One Piece x Reader // One-Shots (Volume III)

[Luffy xR] Vers La Lumière

(Ceci n'est pas une demande encore une fois, mais celles-ci arrivent bientôt ne vous en faites pas! Bonne lecture à tous <3)

(Correction par HikariAlpha!)

Deux ans étaient passés, depuis la dernière fois que nous nous étions vus.

Deux années, qui m'avaient paru bien longues et mornes, sans ta présence à mes côtés.

Oui, toi tout particulièrement. Les autres m'avaient également manqué, bien sûr, mais pas autant que toi.

Quand nous nous sommes revus, ton sourire était toujours là. Tu l'utilisais encore à tout va, dans n'importe quelle situation, sauf celles vraiment désespérées.

J'aime voir ce sourire sur ton visage. Et je pense que les autres aussi.

Mais tu sais, je ne suis pas aveugle.

Et encore moins sourde.

J'ai bien vu que ton sourire n'était pas aussi sincère qu'auparavant. Que tu le laissais décorer tes lèvres beaucoup plus souvent, aussi. Peut-être dans l'espoir de persuader les autres que tu allais bien? Ou alors toi-même...?

Et, lorsque je tentais de m'endormir, tard dans la nuit, je les entendais.

Tes pleurs. Qui tentaient désespérément d'êtres cachés, occultés, mais qui me fendaient tout de même le cœur.

Je savais qui était en train de pleurer.

Toi. Et mon cœur se brisait encore davantage.

Dis-moi, Luffy...

Pourquoi te caches-tu pour pleurer? Qu'est-ce qui t'empêche de laisser tes larmes couler devant tes amis, ceux qui ont partagé toutes ces aventures avec toi?

Pourquoi ne viens-tu pas me trouver, pour me confier tes peurs et tes craintes?

Tu sais, tu ne pourras jamais m'importuner. Car je te dois tout, car tu es important pour moi.

Alors, pourquoi continues-tu à pleurer là-dehors, seul?

Et comment peux-tu, lorsque le soleil est haut dans le ciel, continuer de sourire ainsi? Les autres n'y voient que du feu, mais pas moi. Comment arrives-tu à rester aussi fort, malgré toutes ces blessures?

Je sais ce que tu as traversé. Je sais ce qui s'est passé à cette guerre, même si je n'ai pas pu y être. Ce que je me reproche encore aujourd'hui, d'ailleurs. Si j'avais été présente, peut-être cela se serait-il déroulé autrement...?

Peut-être aurais-je pu t'aider à sauver ton frère? Ou au moins te prendre dans mes bras, après que ton frère soit mort dans les tiens...?

Même maintenant, je n'ai toujours pas trouvé le courage d'aborder ce sujet avec toi Je n'ai pas envie de remuer le couteau dans la plaie, que je sais être encore bien béante. Je n'ai pas envie de voir l'étincelle chancelante de tes yeux s'éteindre à cause d'un mot mal placé de ma part.

Alors je me tais. Je ne dis rien.

Mais est-ce la bonne solution pour autant...? Vraisemblablement non.

Car tes pleurs ne cessent pas. Pire même.

Ils s'intensifient. Et moi, couchée sur mon lit, dans ma chambre plongée dans la pénombre, je m'en veux terriblement. Je m'en veux de ne pas être assez forte, assez forte pour venir te réconforter.

Les larmes commencent à couler le long de mes joues également, mais je ne comprends pas pourquoi. Ce n'est pas moi qui ai subi tout cela, alors pourquoi ne puis-je m'empêcher de pleurer...?

Comment puis-je te soulager de ta peine, comment puis-je te faire aller mieux?

Je ne suis qu'une petite pirate parmi tant d'autres, comment pourrais-je réussir?

N'en pouvant plus de ces questions demeurant sans réponse, je décide de faire la seule chose sensée qui me vient à l'esprit. Réveiller l'une de mes camarades de chambrée, Robin. Qui, à peine sorti de son état de somnolence, comprend que quelque chose ne va pas.

Après tout, pour se faire réveiller en pleine nuit par quelqu'un en pleurs, ce n'est pas bien difficile à comprendre. À voix basse, pour ne pas réveiller notre amie aux longs cheveux roux, elle me demande ce qui se passe.

Je lui réponds en sanglotant que Luffy est en train de pleurer au-dehors, et je lui demande ce qu'on peut faire pour l'aider.

Tendant l'oreille, Robin constate la même chose que moi, et un éclair de tristesse passe dans ses yeux, que je peux voir grâce à la faible lumière de la lune, qui filtre à travers les hublots de notre chambre.

Ce qu'elle me conseille... me fait écarquiller les yeux.

Moi...? Aller réconforter Luffy...?

Qu'est-ce qui pourrait bien se passer de positif, sérieusement...? Je suis qu'une fille banale, une fille parmi tant d'autres... Et je ne suis pas si importante que ça aux yeux de notre capitaine...

Mais je ne peux rien ajouter de plus que je suis envoyée hors de mon lit sans sommation, et je me vois obligée de sortir de notre chambre. Mais au-dehors... il y a toi... Luffy...

Et si tu me vois...? Je ne saurais pas quoi te dire... Qu'est-ce que je pourrais bien te dire, de toute manière...?

Que je suis désolée? C'est vrai, mais ça ne fait pas tout...

Que je comprends ce que tu ressens? Non, car c'est faux. Je ne connais pas la douleur qui te terrasse à l'heure actuelle. Je peux essayer de me mettre à ta place, mais je ne pourrais jamais te comprendre entièrement.

Que me reste-t-il comme option, dans ce cas...?

Il est trop tard pour reculer, à présent. Car tu as remarqué ma présence, et tu t'es retourné vers moi, les sens en alerte. Tentant d'essuyer tes larmes et de calmer tes pleurs.

Je suis désolée, Luffy... Je ne suis pas une bonne amie, c'est même tout l'inverse... Car je n'arrive pas à trouver les mots. Je ne sais pas ce que je dois dire dans ces moments-là.

Je n'ai jamais su.

Alors, je fais ce qu'il me semble être le mieux. Pour une fois, je laisse de côté ma peur, et je fais parler mon cœur. Oubliant ce que me hurle mon esprit.

Je te prends dans mes bras.

Et, même si l'obscurité nous entoure, j'essaye d'illuminer ta nuit.

Tu peux pleurer autant que tu le souhaites, je ne partirai pas cette fois. Je resterai à tes côtés, et j'arriverai à te faire sourire à nouveau comme avant.

Rien ne pourra jamais remplacer ce que tu as perdu, je le sais. Mais je peux t'aider à combler ce vide peu à peu, si tu veux bien de moi.

Tes bras serrés autour de ma taille sont-ils ta réponse?

Tout ce que je sais, c'est que je n'aurai plus peur. Peur de te consoler, peur de te voir pleurer.

Car c'est à ça que servent les amis.

À prendre une partie de ta souffrance, et à la sublimer, à la changer, pour que plus jamais elle ne puisse te faire de mal.

Et je veux être cette amie.

Celle qui te guidera vers la lumière du soleil.