diciannove

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𝚒𝚜𝚒𝚜  𝚐𝚒𝚘𝚒𝚊



je fais assoir mathieu sur un des tabourets de la cuisine et je fouille dans le placard à médicaments pour trouver ce dont j'ai besoin. en vrai j'ai surtout besoin d'un sachet de glace parce que ce qui m'inquiète le plus c'est son oeil qui a déjà bien gonflé.

je fouille dans le congélateur et en sors un sachet de champignons congelés qui feront parfaitement l'affaire. quand je me retournes vers mathieu, il regarde ailleurs. il a l'air complètement à l'ouest. j'en profite pour l'admirer un peu, parce que ses moments de vulnérabilité comme celui là sont rares.

je finis par m'approcher de lui et attrape délicatement son menton pour qu'il me regarde et que je puisse appuyer le sachet sur le coin de son œil.

– un vrai bagarreur, hein ?

– mh...

– quoi « mh » ?

– comment ça quoi ?

– bah pourquoi tu tire la tronche ?

– j'voulais pas que tu me vois comme ça.

– oh.

je marque une pause voulue et un rictus se dessine au coin de mes lèvres.

– tu veux dire dans un combat acharné ou au sol, quand ton adversaire t'as explosé ?

il m'offre de grands yeux rond en guise de réponse, mais grimace aussitôt en remarquant que son œil gauche lui fait mal.

– dis pas ça...

– j'men fou, math.

– de quoi ?

– bah je m'en fiche de t'avoir vu comme ça. je suis pas du genre à tout analyser. et à trop penser. tu t'es battu ce soir, d'accord. eh bien, c'est que y'avait sûrement une raison.

encore une fois, ils m'offrent un regard pleins d'incompréhensions. j'imagine qu'il ne s'attendait pas à ça.

– qu'est-ce que t'as ? je lui demande.

– rien... c'est que... j'sais pas.

– très explicite ça.

– non mais je m'attendais pas à ce que tu réagisses comme ça, c'est tout.

je souris et inspire en m'écartant un peu de lui. je baisse la tête, prête à lui offrir ma meilleure comedia del arte en la relevant.

– t'es sérieux ? je lui dis en le fusillant du regard. mais tu sais moi je suis une femme, d'accord ? moi je veux pas d'un mec qui traine dans des bails comme ça ! c'est des trucs de gamins ! moi j'ai besoin d'un homme, ok ? franchement, ce que tu fais là... c'est vraiment rabaissant. je veux pas être associé avec ce genre de personne ! tu peux m'oublier hein, essaye pas de me rappeler ! et sors de chez moi !

une fois de plus il a l'air complètement abasourdi par mes propos. il se lève et repose le sachet de glace sur l'ilot. il me tourne le dos et j'attrape son poignet pour qu'il se retourne. je lui offre mon plus beau sourire d'excuse et enchaîne ;

– c'est ce que j'aurais dis si j'étais une vieille meuf. désolée si t'espérais que ce soit le cas...

pour la première fois de la soirée, j'ai enfin le droit à un sourire, bien qu'il ai essayé de le dissimulé au départ.

– tu me détestes pas, alors ?

– bien sur que non. on fait tous des choses dont on est pas fier, et je dis ça parce que si tu réagis comme ça c'est que j'imagine que tu l'es pas. mais personne n'est parfait. pas même a$ap, et pourtant...

– tsss, aller arrête toi ! il dit en m'ébouriffant les cheveux.

– j'rigole, ça va !

il se rassoit sous mes ordres et je désinfecte comme je peux les quelques égratignures qu'il a bien que ce ne soit pas forcément nécessaire. il garde le sachet de glace contre son oeil sagement tout du long. et ces instants sont particuliers car aucun de nous deux ne parle, on se lance juste des regards par ci, par là. qui rendent tout un peu plus particulier. en plus de ça, en fond, il y a « stay ready » de jhené aiko et kendrick qui passe. alors, je penses qu'un dessin n'est pas nécessaire.

alors que je suis penchée sur lui, concentrée à désinfecter une plaie près de sa mâchoire, il remet une de mes mèches derrière mon oreille. je me stoppe net au contact de ses doigts frôlants ma joue jusque mon oreille. je recule un peu et nos regards se connectent un peu plus longtemps.

j'entrouvre ma bouche pour parler mais il m'attire vers lui, me coupant dans mon élan. il apporte sa main droite à ma joue et amène mon visage vers le sien. naturellement je pose mes lèvres sur ses lèvres, délicatement.

le temps s'arrête pendant ce qui semble être une éternité. on se détache l'un de l'autre et nos yeux ne se lâchent pas, une fois de plus.

cette fois c'est lui qui entrouvre ses lèvres pour parler. et moi qui le coupe.

– dis rien.

et je l'embrasse à nouveau. passant mes mains dans sa nuque tandis qu'il pose automatiquement les siennes sur mes hanches, me ramenant encore plus près de lui.

et putain, ce que c'est incroyable, les sensations que ce mec peut me faire ressentir.

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miam les updates bien tardives mdr, sorry encore si je suis pas constante ici. y'a encore un chapitre d'écrit et je compte pas m'arrêter là ehe donc restez connecté

sogno di amarti / plkWhere stories live. Discover now