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𝚒𝚜𝚒𝚜  𝚐𝚒𝚘𝚒𝚊


mathieu continue de conduire à travers les rues de paris. au bout d'une quinzaine de minutes, on s'arrête et on sort pour se diriger vers l'enseigne starbucks. on commande à emporter et on remonte à l'intérieur de la voiture. on conduit pendant encore quinze minutes et on finit par arriver près des quais de seine comme quelques jours auparavant. mathieu sort notre goûter du sac et me tend mon cookie et mon smoothie.

– je peux manger dans la voiture ?

– oui, t'inquiète.

il me sourit et croque dans son muffin. je ris en le voyant galèrer à manger et il me toise.

– te moque pas de moi.

– t'es mignon quand tu manges, je commentes.

– toi t'es pas mignonne quand tu te moques...

je lui tire la langue et il me souffle le papier de sa paille sur le visage.

– arrête !

il m'offre son magnifique sourire en coin et je ne peux pas m'empêcher de sourire à mon tour. il reprend un air sérieux et nos regards se croisent un long moment.

– désolé si je t'envois pas souvent de message pour qu'on se voit, c'est juste que j'ai pas l'habitude de ce genre de chose...

– ce genre de chose, c'est-à-dire ?

– tu sais, voir quelqu'un, tout ça, il dit presque timidement.

je souris légèrement devant sa timidité.

– c'est rien, je vais pas t'en vouloir pour ça.

– t'sais, ça m'est jamais arrivé de croiser quelqu'un comme ça et d'avoir autant envie de la revoir après. tu m'as transformé en vrai canard, isis.

– tu ne m'as pas vraiment l'air d'un canard, pourtant...

– loin de là, normalement. en plus de ça tu viens d'un milieu grave différent du miens, c'est chaud.

je tapote mes doigts sur ma cuisse. c'est vrai qu'on a l'air de venir de deux milieu différents mais c'est le cadet de mes soucis. ça m'importe peu qu'il vienne d'un milieu différent du miens.

– ça te fais peur ?

– grave, il avoue.

– vraiment ? je demandes en fronçant les sourcils.

il semble se renfermer complètement sur lui-même et je me demandes si je ne forces pas trop. je ne l'ai vu que quatre fois en comptant aujourd'hui mais j'ai bien l'impression d'avoir compris qu'il n'était pas du genre à se confier.

– t'es pas obligé de m'expliquer, tu sais.

il hoche la tête pour toute réponse. alors qu'il mange son muffin j'ouvre ma paille et souffle mon papier sur lui.

– eh ! tu veux jouer à ça ?!

il s'avance vers moi et amène ses mains à mes côtes pour me chatouiller. j'hurle de rire dans la voiture et le supplie d'arrêter.

– mathieu ! arrête !

– mathieu s'il te plaît arrête, il me corrige.

– mathieu, s'il te plaît arrête... je dis entre deux éclats de rire.

il s'arrête et me donne un sourire satisfait. il sort un paquet de clope et en extrait une, puis il me tend le paquet.

– non merci, je fumes pas.

– décidément, il sourit. t'es parfaite ou quoi ?

– c'est pas une qualité de ne pas fumer tu sais, je ris doucement.

– c'est un défaut de fumer, pourtant.

– un peu. tu fumes que des clopes ?

– joker.

– j'ai ma réponse.

il sourit et m'éclaircit quand même :

– occasionnellement. les clopes c'est déjà assez.

j'hoche la tête et m'enfonce un peu dans mon siège, me tournant vers lui.

– je vais devoir attendre encore une semaine avant de recevoir un message ?

– c'est possible.

– zéro effort pour moi, hein ?

– c'est pas ça, c'est juste que je pars à marrakech avec mes potes demain, alors, je pourrais pas trop t'envoyer des messages pour des sorties improvisées.

– jure tu pars à marrakech ? on y part plus tard avec les miens aussi ! je m'exclame.

– vraiment ? vous partez dans un hôtel all inclusive où ?

je ris en me moquant légèrement. si laïs l'entendait dire ça.

– jamais de la vie, je ris. on loue une petite villa pas trop loin de la famille de mon pote.

– oh, ton pote est marocain ?

– yes, il s'appelle laïs. c'est mon meilleur pote depuis toute petite, on se connait de lyon.

– laïs... ça m'dit un truc.

– y'en a pleins des laïs, je ris doucement.

– sûrement.

– et toi, tu pars avec qui ?

– adrien et ormaz, des potes à moi.

– ormaz... c'est un prénom ?

– non, il rit. mais tu veux pas connaître le vrai.

on reste là à parler de tout et de rien pendant une bonne heure encore avant qu'il m'informe qu'il doit rentrer pour faire sa valise avant de dormir. quand je rentres, marin est toujours avachis sur un de nos canapés et alix est sur l'autre, tout les deux devant une série.

moi je suis sur un petit nuage et tout d'un coup, ça me fait sacrément flipper. je ne suis pas sûre d'être prête à me lancer dans quoi que ce soit, et je remets tout en question.

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sogno di amarti / plkWhere stories live. Discover now