Chapitre 7 - Février - Une histoire de pet

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Le froid refusait de quitter le pays. Théo était rentrée la veille de Paris et pliait une lessive fraîchement propre dans le salon. Luce dépérissait sur le canapé devant June TV, les yeux rouges d'avoir tant pleuré.

— Il me dit qu'il a rien fait avec elle mais elle est toujours collée à lui, pleurnichait-elle, couvrant la voix de Serena Van Der Woodsen.

Heureusement pour l'aînée, la porte de la cuisine s'ouvrit sur des exclamations joyeuses.

— Je suis de retour !

Axelle passa sa tête par l'ouverture de l'étage donnant sur le salon.

— Où est ma banderole de bienvenue ?

— À la lessive, plaisanta Théo en montant les escaliers pour aller l'embrasser. Tu t'es bien amusée ?

— Son père est tyrannique ! On peut rien faire, soupira Axelle après avoir fait la bise à sa cousine.

— Tu vois que tu as de la chance avec moi.

— Je n'en ai jamais douté ! Tu m'as manqué !

Elle l'étreignit à nouveau.

— C'était comment Paris ?

Excitée comme une puce, Théo lui raconta les visites, Adrian, le « Dernier bar avant la fin du monde », le Louvre dans la nuit...

— Valentin est là ? s'étonna Axelle en voyant le manteau de celui-ci sur une chaise de la salle à manger.

— Longue histoire. Elles ont tenu deux jours. Louane t'expliquera.

— Si j'avais su, moi aussi je serais venue faire la teuf en culotte...

— Je ne pense pas que Valentin portait de petite culotte, Axelle...

— Oh, le cochon...

Théoxane sourit et secoua la tête devant le délire de sa cousine.

Avant de quitter la station de ski, Margaux prit soin d'éviter Hugo. Pas trop difficile puisqu'il voyageait dans l'autre car. Elle n'avait rien dit à Justine à propos de la nuit dernière et comptait bien mourir avec ce secret. Quand elle pensait à leurs ébats, elle sentait ses jambes flageoler. C'était la meilleure partie de jambes en l'air de sa vie. Et pourtant, elle en avait connu. Mais c'était peut-être parce que justement ça n'était pas qu'une partie de jambe en l'air. Il avait été doux et sauvage à la fois. Pas une fois elle avait eu son mot à dire, c'était bien la première fois qu'elle ne dirigeait rien. D'habitude si elle ne prenait pas d'initiative, elle avait l'impression que le mec n'osait rien faire. Hugo, n'avait pas manqué d'audace cependant. Apparemment, de l'autre côté de l'Atlantique on ne faisait pas que compter les grains de sable. Bon, par contre, ça la dérangeait beaucoup qu'ils ne se soient pas protégés. Parce que s'il était si doué, il devait avoir eu d'autres partenaires... Peut-être des plus âgées... qui trompaient leurs maris... comme dans Gossip Girl... Elle aurait peut-être des chlamydia... Elle avait lu le prospectus distribué par le Kot à Projet monté pour la prévention des maladies sexuellement transmissibles et ça semblait horrible... Une petite pub passait même tous les matins à la radio quand elle se brossait les dents... « Bonjour, moi c'est Chlamydia... » Horrible. C'était la première fois qu'elle le faisait sans préservatif. A bien y réfléchir, c'était peut-être pour cette raison qu'elle se sentait encore plus mal. Enfin, il n'y avait aucune certitude. Elle psychotait depuis deux jours, chaque descente de piste lui permettait de douloureuses instrospections...

Comme prévu, Margaux sommeilla tout le trajet, bercée par les mouvements du car. De retour dans la nuit, elle était rentrée à son kot comme un zombie, sa valise trainée derrière elle, bruyamment. La nuit était froide mais belle et Margaux respira l'air pur avec bonheur. Elle était heureuse de rentrer chez elle. Elle envoya un sms à Alice et Théo pour les prévenir de son retour avant de s'endormir devant l'épisode de Noël de Dowton Abbey.

Le réveil d'Alice la fit sursauter à 7 heures du matin. Elle avait reçu un message de Margaux la prévenant de son retour mais rien de Ben. Se disant que ça n'avait pas d'importance, elle reposa son téléphone sur sa table de nuit et se prépara à une nouvelle journée de travail, non sans choisir une des nouvelles tenues qu'elle avait achetée à Paris.

Les regards ébahis qui accompagnèrent les pas d'Alice dans les bureaux la firent jubiler. Elle avait pris rendez-vous pour la fin de la journée chez le coiffeur pour faire des reflets bleus dans ses épais cheveux noirs histoire de faire briller sa tignasse. Elle se sentait belle. En cinq heures, sa chronique était terminée et elle passa voir l'infographiste pour choisir une mise en page adaptée.

L'heure venue de se faire coiffer, Alice angoissait presque à propos du résultat. Mais quand elle vit ses boucles noires dessinées et rafraichies aux reflets si éclatants qu'ils en étaient bleutés, elle sourit dans le miroir.

Impatiente de voir la réaction de Margaux, elle prit la voiture jusqu'à Louvain-la-Neuve et débarqua à l'improviste à son kot. Le cokoteur super timide l'accueilli, lui indiquant, comme si elle l'ignorait, où se trouvait la chambre de son amie. Après avoir frappé sans recevoir de réponse, Alice tenta tout de même d'ouvrir la porte. Fructueusement. La petite pièce était plongée dans le noir et visiblement, son amie dormait. Il n'était que dix-neuf heures pourtant.

— Pousse-toi, blondasse, murmura-t-elle en soulevant un pan de la couette.

Elle retira ses bottines à talons et s'allongea aux cotés de Margaux qui soupira d'aise avant de la serrer dans ses bras, à moitié endormie.

— Tu tombes à pique, je viens de péter...


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Vous trouvez que ce chapitre est court? Oui, je sais, j'ai pensé que ça plairait plus! Hésitez pas à me dire ce que vous en pensez *-*

En vrai, j'avais vraiment envie de terminer sur cette réplique qui me fait moi-même rire alors qu'elle vient de moi xD


Embrassez qui vous voudrezWhere stories live. Discover now