aurait persuadé leur époux d'avoir une maitresse peur profiter de la vie de leur côté. Sauf que Joffrey n'est déjà que très peu intéressé par ma chair, alors pourquoi celle des autres ? 

               De plus, Baelish est un traitre. Il a piégé mon père et s'est joué de moi. Je crois que c'est une raison suffisante pour ne plus vouloir l'approcher.

               Hors, j'en ai envie. Je rêve qu'il vienne frapper à ma porte en pleine nuit, je frissonne à chaque fois que quelqu'un fait allusion à lui... Ma vie serait bien plus simple si je n'avais jamais rencontré Littlefinger.

               La dernière fois que j'avais emprunté ce chemin, j'étais en compagnie de mon père. Depuis, je n'ai des nouvelles de cet endroit que par le biais de Varys, ma fidèle Araignée. C'est lui qui m'a appris que Ros, mon amie du Nord, était arrivée en ville.

               La présence de Bronn à mes côtés rend ce moment bien plus simple pour moi. Notre discussion m'empêche de repenser au corps inerte de Jory étendu sur le sol.

- Votre mari, me dit-il. Il vous traite bien ?

               Un petit sourire se dessine sur mes lèvres alors que je jette un regard aux soldats qui nous encerclent. Ils sont obligés de me suivre où que j'aille en dehors des murailles du Donjon Rouge : ordre de Cersei. Je ne m'en plaindrai pas pour autant, ils évitent que je me fasse tuer en pleine rue par on ne sait quel espion d'on ne sait quel ennemi.

- Je ne sais pas si il s'agit là du meilleur moment pour en parler, je réponds à mon ami.
- Ces hommes font-ils peur à votre royale personne ?
- Eux ? je m'indigne. Pas le moins du monde ! Le fait est que, comme tu peux le voir, ils portent les couleurs de la maison Lannister.
- Celle de votre gringalet d'époux.
- Celle de sa mère, c'est bien pire. Quoi que l'on dise, ils lui répèteront. Je te conseille donc de ne plus insulter Joffrey.

               Même si je ne doute pas que Bronn s'en sortirait sans soucis face à ces hommes, je préfère m'assurer que personne ne tente de l'assassiner, ou de l'exécuter ; parce que c'est ce qui finira par arriver si notre bon roi finit par entendre parler de notre conversation.

- Les belles mères sont toutes comme ça, commente le mercenaire après quelques secondes.
- Qu'est-ce que tu sais des belles-mères, toi ?

               De ce que Bronn m'a raconté, il ne s'est jamais marié. Je doute d'ailleurs qu'il ait déjà essayé.

- Je suis plus qu'une simple belle-fille pour Cersei. Non parce que je suis sa reine, ça elle s'en moque. C'est parce que je suis une Stark. Ma survie garanti celle de son frère, Jaime.

               En disant cela, je pense à Sansa. À cette heure-ci, ma sœur doit être déjà endormi. Je ne sais plus grand-chose de sa vie. Depuis la mort de notre père, Sansa refuse de m'approcher. Je ne suis pas certaine de savoir pourquoi.

               À une époque, elle m'en voulait parce que Arrow était en vie et non Lady. Après, c'était parce que je prenais le parti de père et non le sien. Ensuite, j'imagine que c'était en raison de mon mariage à venir avec Joffrey ; le mariage en lui-même ne l'a pas mise en joie non plus.

Hear me Roar (RÉÉCRITURE)Место, где живут истории. Откройте их для себя