Saint of the dead - partie 2

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TAK TAK TAK. Saint Nick les a transportés tous les trois dans un autre quartier. Pas très éloigné, mais quand même assez pour ne pas avoir à se farcir les centaines d'individus en une fois.
— Sans rire, faudrait q'même s'assurer q'reste des vivants dans c'bourg. P'faire t'ça p'rien, quoi.
Hans le regarde avec un mélange de pitié et de dégoût. À moins que ce ne soit ses multiples blessures qui dénaturent ainsi son regard d'ordinaire plutôt bienveillant.
— Le patron le saurait si y restait pas un vivant, non ?
— Probable.
— Alors, c'est qu'il en reste. Fournis moi des armes.
Quelques mouvements de crosse en l'air, une petite déflagration et le 4x4 abandonné à deux mètres d'eux s'écroule subitement en une multitude de crosses miniatures, juste assez aiguisées pour pouvoir transpercer un mort-vivant en cas de besoin.
Hans en ramasse une. Elle doit faire dans les 25 centimètres. L'original est pile 10 fois plus grande. Il regarde celle qu'il a en main, puis celle du Saint. Revient sur la sienne, tente un haussement de sourcils. Ne parvient qu'à faire s'écouler un peu de sang de son arcade.
— T'as un truc à compenser, ou bien... ?
Nicolas choisit de l'ignorer et ce met à gueuler.
— Hohé ! Les teubés ! C'par ici qu'ça se passe. V'nez voir un peu c'qu'on vous a préparé.
La réaction ne se fait pas attendre. En quelques secondes, des bruits leur parviennent des différentes rues avoisinantes, et en moins de deux minutes, ce sont des dizaines de groupes qui se présentent aux nombreuses intersections aboutissant dans leur rue. Ils sont rapidement des centaines. Hommes, femmes, enfants, vieillards. La rue se rempli à vue d'œil. La marrée plus vraiment humaine déboule des artères, envahi chaque centimètre carré.
— On se croirait un premier jour des soldes, bougonne Hans.
— Ou un 24 décembre à 16 h 30, ajoute Nick, toujours prompt à déblatérer sur le dos de son collègue enrobé.
Pris d'une inspiration soudaine, et aussi parce qu'il n'est toujours pas résolu à tuer tous ces gens, il tente un truc. Levant sa crosse, il en dirige l'extrémité vers une femme un peu isolée des autres qui semble toujours en assez bon état. Quelques mouvements dans l'air avec la canne, une visualisation mentale rapide et POUM. Un faisceau lumineux l'atteint en pleine poitrine. Elle est repoussée par la force du choc et s'étale au sol.
Hans a suivit l'action, mais n'est pas sûr de ce qu'à voulu faire Nicolas, il attend donc les instructions, les mains pleines de mini-crosses.
— Nick ?
Les créatures se rapprochent dangereusement. La plupart marchent, mais certaines se traînent plus rapidement, dans une sorte de course de boiteux.
— Je voudrais pas te presser, mec, mais...
Le grand Saint s'est approché de la femme. Il s'accroupit auprès d'elle, tâte son pouls.
— Nick...
Hans garde les yeux sur les zombies les plus proches. Deux d'entre eux seront sur son ami d'ici quelques secondes. Il prépare son tir, juste au cas où.
— NICOLAS !
Le Saint se relève, les morts-vivants sont à un mètre de lui. Hans vise et lance deux mini-crosses. TCHAK. TCHAK. La première percute le monstre au milieu du front et celui-ci s'effondre. La seconde décapite son petit copain, qui titube encore un instant avant de le rejoindre au pays des Limbes.
Nico-la-frime ne semble pas s'inquiéter de cette promiscuité, et ne s'embête pas non plus avec des remerciements. Il rejoint simplement Hans et annonce.
— Elle est morte.
Son acolyte le regarde médusé, une grimace déformant encore un peu plus ses traits déjà bien abîmés.
— Non ? Tu crois ? Avec la boule de feu que tu viens de lui balancer dans le cœur. Bien sûr qu'elle est canée.
Trois monstres se sont fortement rapprochés et Hans leur balance des rafales de mini-crosses dans les dents. Tous ses coups ne portent pas, cette fois, et malgré les quatre lancés qu'il a pris dans le corps, le dernier s'avance toujours vers eux. La dernière salve est la bonne, et, avec une crosse dans chaque œil, le cadavre marchant cesse enfin ses déambulations.
— Mec, je vais pas pouvoir me les farcir tout seul. Bouge un peu, putain !
Nicolas, qui ne semble toujours pas prendre la mesure de ce qui se passe, décide que le moment est bien choisi pour expliquer ce qu'il vient de faire.
— C'tait pas une boule d'feu, crétin des Alpes. Tu m'prends pour Sangohan ? C'tait un sort de guérison. J'ai supprimé l'maladie qui l'rongeait, mais, v'siblement, s'n âme était d'jà plus reliée à s'corps.
Hans digère rapidement ce qu'il vient d'entendre. Des corps sans âme, ça s'est déjà vu par le passé, mais pas si souvent que ça non plus. Et jamais dans ces proportions. Il y a pourtant une bonne nouvelle là-dedans.
— Tu veux dire que tous ces gens sont déjà morts ?
— Hm.
Un autre zombie s'est trop rapproché et Hans lui envoie trois projectiles. L'un d'eux pénètre son crâne par la joue et ressort derrière son oreille, mais ça ne l'arrête pas. Un quatrième vient se planter entre ses sourcils. Cette fois, il s'effondre.
— Parfait ! Range tes remords et aide moi un peu, alors. Y en sort de partout.
Et, en effet, la rue est désormais remplie d'êtres gémissants et boitillants dans leur direction. Hans s'est mis à lancer ses armes improvisées dans tous les sens et Nicolas, après avoir longuement observé la scène, lève sa crosse et, enfin, se met à lancer des sorts qui envoient au tapis cinq à huit morts-vivants à chaque coup.

L'Avent Tuera (calendrier de l'avent 2019)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant