sogno di amarti / plk

trentasei

𝚒𝚜𝚒𝚜  𝚐𝚒𝚘𝚒𝚊

je suis sur le balcon depuis vingt minutes. j'ai
même pas essayer de dormir ça ne servirait à rien.

je suis frustrée. je voulais que mathieu m'embrasse. à la place il m'a dit d'aller dormir. pourtant j'étais sûre qu'il en avait aussi envie.

je commence à me demander ce que je fous là. je suis venue ici pourquoi ? dans quel but, si ce n'est pas pour qu'on avance ensemble ? en plus de ça j'ai rien avec moi. j'aimerais redescendre prendre de la vodka ou j'en sais rien mais mathieu est en bas, alors j'ose même pas.

je suis accroupie par terre, sur le balcon, les coudes sur mes genoux qui sont repliés vers moi. je suis toujours habillée, maquillée. y'a rien qui va.

on a passé une bonne soirée, pourquoi faut-il qu'elle se termine comme ça ?

il y a moins de deux heures je disais à mathieu qu'aucun homme ne me disait quoi faire et là je me laisse faire ?

non, je suis trop frustrée, l'envie de l'embrasser ne s'en va pas. je sais qu'il est en bas, je sais qu'il ne dort pas puisque j'entend LSD d'asap passer. de toute façon je n'arriverais pas à dormir.

je retire mes air force et ma veste et je descend le rejoindre.

il ne m'entend pas arriver, avec la musique. il est au bord de la piscine et je m'avance doucement vers lui jusqu'à m'assoir à côté de lui, laissant mes jambes dans l'eau. il tourne aussitôt la tête vers moi et semble surpris. mais il a quand même l'air content, alors ça me rassure. on regarde tout les deux devant nous.

– j'arriverais pas à dormir.

ce n'est que maintenant que je remarque le joint qu'il tient dans sa main, alors qu'il le porte à sa bouche.

je tends ma main pour qu'il me le passe, et il fronce les sourcils en me le tendant quand même.

– depuis quand tu tires sur des joints toi ?

– ça va, fais pas genre que tu me prenais pour une princesse. depuis quand t'as repris, toi ?

– j'ai pas repris. c'est... occasionnel.

– ah. et on fête quoi, là ?

ça lui vaut un sourire en coin et je le vois qui se mord la lèvre, fixant l'eau devant lui. je tire à mon tour, et j'oublis la vodka qui me faisait de l'œil depuis tout à l'heure.

– pourquoi t'arrivais pas à dormir ? il me demande.

– et toi, pourquoi t'es là ?

il esquisse un sourire et moi aussi. je tire une nouvelle fois sur son joint avant de le lui tendre. il tire une dernière fois et l'écrase dans le cendrier à sa gauche.

– c'était ton combientième ?

– le deuxième.

j'hoche la tête et écoute la musique qui passe derrière.

– je- on commence tout les deux en même temps.

– vas-y, il dit.

– non, c'est bon...

un nouveau silence s'installe.

c'est pesant, d'autant plus avec la tension assez incroyable qui règne autour de nous.

j'entrouvre la bouche pour parler mais je m'arrête quand je vois qu'il a tourner la tête vers moi. je tourne la mienne aussi pour lui faire face et sans que j'ai le temps de le réaliser ses lèvres se posent brusquement sur les miennes. j'en perds un peu l'équilibre mais m'agrippe rapidement à son cou. notre échange est complètement passionnel, on sent qu'aucun de nous deux n'a envie que ça s'arrête. je n'ai pas envie que ça s'arrête.