Chapitre 5 - Décembre - Et bonne année

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                L'après-midi de la Saint Sylvestre, Margaux se rendit chez Alice, dans son petit appartement. Avant ça, elle avait pris une bonne douche. Ses cheveux n'avaient pas été lavés depuis au moins cinq jours. Pendant qu'elle révisait pour les examens, elle se contentait de faire un énorme chignon au-dessus de son crâne avec ses cheveux blonds à moitié desséchés, à moitié gras. Le regard des autres n'existait pas en cette période. Elle étudiait en bibliothèque avec Justine et d'autres amis du cercle, sans lever le nez de ses synthèses. Elle était là pour réussir son année et non pour draguer. Alors, ses cheveux et son maquillage importait peu.

- T'es déjà là ? s'étonna Alice en lui ouvrant la porte.

- Je n'avais pas envie de commencer un nouveau chapitre. J'ai lavé ma tignasse et j'ai pris ma panoplie de trucs de fille.

- Des serviettes hygiéniques ?

- Du maquillage et des bijoux. Tu as encore beaucoup de chose à apprendre, il me semble.

- J'ai trouvé un superbe chemisier pour l'occasion, s'exclama Alice en se faufilant jusque sa chambre pour le chercher.

Elle revint quelques secondes plus tard alors que Margaux avait déposé ses affaires dans le hall. Elle portait à bout de bras un chemisier en jean clair au large col rond sertit de perles en nacre.

- Je pensais le mettre avec mon slim noir taille haute. Celui que tu m'as forcée à acheter et qui m'a coûté un bras.

- Cinquante euros, c'est un bras ?

- Pour moi, oui. Bon, alors, tu en penses quoi ?

- C'est parfait. Je vais te lisser les cheveux.

- Quoi ? Non !

- Si !

Alice comprit que son amie aurait le dernier mot. Elle se dit qu'elle pouvait bien tenter le coup. Au pire, si c'était moche, elle attacherait sa longue chevelure noire et ça choquerait moins.

- Tu n'as vraiment pas confiance en moi hein, se moqua Margaux.

- Jamais.

Margaux avait carrément été jusqu'à épiler les sourcils d'Alice qui avait hurlé comme un goret à chaque poil perdu. Elles s'étaient ensuite habillées, maquillées et coiffées. Ensuite, elles s'étaient mises en route vers la gare pour se rendre à Bruxelles où elles étaient invitées pour faire la fête.

- T'es sûre que ça ne dérange pas ton pote que je m'incruste ? demanda Alice, remontant le col de son gros manteau d'hiver et ajustant son écharpe.

Elles patientaient sur le quai de la gare. Le train avait déjà quinze minutes de retard. Pourtant la neige avait commencé à fondre depuis deux jours et les routes étaient parfaitement dégagées.

- Non, il a dit texto « plus on est de fous, plus on rit ». Et assieds-toi, le train est pas prêt d'entrer en gare. Tu me donnes le tournis.

Margaux était assise sur un siège en métal rouge, le sac de course remplit de bières et d'apéro à grignoter entre ses jambes.

- Y aura qui que je connais ?

- Bah. Des types du Cercle Industriel. Y aura Justine. Et y aura Ben.

La bouche d'Alice devint sèche tout à coup tandis qu'elle jetait un regard affolé à Margaux.

Embrassez qui vous voudrezWhere stories live. Discover now