K. Le destin de l'Empire - douzième partie

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Les gardes impériaux en armure rouges présentaient les armes à mesure que Varig et les autres hauts conseillers avançaient à travers un haut couloir qui semblait sans fin.


-Surtout tenez vous en au discours sur lequel nous nous sommes accordés, rappela le gouverneur Rmiss.


Le chevalier lui accorda un vague signe de tête qui ne sembla pas particulièrement le rassurer. Nina Septime, elle, se contentait d'un fin sourire tandis que l'amiral Verla alignait son pas sur celui du nouveau régent. Ils finirent par atteindre les porte du palais.

Le chevalier s'arrêta un instant pour rajuster son uniforme, pris une grande inspiration puis fit un signe de tête aux gardes pour leur signifier qu'il était prêt. Les portes coulissèrent et il s'avança à l'extérieur.


Les lumières braquées sur lui éblouirent un instant le chevalier, qui ne s'arrêta pas pour autant. Il venait de déboucher sur une vaste scène surélevée, drapée des couleurs impériales.

Un bruit puissant résonna dans la nuit brillamment éclairée alors que les milliers d'officiers et de responsables impériaux alignés dans la longue avenue face à l'estrade se levaient comme un seul homme. Des vaisseaux et des drones caméras volaient au dessus de la foule, surveillant la cérémonie retransmise à travers tous les mondes de l'Empire.


Varig les balaya du regard alors qu'il s'arrêtait à distance raisonnable du bord.


Pour la première fois il réalisa pleinement la charge qu'on lui avait confié. Il était le régent, le visage de l'Empire désormais; ils regarderaient vers lui comme ils regardaient auparavant vers Thrawn. Comme lui même l'avait fait. L'être humain était-il programmé pour ça, pour attendre un chef, un leader qui résoudrait leurs problèmes, leur dirait quoi faire?

Mais le chevalier ne se sentait pas l'âme d'un meneur. S'il était là c'était seulement à cause de sa volonté d'éviter une guerre civile, de maintenir l'unité de l'Empire qu'il servait. Et pour ça il devait rester fort. Faire illusion.


Il espéra que personne n'avait vu le doute passer sur ses traits et se composa un visage déterminé, puisant de la force dans la foule assemblée devant lui et l'invisible multitude qui l'observait à cet instant.


-Citoyens de l'Empire! lança-t-il. Je suis venu devant vous aujourd'hui pour annoncer une terrible nouvelle. Notre Empereur, le grand amiral thrawn, est porté disparu depuis la bataille de Terranie. 


Une rumeur horrifiée monta de la foule. Varig leva la main et le silence se fit comme par magie.

C'était étrange de détenir soudain ce pouvoir.


-Nous ignorons s'il a été tué, mais l'une de ses dernières décisions a été de me confier l'Empire afin de diriger en son nom. Je suis Varig Atorias, chevalier de l'Empire et nouveau régent.


Varig avait craché son mensonge, accepté péniblement par les autres conseillers sous l'impulsion de Rmiss et Nina Setpime. Le système thrawnien était trop centralisé pour que la vérité suffise à assurer la légitimité d'un régent nommé par un conseil; en l'absence de l'Empereur pour confirmer leur fiction, certains mettraient en doute sa parole, bien sûr, mais la masse suivrait. Pour l'heure c'était tout ce qui comptait.


-Notre Empire vit des heures sombres, reprit-il. D'innombrables vies ont été perdues, et nos ennemis sont à nos portes, espérant exploiter ce qu'ils croient être un instant de faiblesse.


Le discours préparé par le conseil défilait, superposé à la réalité de son œil droit. Un discours typiquement thrawnien, mais la partie avec laquelle il était le plus à l'aise. Parce qu'au delà de la politique ou de la diplomatie, cette partie là faisait écho à ce qu'il ressentait.


-Mais uni, l'Empire peut tout accomplir. Nos alliés et nos ennemis le verront que...


Une décharge d'énergie transperça soudain le bouclier de la scène, et le régent disparut dans une puissante explosion.

La Dernière Étoile - Tome 2 : ChuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant