trentadue

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𝚒𝚜𝚒𝚜 𝚐𝚒𝚘𝚒𝚊



« i have no rights to love you, when i choose to walk away. i have no rights to miss you, when i didn't want to stay. i have no rights to need you, when i knew what my heart was gonna loose. i have no rights to love you, but i do. »


mathieu me tend sa main pour me faire entrer dans le restaurant. on a choisi le restaurant de l'hôtel qui loue notre maison. on avait vraiment la flemme d'aller chercher plus loin. on nous fait assoir rapidement et je pose ma tête entre mes mains, soufflant de fatigue.

– t'as hâte de dormir ? il me demande.

– trop...

automatiquement je pense à lui sur le canapé. c'est horrible, on est tout les deux jet-lagué et je le laisse dormir sur le canapé. j'ai pas de cœur ou quoi ?

– d'abord je vais te remplir le ventre parce que je voudrais te retrouver en vie demain, quand même.

j'hoche vivement la tête et ça le fait rire.

– en plus t'aime ça, quand je t'achète avec de la nourriture.

cette fois c'est moi qui ris.

– tu sais où marquer des points. on dirait presque que t'as eu de l'aide... je soupçonne.

– j'te rassure, ça je l'ai appris tout seul bien assez vite, pas besoin d'alix.

le serveur arrive et nous demande si on a choisi. on lui donne nos choix et il nous sert nos verres avant de nous laisser à nouveau.

– j'suis content qu'on soit là. jusqu'au dernier moment j'ai cru que tu me planterais à la porte d'embarquement.

je ris et lève les yeux au ciel. aussi prêt du but ça aurait été vraiment cruel.

– en sois... je commence. j'avais accepté ton invitation. t'avais pas dis ce qu'on ferait, je peux m'en prendre qu'à moi-même.

– je... j'suis désolé de t'avoir laissée en plan comme ça. et je sais que là je fais un geste de ouf mais j'espère que tu sais qu'avant toi j'avais même jamais emmené personne au restau. oui on est ici, oui c'est... gros ? comme geste. mais même le plus petit geste moi j'connais pas... je suis pas habitué à ça, j'y connais rien. moi j'ai pas eu de relations avant, j'ai jamais eu de copine... rien.

j'inspire un grand coup avant de réfléchir à ma réponse.

– tu t'es trompé sur tellement de choses... t'as fuis parce que tu savais pas comment t'y prendre avec moi. parce que tu pensais que, moi, j'avais de l'expérience, du coup tu passerais pour un idiot ? je demande.

il hoche la tête et je continue.

– mais tu t'es vraiment trompé... je soupire. y'a tellement de choses que j'aime à propos de toi. et le fait que t'ai jamais eu personne avant en est une. parce que, laisse moi te dire mathieu, que la relation que j'ai eu avant n'avait rien de magique. elle n'avait rien de beau, rien de vrai, même. c'était un désastre, c'était faux, c'était calculé... j'ai honte d'être restée alors que j'aurais dû fuir avant.

je marque une pause en regardant fixement ma serviette avec laquelle je joue.

– je sais pas ce que c'est moi non plus, je dis finalement. je sais pas comment c'est quand on aime vraiment quelqu'un. et j'sais pas comment on s'y prend. mais si y'a bien un truc que je sais, c'est que... je ris doucement avant de commencer ma phrase. s'il te plait prend pas la confiance après ce que je vais te dire ! il rit et me promet de ne rien dire. ce que je ressens, quand je suis avec toi, depuis le premier soir, ce n'est en rien comparable. le premier soir où on s'est rencontré toi et moi, j'ai compris que c'était différent. et que t'allais envoyer valser tout ce que j'avais connu avant.

il sourit en jouant avec son verre, ce qui me fais rire, moi, qui joue avec ma serviette.

– je t'en veux d'avoir prit peur, c'est vrai. mais si toi tu ressens la même chose que moi quand t'es à mes côtés, alors, quelque part, j'comprend.

il allait répondre mais nos plats arrivent et notre discussion est coupée. on ne la reprend pas, trop occupés à commenter notre repas. on s'empiffre du début à la fin, comme si on avait pas manger depuis 48 heures.

une heure plus tard, on rentre à la maison. je monte me démaquiller et mathieu me rejoint dans la salle de bain pour se brosser les dents.

mon cœur bat à mille à l'heure. c'est si dur de lui résister. encore plus là, quand il est en short et t-shirt, les cheveux ébouriffés.

mathieu finit de se brosser les dents et après s'être passé un coup sur le visage il s'approche pour m'embrasser la tempe.

– bonne nuit, isis.

je n'ai pas le temps de répondre que je l'entends déjà descendre les escaliers.

j'aimerais lui crier de remonter, et de ne jamais me lâcher. mais je reste silencieuse, parce que je sais que je dois le tester un minimum. si on avait été à paris il aurait ramé pendant des semaines, alors puisqu'on est ici, il peut bien au moins ramer un jour...

je relève la tête et remarque que je souriais comme une idiote.

j'ai le même sourire scotché au visage depuis que mathieu est de nouveau dans ma vie. et même si je sais au fond, que c'est un risque, je sais aussi que c'est un risque à prendre.

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sogno di amarti / plkWhere stories live. Discover now