[Law xR] Mémoires Éphémères (AU)

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(Voici la récompense du concours sur le thème de Noël -catégorie dessins, remporté par shininglikeapineaple! Il se passe dans un AU -c'est-à-dire un alternative universe- et met en scène son OC, Nelly! Je vous en souhaite une bonne lecture, j'espère que vous aimerez!)

(L'autre OS, en récompense à la catégorie textes, arrive bientôt, ne vous en faites pas!)

(Correction par HikariAlpha!)


Elle se rappelait de tout, le concernant.

Sûr de lui, fier comme pas deux. Mais, ironiquement, tellement timide par moments.

Son magnifique sourire, dont ses lèvres n'étaient décorées que très rarement. Mais, justement, c'était cette même rareté qui en faisait le charme.

Il travaillait de ses mains, se levait chaque matin aux aurores pour ne se coucher qu'à la tombée de la nuit. Il était exténué, mais il continuait. Il aimait son travail, plus que tout au monde.

Non, finalement.

Il l'aimait ELLE, par-dessus beaucoup de choses.

Il l'avait assez aimée pour trimer du matin au soir, dans l'unique espoir de pouvoir la rendre heureuse. Elle, fille de noble. Lui, simple artisan vivant de son dur labeur.

Elle avait bien essayé de l'en dissuader, de l'empêcher de se ruiner la santé de la sorte, mais il n'avait rien voulu entendre. Malgré tout, il conservait une certaine fierté, et la volonté inébranlable d'obtenir ce qu'il désirait.

La main de la fille qu'il aimait.

Et, si pour cela il devait affronter les pires horreurs, il s'en contrefichait. Les moqueries des autres ne lui faisaient ni chaud ni froid. Il continuait, inlassablement.

Les nobles pouvaient bien cracher leur venin sur lui, il n'en avait strictement rien à faire. Ses semblables pouvaient bien lui répéter qu'il vivait un rêve éveillé, il n'en avait cure.

Elle, de son coté, avait également essayé de l'en empêcher. Elle l'aimait, certes, mais c'était justement pour cette raison qu'elle voulait le voir arrêter. Elle ne supportait pas de le voir ainsi, exténué, couvert de coupures et en même temps si sûr de lui.

Elle savait que son père ne laisserait jamais un simple artisan l'épouser, peu importe la promesse faite avec son pauvre amour. Son géniteur ne comptait point honorer sa promesse, et ce depuis le début.

Mais l'homme dont elle était tombée amoureuse ne s'avouerait pas vaincu aussi facilement. Même s'il avait su la vérité, il n'aurait cessé de se démener pour autant, pour un jour, peut-être, pouvoir LA serrer dans ses bras, comme il l'avait toujours voulu.

Ce jour n'arriva malheureusement jamais.

Car rien n'est éternel.

Encore moins la vie d'un pauvre homme.

C'était tout bonnement injuste.

Pourquoi cet homme, qui avait travaillé toute sa vie durant comme un forcené, avait-il connu une fin aussi tragique, aussi pathétique? Alors que, de l'autre côté, les grands de ce monde, noyés dans l'oisiveté et la facilité depuis leur naissance, continuent de vivre en piétinant les corps sans vie de ceux qui souffrent et triment à leur place?

Ne vous moquez pas. Car cette réalité est tout sauf hilarante.

Elle se retrouvait seule, à présent. IL était parti pour un long voyage, un très long voyage. Dont il ne reviendrait pour ainsi dire jamais.

Les riches rigolaient de cet homme pourtant si droit et si fier, certes un peu trop, mais qui avait vécu sa vie comme il le souhaitait, œuvrant pour ce qu'il croyait être juste, pour ce futur qu'il désirait.

Les pauvres, eux, LA considérait comme responsable de la mort de leur semblable. Elle était une noble, après tout. C'était forcément de sa faute à elle, à elle et à ses charmes ensorcelants, qui avaient fait perdre la tête à son défunt prétendant.

Mais elle, elle savait. Elle savait que ce n'était pas de sa faute à elle, ni de celui qu'elle aimait encore aujourd'hui. Non.

C'était la faute des autres. Des riches, mais aussi des pauvres.

Tous, ils l'avaient privée de son bonheur, de celui qu'elle aurait certainement pu connaître aux côtés de son amour. En l'honneur de "règles" aussi stupides qu'injustifiées.

Mais à présent, il était trop tard. Elle ne pouvait que se résigner, continuer d'écouter les moqueries à SON sujet, qui ne cessaient de bafouer la mémoire de cet homme pourtant si exemplaire de son vivant.

Attendre patiemment que sa propre heure vienne, elle qui vivra dans cette oisiveté qu'elle redoutait pourtant comme la peste, elle qui aura le luxe de vivre une longue et interminable existence, sans avoir à connaître ni la douleur ni le labeur.

La vérité, c'est qu'elle était tout aussi coupable que les autres. Bien qu'elle veuille se persuader du contraire.

Le seul qui méritait de vivre n'était désormais plus.

C'était ainsi.

C'était cruel.

Mais c'était ainsi que la vie fonctionnait.

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Dans un appartement parmi tant d'autres, une jeune fille se réveilla finalement en sursaut, après un rêve des plus... étrange et douloureux. D'abord perdue, elle se rendit bien vite compte où elle se trouvait à présent.

Un homme, aux courts cheveux sombres, aux yeux soulignés de noir et aux tatouages recouvrant une grande partie de son corps, se tenait au-dessus d'elle, visiblement préoccupé. Mais ce regard concerné disparu bien vite, surtout lorsqu'il vit que sa camarade venait de se réveiller.

Le jeune homme, recouvrant son air blasé habituel, se détourna alors pour se diriger vers la cuisine de leur appartement partagé.

La fille couverte de cicatrices, maintenant assise sur le canapé, regarda son colocataire continuer la préparation du repas, d'un œil distrait et préoccupé.

Quel était ce rêve, au juste? Pourquoi avait-elle imaginé tout cela...?

Elle sentait quelque chose rouler le long de ses joues, et constata bientôt qu'il s'agissait de larmes salées, dévalant la courbe de son visage doucement.

Qu'elle essuya bien vite. Est-ce que son colocataire l'avait vue pleurer...? Elle n'osait pas lui demander, et n'aurait sans nul doute jamais le courage de le faire.

La jeune fille, Nelly, se secoua alors mentalement, et essuya les dernières perles salées. Allez ma vieille, bouges-toi un peu!

Et, pour appuyer ses propos, elle décida finalement de se lever, et de se diriger vers la cuisine elle aussi, afin d'aider le jeune homme à la préparation du repas du soir même, auquel plusieurs de leurs amis avaient été conviés.

Laissant, sur le canapé qu'elle venait de quitter, son téléphone allumé, qui diffusait encore une douce et envoûtante mélodie dans les écouteurs raccordés.

Tourner dans le vide~

One Piece x Reader // One-Shots (Volume III)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora