sogno di amarti / plk

ventisette

𝚒𝚜𝚒𝚜  𝚐𝚒𝚘𝚒𝚊

ça fait cinq minutes qu'alix me supplie de lui dire pourquoi je pleure à chaudes larmes. mais je n'arrive pas à m'arrêter pour le moment. on vient à peine d'arriver à l'appart après la soirée. j'ai juste envie de me rouler à nouveau en boule dans mon lit comme il y a un mois et de ne plus jamais en sortir.

– meuf, je commence à m'inquiéter là.

je respire un bon coup et sèche mes larmes. la pauvre, elle doit plus savoir quoi faire de moi.

– c'est mathieu...

– qu'est-ce qu'il a fait lui encore ? ça fait un mois il est mort le type.

– ben... pas vraiment justement.

– comment ça ?

– il était là ce soir, je murmure entre deux reniflements.

– sérieux ?

j'hoche la tête et essuie mes larmes.

– il est venu te voir ? elle fait une pause. oui non bien sur qu'il est venu te voir sinon tu m'en parlerais pas. il a dit quoi ?

– qu'il était désolé et qu'il voulait tout recommencer. mais je...

– oui bah bien sur et puis tant qu'on y est tu lui offre ton cul sur un plateau aussi non ?

elle m'arrache un faible rire. je relève un peu ma tête, qui était enfouie entre mes deux jambes, remontées contre ma poitrine.

– c'est tout ce qu'il t'a dit ?

– mh. en gros oui. il a dit qu'il avait merdé. qu'il voulait me voir, qu'il était pas prêt à ce qu'on entamait tout les deux avant. et j'en passe.

– ouais. violon tu penses ?

je soupire longtemps et met ma fierté de côté pour répondre honnêtement.

– non. mathieu fait pas dans les violons. il a pas le temps pour ça, ça le soule ce genre de choses.

– donc il le pensait vraiment ?

– mais même enfin, genre il peut revenir comme ça comme une fleur alors que moi ça fait un mois que j'ai zéro nouvelles ! je commençais enfin à passer à autre chose !

– je sais b, je sais... tu lui a dis quoi, toi ?

– qu'il avait peur de l'amour alors que moi j'avais jamais eu peur de notre relation à tout les deux. et que du coup il pouvait garder ça pour lui en gros. et je lui ai demandé de me laisser tranquille.

– et s'il te laisse pas tranquille ?

je m'enfonce dans le canapé. s'il est aussi déterminé qu'il en avait l'air plus tôt, je devrais étudier cette option. mathieu va toujours au bout des choses, et fait toujours tout pour obtenir ce qu'il veut.

– s'il me laisse pas tranquille alors va falloir qu'il s'accroche. parce que je compte pas être tendre avec lui.

– moi aussi je serais là pour le garder à l'œil, t'inquiète.

je ris, elle sait tellement me détendre. je n'y pense presque plus.

puis mon téléphone sonne, annonçant une notification. on se penche toutes les deux au dessus.

plkpb a commencé à vous suivre. 1min

on se regarde toute les deux et on explose de rire. vraiment il perd pas de temps. mais je vois, il est décidé.

plkpb
c'est encore moi, j'espère je suis pas dans tes demandes de dm... fin bref je suis désolé

– tu comptes répondre ?

– t'es folle ! pas maintenant.

– dans une heure, quoi.

– jamais. demain, peut-être.

– ahhh ça c'est ma meilleure pote ! aller viens on va dormir je suis éclatée.

on se lève toute les deux du canapé pour rejoindre nos chambres respectives. alix vient s'assoir un moment dans ma chambre et me pose à nouveau des questions sur mathieu.

– et sinon il était bien sappé ?

– il avait un jean. je crois que c'est une première, je dis en hochant la tête.

– ah ouais genre il a fait le beaugoss et tout...

– il avait même coupé ses cheveux...

elle rit en me voyant faire une moue.

– ok j'ai compris il a mit toutes les chances de son côté vraiment.

– je crois hein... parce que là c'était vraiment dur de résister.

elle sourit en me voyant comme ça.

– tu l'aimes vraiment bien, hein ?

– je... c'est différent. tu vois avec houssem c'était tellement... j'sais pas, droit ? y'avait pas de rebondissements comme ça, tout était carré, bien rangé. même mes sentiments étaient comme ça, comme si c'était une ligne droite, tu vois ? elle hoche la tête, m'encourageant à continuer. avec mathieu... c'est jamais droit. il me fait ressentir des trucs j'te jure je savais même pas que c'était possible. dès que je le vois c'est comme s'il était la seule personne dans la pièce. avant j'trouvais ça ridicule l'expression « avoir des papillons dans le ventre » mais avec math j'ai compris de quoi les gens parlaient.

elle sourit encore et rit un peu. sûrement parce qu'elle n'a pas l'habitude de me voir aussi niaise.

– je l'ai à l'œil ton mathieu. profite, t'inquiète. prend la nuit pour réfléchir. moi j'pense que les sentiments que vous éprouvez l'un pour l'autre sont nouveaux pour vous deux, et que vous avez tout les deux du mal à le gérer. même si lui prend des décisions radicales, elle dit et on rit. donc t'y réfléchis et peu importe ce que tu décides, moi je suis là, ok ?

j'hoche la tête et la prend dans mes bras avant qu'elle ne retourne se coucher dans sa chambre.

mathieu pruski, qu'est-ce que t'as foutu comme bordel encore dans ma vie.

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