Chapitre 8 - Mars - Subir le courroux

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Tergiversant, elle ne vit pas Carole débarquer à ses côtés et lui verser l'entièreté d'une cruche de bière sur la tête. D'abord choquée, Margaux comprit qui venait de l'humilier et sa rage l'aveugla. Elle voulut gifler Carole mais Antonin la sortit du cercle en la traînant.

— Lâche-moi ! Putain ! Je vais lui faire la peau à cette décolorée, je te jure, je vais la tuer ! hurlait Margaux.

S'accrochant en dernier espoir à tout ce qui pouvait entraver l'objectif d'Antonin : une grosse poubelle verte, un chambrant de porte, une fille...

— T'es morte, conasse ! beugla-t-elle, dégoulinante.

Son polo gris foncé devenu noir à certains endroits, elle sentit le froid mordre sa nuque et son cou trempés. Ses cheveux ne tarderont pas à puer la bière et pour le moment, son maquillage coulait dans ses yeux, brouillant sa vision.

— Calme-toi, ils ne te laisseront pas rentrer si tu gueules comme ça, lui intima Antonin.

— J'en ai rien à foutre ! Cette meuf est hystérique !

— Pour le moment c'est toi l'hystérique, remarqua Antonin, ses mains sur les épaules de son amie.

— Mais toi, franchement, ta gueule ! Tu ne savais pas la retenir ? Tu l'as pas vue arriver ou quoi ?

— Margaux, j'y peux rien moi si ton pote sort avec cette folle !

En rage, Margaux se défit de son étreinte et entreprit de descendre la rue.

— Tu fais quoi ? lui cria Antonin qui n'avait pas bougé.

— Je me casse !

A peine avait-elle fait quelques mètres qu'elle se sentit suivie.

— Salut, fit le potentiel harceleur, d'une voix grave et légèrement riche.

Oui, on entendait à sa voix qu'il était riche. Enervée, la potentielle victime ne répondit pas.

— Je te ramène jusque chez toi, informa le possible sérial killer.

Osant un coup d'œil sur le côté, Margaux s'aperçut qu'il s'agissait de l'ami de son cokoteur. Elle ne se rappelait plus vraiment de son prénom.

— Eliot, se présenta-t-il, comme s'il lisait dans ses pensées.

— Pas besoin d'escorte Eliot. Je me débrouille seule, déclara-t-elle sèchement.

Il laissa échapper un léger rire.

— Oh, je ne m'inquiète pas pour toi. J'ai vu ta force à l'œuvre tout à l'heure. Je veux juste m'assurer que tu ne tues personne en chemin.

Silencieuse, elle avançait toujours d'un pas rageur.

— Sérieusement, n'hésite pas à retourner à tes occupations. Je ne suis pas ce qu'on peut appeler une jeune fille en détresse.

— Tu veux ma veste ? proposa-t-il en s'apercevant qu'elle claquait des dents.

Un grognement lui répondit mais il insista, glissant sa veste de marque sous son nez. Un nouveau regard en biais permis à Margaux de remarquer qu'il n'était qu'en chemise. Une simple chemise bleu pâle. Frigorifiée, elle accepta tout de même son offre. Arrachant presque le manteau de ses mains, elle l'enfila par-dessus son polo trempé et sentit une douce chaleur l'apaiser.

— Merci, marmonna-t-elle.

Dépitée, elle marcha d'un pas déterminé vers son kot, suivie par le patient Eliot.

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⏰ Last updated: Apr 14, 2019 ⏰

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