ventisei

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𝚖𝚊𝚝𝚑𝚒𝚎𝚞 𝚙𝚛𝚞𝚜𝚔𝚒



elle était dos à moi depuis une quinzaine de minutes, et les gars arrêtaient de brailler dans le miens d'aller lui parler depuis autant de temps. puis elle a laissé alix pour partir plus loin, vers le fond, là où on avait l'habitude de se retrouver.

– math y'a ta go qui-

je ne l'écoute pas et me mets à marcher vers elle. c'est le moment où jamais.

quand j'arrive à sa hauteur, j'appuie mes coudes contre la rambarde et admire le couché de soleil devant nous. je la regarde un moment. même de profil elle est belle, alors que je vois à peine son visage. elle a une coupe de champagne à la main, sur laquelle une trace de rouge à lèvres me révèle de quelle couleur sont ses lèvres ce soir. elle ne bouge pas, ne dis rien. elle sait que c'est moi.

– qu'est-ce que tu fais là ? elle demande faiblement.

– j'voulais te voir.

– ah ouais ? je te pensais mort.

– beh... je vais bien.

– c'est presque pire.

– isis...

– t'étais où ? elle me coupe.

je ravale difficilement ma salive.

respire mathieu. t'es prêt, tu savais que ça allait se passer comme ça.

– j'étais ici.

elle ne répond rien. elle n'a toujours pas bouger la tête et contrairement à d'habitude, elle n'a pas ses cheveux derrière ses oreilles, alors je ne vois pas du tout son visage.

– je... j'suis désolé. j'étais pas prêt à ce qu'il nous arrivait à tout les deux. j'ai paniqué et-

– il nous arrivait quoi, mathieu ? elle me coupe une nouvelle fois et se tourne vers moi.

en voyant son visage, je souris enfin. c'est plus fort que moi. putain ce qu'elle est belle. je souris comme un idiot, alors qu'elle, me fusille littéralement du regard.

– bah je... fin, on...

– franchement si t'es venu juste pour bégayer c'était pas la peine.

outch. ça pique, mais ça me fait sourire encore plus.

– isis je veux qu'on recommence... comme avant.

– pas moi.

– tu m'as oublié ?

elle hésite. enfin non, elle fait semblant.

– oui.

– menteuse.

– t'as pas le droit de revenir vers moi après avoir fais le mort pendant un mois ! elle dit plus fort.

une larme s'échappe sur sa joue et mon cœur se serre, emportant mon sourire au passage.

qu'est-ce que j'ai fais, bordel ?

je caresse sa joue avec mon pouce pour effacer la larme qui roulait dessus. elle attrape mon poignet et le baisse violemment.

– me touche pas.

– je suis désolé. je te promets que j'voulais pas te faire du mal.

– ah bon ? t'es sur ? elle demande d'un ton sec. t'aurais pas plutôt pensé qu'à ta gueule parce que toi, tu voulais pas avoir mal ?

en voyant que je ne répond pas elle souffle du nez et un sourire de mépris né sur son visage.

– c'est bien ce que je pensais. on était deux math', t'as pensé qu'à toi. alors tes excuses... ok, j'entends. mais c'est trop tard, fallait y penser avant.

je vois bien que ses yeux brilles et qu'elle se retient pour ne pas verser une nouvelle larme et ça me fout encore plus mal.

– isis, j'te promet fais moi confiance juste laisse moi... laisse nous tout recommencer, je tente.

– tu vois... pendant un mois, j'ai eu le temps de passer par pleins d'état d'esprit différents. au départ j'ai pensé que tu reviendrais. après je me suis dis que t'avais trouvé quelqu'un d'autre. ensuite je me suis dis que tu voulais juste te jouer de moi depuis le départ. et puis à la fin, j'ai réalisé. tu vois j'ai assemblé toutes les pièces du puzzle. c'était long. mais j'y ai vu plus clair.

elle prend une pause et reprend après avoir inspiré un long moment ;

– t'as peur de l'amour, t'as eu peur du pouvoir que j'aurais pu avoir sur toi si jamais on avait été plus que ce qu'on était déjà toi et moi. et c'est degueulasse. c'est égoïste parce que moi j'ai pas fais attention. je te faisais confiance, avec mon cœur. j'avais pas peur que tu le froisses un peu parfois, j'avais pas peur que tu le brises. je te faisais vraiment confiance. mais toi, t'as décidé que toi, tu voulais pas prendre le risque. alors je t'en pris, continue dans ta lancée, et laisse moi tranquille mathieu.

elle repose sa coupe de champagne et tourne les talons sans m'adresser un dernier regard. je soupire longuement.

– putain... je me murmure à moi-même.

je lève la tête, sentant mes propres yeux s'humidifier, sensation que j'ai trop peu l'habitude de ressentir. je respire un bon coup et m'en vais rejoindre les gars.

– alors ?

– faites pas genre vous avez pas tout suivi.

silence. mouais, j'le savais. c'est doublement la honte.

– on y va ? propose alad.

j'hoche la tête et sors mes clefs de voiture. une fois dans cette dernière je prends la direction de mon appartement. alad a laissé sa voiture là-bas donc c'est normal.

– oh ralentis s'te plait.

– tranquille.

– math, ralentis j'te dis.

je ne ralentis pas et garde les yeux fixés sur la route, serrant un peu plus mes mains autour du volant.

– putain math ! cri alad. arrête toi tout de suite !

je ralentis net et me gare sur la première place que je vois. je frappe dans mon volant et bascule la tête en arrière.

– t'es amoureux d'elle, hein ?

je ne répond pas. je sais même pas ce que c'est d'être amoureux de quelqu'un.

mais d'un coup je me mets à pleurer. devant alad. il ne dit rien mais je l'entend presque hoqueter en réalisant. c'est la première fois de ma vie que je suis aussi vulnérable devant quelqu'un. il pose sa main sur mon épaule.

– gros, on va la faire revenir. ok ?

– j'suis trop con... je sors faiblement entre deux sanglots. je te jure je suis trop con.

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vous êtes servies en pdv de mathieu la mdrr, alors vous en pensez quoi de cette altercation ?

sogno di amarti / plkWhere stories live. Discover now