Chapitre 7 - Février - Pardonner

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Dehors, Margaux pestait, déambulant rageusement sous l'auvent du garage, une cigarette vissée à ses lèvres.

— Margaux, tu m'en veux ? interrogea Alice, comme si ce n'était pas évident.

— Bien sûr que je t'en veux ! Tu te dis ma meilleure amie puis quand tu couches avec un mec, tu me le caches ! Bien sûr que je le prends mal ! En plus, lui ! Tu sais qu'il n'est pas fait pour toi ! Il a une copine, il la trompe tout le temps. Tu es amoureuse ? Tu penses qu'il va changer pour toi ? S'il n'était pas avec Guilia, je ne dis pas... Mais il va te faire souffrir.

— Mais non, je ne suis pas amoureuse.

— Ne me la fais pas à l'envers hein, Alice. T'es une amoureuse, toi. T'es pas comme moi, à coucher à droite à gauche sans sentiments.

— Je n'ai pas de sentiments. Il m'attire, bien sûr. Enfin, tu l'as vu ? Il est sexy même quand il mange des chips.

— C'est son pouvoir, Alice. Il est comme moi. Il s'en fout des autres.

— Justement, toi, tu ne te fous pas des autres, sinon tu ne serais pas ma copine.

Alice lui fit un bref câlin, un peu maladroit pendant que Margaux tirait sur sa cigarette comme si sa vie en dépendait.

— Tu me l'aurais dit quand ? Je sentais bien qu'il était bizarre depuis un moment. Mais toi, je me suis juste dit que tu tournais la page. Ça date de quand ?

— Je peux te raconter toute l'histoire si tu me promets de pas tout balancer et de pas t'en mêler.

— Hein ? Je suis pas comme ça.

Suite à la grimace d'Alice, Margaux avoua qu'elle était peut-être un peu du genre à tout raconter.

— Bon, de un, je sais que je ne pourrais pas tomber amoureuse de lui. C'est juste que... Tu vois quand je te disais que j'aimais pas coucher, que je me trouvais sale chaque fois après avec David ? Avec Benjamin, pas du tout... Je me sens canon et heureuse quand on... le fait.

— Du coup, tu te rends compte là, qu'il y avait un problème avec David ?

— Oui, enfin ce n'est pas le sujet. Par contre, quand tu dis qu'il trompe souvent sa meuf...

— Tu m'as pas dis de pas m'en mêler ?

— C'est vrai. En plus, je m'en fous.

— Je vais faire comme si je te croyais.

— Je te préférais quand tu étais fâchée, informa Alice. Tu veux l'histoire ou pas ?

— Allez, raconte ton idylle.

Quand enfin, les deux amies entrèrent pour manger, Benjamin tenta d'évaluer la situation. Margaux souriait mais grimaça presque quand elle tourna le visage vers lui. Il comprit qu'il n'obtiendrait pas de rapport des deux filles. Et puis tant pis, ce n'était pas si important.

— Pardonnée ? interrogea Théoxane quand Alice prit place à ses côtés.

— On va pas revenir dessus. Je pensais pas que ça serait autant la merde.

— Elle est si vexée ?

— Non, la rabroua Margaux qui avait tout suivi. Je ne suis pas vexée. Mais maintenant, j'aimerai qu'on arrête de me cacher des choses. Merci, les copains.

— Je suis enceinte ! déclara Théoxane.

— On sait bien que c'est pas possible, Théo. Allez, bon ap', la coupa Margaux.

Embrassez qui vous voudrezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant