Chapitre 16

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Luisa

J'aimerais expliquer comment je m'étais retrouvée dans cette situation, mais je devais admettre que c'était un peu flou.

Des Marines encerclaient la maison d'Alice pour m'emmener rejoindre ma famille. Famille diabolique, si je me fiais à mon instinct. Et ce dernier était à peu près le seul en qui j'avais confiance, à l'heure actuelle.

Pour éviter le kidnapping camouflé en sauvetage, j'avais désespérément cherché une cachette à l'étage de la petite maison en bois de mon amie. N'en trouvant aucune, j'avais complètement cédé à la panique. D'autant plus que la petite brune avait été contrainte de laisser entrer le Marine qui tambourinait à sa porte depuis dix bonnes minutes.

Bien entendu il n'était pas entré seul.

J'avais entendu plusieurs voix, et mon sang s'était glacé en entendant :

- Trouvez-la. On part pas sans elle, ou on aura des problèmes.

Autant dire que j'étais dans de beaux draps.

J'avais posé mon regard partout à l'étage et, malheureusement pour moi, la seule échappatoire digne de ce nom se trouvait être une fenêtre.

Soit ils me laissent partir, soit ils m'attrapent morte.

Malgré tout ce qui m'était arrivé, j'avais encore un semblant d'instinct de survie et mourir n'était pas la perspective qui m'enchantait le plus.

En cet instant, je maudissais vraiment ma famille. Je n'avais aucun souvenir d'eux, mais qu'ils arrivent à me pousser ainsi dans mes derniers retranchements m'énervait prodigieusement.

J'avais donc décidé de passer la tête par la fenêtre pour évaluer les possibilités qui s'offraient à moi. Me jeter dans le vide et me casser une jambe, voire les deux, ou monter sur le toit. La fenêtre étant encastrée dans celui-ci, il me semblait tout à fait faisable de sortir par là et de monter sur le toit qui était plat.

Les Marines à l'extérieur de la maison ne m'avaient, ô miracle, par encore repérée. En revanche, j'entendais ceux à l'intérieur regarder partout pour me trouver.

Puisque me briser des membres les aiderait sans aucun doute à m'attraper plus facilement, je décidai de monter sur le toit.

Je m'aplatis du mieux que je pus pour ne pas être repérée. J'étais plutôt fière d'y être arrivée sans accroc ni trop de difficultés, lorsqu'un Marine hors de la maison se précipita dedans :

- Chef ! On l'a vue monter sur le toit.

Je gémis. Mes blessures me faisaient souffrir, et en plus j'étais montée là pour rien.

C'est un cauchemar.

Je me relevai. Inutile d'aggraver mes entailles pour une situation qui allait, de toute manière, m'échapper sous peu.

J'entendis des pas rapides à l'étage de la maison, puis vis un Marine passer par la fenêtre par laquelle je m'étais faufilée quelques minutes plus tôt.

Un bruit à ma droite attira mon attention. J'aperçus un Marine se hisser sur le toit par une autre fenêtre.

Je vais me réveiller.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, j'étais encerclée.

J'avais cette vilaine impression que mes problèmes ne faisaient que s'enchaîner. Était-il possible qu'une bonne nouvelle me soit annoncée ?

Je regardai les Marines se rapprocher. Rien qu'à l'idée qu'ils posent leurs mains sur moi, j'avais les larmes qui me montaient aux yeux.

Je ne veux pas qu'ils me touchent.

Je revivais les événements dans la ruelle, avec les quatre hommes autour de moi. Leurs rires, leurs mains, j'étais à leur merci...

- ROOM.

Mon cœur tambourina dans ma poitrine. Cette voix. Je reconnaissais cette voix.

Une sphère bleutée apparut soudain autour de nous. J'arrêtai de respirer. Qu'était-ce ? Une attaque ennemie ?

- SHAMBLES.

Les Marines autour de moi commencèrent à se désassembler. Je cachais mes yeux de mes mains. Je n'étais pas particulièrement à l'aise avec le sang, et la situation qui se déroulait devant moi m'effrayait.

J'entendis les Marines s'affoler, mais bizarrement ils ne criaient pas de douleur. J'écartai mes doigts et ouvraient un œil.

Ma mâchoire se décrocha. J'avais en face de moi trois hommes qui n'avaient plus les membres à la bonne place. L'un avait la tête à la place de la main, un autre avait les jambes et les bras inversés, et le troisième était bizarrement accroché au premier.

J'aurais pu rire de cette situation si ça n'avait pas été pas aussi étrange. Je m'approchai précautionneusement du bord du toit et regardai qui pouvait être la cause de tout ça.

Lorsque nos regards se croisèrent, je sentis mon cœur rater un battement.

Rencontre hasardeuse [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant