Chapitre 44

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Je tremblais, et pas qu'un peu. Mes jambes flageolèrent tellement que je me précipitai – enfin, je marchai le plus vite possible – vers l'un des canapés de la pièce et m'y affalai.

Je m'allongeai et fermai les yeux. Il fallait impérativement que je me calme si je voulais avoir une chance de m'en sortir, et de faire en sorte que tout le monde s'en sorte, accessoirement. Enfin, tout le monde, non. Il fallait se débarrasser de Doflamingo et ce, définitivement. Il me fallait trouver un moyen de le mettre hors d'état de nuire pour qu'il n'apparaisse plus en nous lâchant des « ça va ? Je ne vous ai pas trop manqué ? ». Je tressaillis à cette idée.

Bon sang mais reprends-toi, ma fille.

Je me levai. Mes jambes n'étaient pas au meilleur de leur forme, mais ça ferait l'affaire. Ça devait faire l'affaire.

Je regardai tour à tour les meubles présents dans la pièce. Des canapés, totalement et irrévocablement inutiles, à moins que je ne me trouve soudainement une force herculéenne et que j'arrive à en porter un jusqu'à mon oncle pour le lui fracasser sur le crâne, et le tout sans qu'il me remarque.

Après avoir rayé cette idée de ma tête, je regardai le babyfoot. Ce qui servait de ballon ferait à peine du mal à une mouche. Je posai donc les yeux sur le billard. Les queues pourraient éventuellement me servir pour le frapper mais, tout comme les boules, même si je lui pulvérisais le crâne avec, il se retournerait tout sourire et me mettrait une gifle tellement puissante qu'elle m'enverrait six pieds sous terre.

J'avais éventuellement pensé au jeu de fléchettes, mais allez essayer de viser l'œil d'une cible en mouvement, sans compter sur le fait que Doflamingo ne se séparait jamais, à ma connaissance, de ses lunettes.

Il me fallait quelque chose de plus... radical. Quelque chose qui l'empêcherait de se relever pour un moment, et même pourquoi pas pour toujours ?

Je m'élançai vers les différentes armoires présentes et ouvrai les tiroirs à la volée. Du scotch, des dès, des ciseaux – qui auraient pu être une arme potentielle si le géant blond n'avait pas la peau aussi dure que la pierre –, un escargophone, mais rien qui puisse m'aider. Je soufflai de mécontentement et commençai à désespérer lorsque je vis, vaguement caché dans un mur, un petit coffre-fort.

Je m'approchai lentement, effrayée, pour je ne savais quelle obscure raison, à l'idée qu'il m'explose en pleine figure. Mais je n'aurais su expliquer pourquoi, je sentais qu'un objet salvateur se trouvait en son sein.

Je pestai. Et si jamais le coffre était fermé à l'aide d'une combinaison ? Comment pourrais-je le trouver et si, par chance, j'y arrivais, qui me disait – à part mon instinct bien sûr – que j'y trouverais réellement quelque chose ?

Arrivée à sa hauteur, je tendis la main. Je saisis la poignée et tirai en espérant de toute mon âme pour qu'il s'ouvre. Ce qu'il fit ! Surprise, je restai une minute là, les bras ballants, à observer son contenu. Je me retins de justesse de crier. Il y avait un revolver.

Un revolver, bon sang !

Le cœur palpitant à vive allure, je me saisis très lentement de l'arme. Je fus surprise par son poids. Elle était si lourde malgré sa taille, à croire que toutes les horreurs du monde pesaient dessus.

Le barillet s'ouvrit soudain, me faisant sursauter si fort que je manquais lâcher le revolver. Il était chargé. Je refermai le barillet et m'apprêtai à sortir de la pièce, lorsque je m'immobilisai.

Suis-je vraiment certaine de vouloir me servir d'un flingue contre mon oncle ?

Quelle question stupide. Bien sûr que oui ! Je m'avançai vers la porte, puis actionnai la poignée. Je l'ouvris en faisant le moins de bruit possible et, une fois les deux hommes en visuel, je brandis mon arme en hurlant :

- Plus un geste !

Voyant que ça n'avait absolument aucun effet, je levai le revolver vers le haut et tirai. Le bruit eut l'effet escompté et ils se retournèrent.

Doflamingo et Law me regardèrent, sans doute surpris pour l'un, inquiet pour l'autre. Ce dernier avait dû remarquer que je n'étais plus là, et s'était sans doute senti soulagé que je ne sois plus en danger. Et pourtant me voilà, une arme pointée sur mon oncle, coupant net leur bagarre qui ne tournait manifestement pas à l'avantage de mon sauveur.

Mon oncle, agacé, lâcha :

- Mais que fais-tu, très chère nièce ? Pose ça, tu pourrais te blesser. Et de toute manière, tu ne serais pas capable de me tirer dessus.

Il s'avança et, prise de panique, j'appuyai sur la détente.

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Le prochain chapitre sera le dernier !

Rencontre hasardeuse [TERMINÉ]Where stories live. Discover now