Chapitre 4 - Novembre - Voyage au pays du petit chou

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Novembre

Song : Frances – No Matter

Lucille refermait la porte du frigo quand la sonnerie de la porte d'entrée retentit. Margaux s'engouffra dans le hall en frissonnant, ses longs cheveux blonds bouclés enfermés dans sa capuche à fourrure.

- Lulu, tu avais encore oublié tes clés sur la porte.

- Oh, merci !

Lucille s'empara des clés et les posa sur la table pour faire un énorme câlin à son amie.

- Il ne faut pas que j'oublie de mettre l'alarme. Hugo est partit. Il est retourné chez les parents, je pense qu'il en a déjà marre des études.

- Déjà ? Il sera resté trois mois ici ! Il part avec les hirondelles ? Vers la chaleur quand l'hiver arrive ?

- C'est une grosse hirondelle, alors !

Lucille sourit à son amie avant de prendre son manteau à capuche fourré, histoire d'affronter le froid et la pluie de Paris.

- T'es prête ?

- J'ai pris de quoi manger et deux, trois vêtements. Tu as l'itinéraire ? interrogea l'Antillaise.

- A quoi ça sert puisque j'ai le GPS de ma mère ? Si j'arrive à le faire fonctionner...

- Tu ne t'en es jamais servie ?

- Si, je te charrie. Bon, j'ai pris des CD de notre jeunesse, on a cinq heures de musique.

Lucille attrapa son sac de voyage et sourit à Margaux.

- C'est parti ! Paris, nous voici !

._._._._._._._._._._._._._._._._._._._._._._._._._.

Quand Lucille sorti enfin de la voiture, elle déplia son corps entier. Conduire jusque là lui avait donné des courbatures. Margaux avait dormi la bouche ouverte pendant plus de la moitié du voyage, se réveillant en sursaut dès que Lucille freinait pour laisser passer un fou du volant. La petite blonde bailla tout de même comme si le voyage l'avait fatiguée, ce qui fit rire Lucille. Margaux était un vrai chat. Elles s'étaient garées à l'extérieur de la ville et avaient décidé de faire le trajet jusqu'à l'appartement de Juliette en métro. Cela n'aurait pas été une véritable aventure si Margaux avait agi de façon raisonnable et si elle avait eu le comportement de tout un chacun.

- Regarde, ce mec, il porte un sac de sport et il a une barbe..., chuchota Margaux à Lucille dans la rame de métro.

- Bah oui, et quoi ?

- Il me fait froid dans le dos... Si ça tombe c'est un terroriste...

- Un terroriste avec la barbe taillée comme pour un défilé Dior ?

- Ma chère Lucille, l'habit ne fait pas le moine...

Le métro s'arrêta dans un tunnel sans raison apparente et une sonnerie se fit entendre. Lucille dû empêcher margaux de se jeter à plat ventre sur le sol sale.

- Mesdames et messieurs en raison d'un problème technique nous sommes actuellement à l'arrêt. Merci de patienter.

Le visage de Margaux avait perdu toutes ses couleurs.

- C'est d'office un attentat. D'office.

Elle jetait des regards dans tous les sens pendant que le reste des passagers continuaient à lire le journal, rire devant des pages facebook et parler de la pluie et du beau temps.

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