trentacinque

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𝚖𝚊𝚝𝚑𝚒𝚎𝚞  𝚙𝚛𝚞𝚜𝚔𝚒



au restaurant ils nous ont installé dans un coin canapé en quelques sortes. c'est beaucoup mieux comme ça, on est plus proche que si ça avait été une table.

depuis tout à l'heure isis joue avec ses
cheveux en mordant légèrement sa lèvre tandis qu'elle choisit son plat.

je vous laisse deviner quel plat j'ai choisi.

aucun. parce que je suis trop occupé à la fixer elle. la seule chose que j'ai envie de manger là tout de suite c'est elle.

– tu pourrais arrêter de me fixer comme ça s'il te plait ? elle demande sans relever la tête de la carte.

j'écarquille les yeux et elle relève la tête en souriant, se moquant de moi.

– ça me déconcentre, j'arrive pas à choisir... elle dit.

– je te perturbe ?

elle hésite un moment, sachant qu'elle me donnerait une mini victoire en répondant positivement.

– quand tu me fixes comme ça, oui.

sa réponse me suffit. elle a l'air d'avoir enfin choisi son plat quand elle s'assoit correctement, s'appuyant un peu sur le dossier du canapé. elle croise ses bras sur sa poitrine et hausse un sourcil à mon intention.

– tu comptes choisir un jour, toi ?

– j'ai choisi, je mens, sur de moi.

– ah oui ? tu prends quoi ?

– euh...

elle rit et m'ordonne de choisir avant que la serveuse n'arrive et qu'on doive attendre encore vingt minutes.

pendant que je choisis, c'est elle qui me fixe. je sais très bien qu'elle le fait exprès. mais je connais isis, elle sait ce qu'elle fait. avec ses actions de ce soir elle cherche à me faire comprendre qu'elle est plus ouverte que les jours précédents.

elle joue. elle le sait très bien. et ça se confirme quand je sens son pied caresser ma jambe sous la table.

isis est un ange à 99%, mais oh, ces 1% restants... ils causeront probablement ma mort.

j'essaye au maximum de garder la face et pose la carte.

– j'ai choisi c'est bon.

– mh.

elle sourit. mais putain ce que j'ai envie de lui faire. non vraiment c'est trop ce qu'elle me fait là.

on a jamais échangé plus que des baisers avec isis, je comprend pas trop d'où nous vient cette confiance quand il s'agit de se chercher comme ça. autant on arrive au lit on va détester tout les deux et ce sera une catastrophe.

les images de tout à l'heure, quand on marchait pour venir, me reviennent en tête.

ouais, non. impossible que ce soit une catastrophe.

c'est la serveuse qui me coupe dans mes pensées en nous demandant ce qu'on veut. on donne tout les deux nos plats et nos verres arrivent rapidement.

c'est le troisième et à mon avis les tequila sunrise d'isis sont bien corsés car je la vois rire un peu plus chaque fois que je tente une blague ou que je lui raconte quelque chose.

– toi c'est ton dernier verre, j'veux pas te tenir les cheveux pendant que t'as la tête dans les chiottes.

– aucun homme ne me dit ce que je dois faire, mathieu pruski.

je fronce les sourcils. je ne me souviens pas lui avoir donné mon nom de famille ? ça me fait sourire, et ça la grille un peu.

– pruski, hein ? je dis. t'as vu ça où ?

là c'est elle qui sourit.

– c'est le nom que t'as donné à la réception. pourquoi, c'était un faux ?

pour résumer, toute la soirée s'est passée comme ça. isis, et moi, nous renvoyant sans cesse la balle. cherchant à savoir lequel de nous deux piquera le plus l'autre.

on a fini par rentrer. isis avait clairement un petit coup dans le nez, et moi, j'avais bu
assez pour être plus détendu que d'habitude.

on est arrivés à la maison, et isis a failli se rétamer en montant la marche de la terrasse. je l'ai rattraper de justesse et on a tout les deux explosé de rire. quand on s'est calmé, il y avait un silence pesant tout autour de nous. elle avait ses yeux plantés dans les miens.

je savais qu'elle en avait envie, de m'embrasser. moi aussi j'en avais envie. mais je lui dois au moins ça, de pas céder quand elle est dans cet état. je sais qu'elle est pleinement consciente et responsable. mais je brise quand même le moment.

– tu devrais aller dormir, j'crois.

elle pince ses lèvres entres elles et baisse les yeux. elle inspire un moment et se redresse, rentrant dans la maison.

je bascule la tête en arrière et me laisse tomber sur les fauteuils de la terrasse. j'ai l'impression que c'est trop tôt d'un côté, je sais pas. je veux pas que tout aille trop vite et qu'on se casse la gueule en rentrant à paris.

je rentre à l'intérieur un moment et monte chercher ma cons dans ma valise. isis doit être au lit car je ne la croise pas. je redescends et m'assois au bord de la piscine. je roule mon joint et tire dessus. presque instantanément, mon corps et ma tête se détendent.

pas assez en ce qui concerne ma tête parce qu'isis est toujours là, à tout les coins.

est-ce que c'est vraiment réel ce qu'il se passe ? est-ce qu'elle va réussir à me pardonner complètement ? est-ce qu'elle va vraiment vouloir de moi même si elle me pardonne ? est-ce que ça va marcher si c'est le cas ?

là, avec mon joint dans la main droite, et la fumer qui s'échappe d'entre mes lèvres, je me demande si je suis vraiment ici, avec la femme de mes rêves, sûrement, à essayer de la faire mienne.

est-ce que je suis vraiment ici, à punta cana, parce que je dois me rattraper de la merde que j'ai fais parce que je commence à tomber raide dingue de cette meuf ?

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double update aujourd'hui! rdv vers 22h pour le chapitre 36 les cops

sogno di amarti / plkWhere stories live. Discover now