Chapitre 7 - Février - Et la palme du Boulet est décernée à...

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Mai lan –Esay

Pour se changer les idées, Théo avait proposé au groupe de se réunir le weekend chez elle. La neige du mois précédent avait fait place à des torrents d'eau mais Alice, Margaux, Valentin et Lucille acceptèrent de venir passer la soirée du samedi soir chez les Amazones. Margaux avait ramené Benjamin et Antonin, Valentin en était ravi.

— Plus il y a de mecs, moins je risque de me retrouver submergé par des discussions de filles.

Quand Benjamin entra dans la maison, Théo jeta un regard de connivence à Lucille qui terminait de couper des tomates, attablée et qui s'apprêtait à aller complimenter la nouvelle œuvre d'art de Violette.

Elles savaient qu'Alice n'avait toujours rien dit à sa meilleure amie. Et Margaux ne semblait pas se douter de quoi que ce soit. Alice était d'ailleurs en bas, dans le salon, captivée par l'histoire que lui racontait la petite Louane. Théoxane se demandait si elle avait été mise au courant que Ben était convié. Elle avait mis son pull en cachemire de Paris et un pantalon moulant qui lui allait à la perfection terminait dans ses bottines très à la mode.

Théoxane l'enviait. Alice était libérée, donnait l'impression qu'elle était habitée par un second souffle. Elle irradiait de bonheur. C'était étonnant. Depuis des années, Alice avait été en couple et malheureuse, effacée, les yeux baissés. Il aura fallu se faire plaquer pour qu'enfin, elle trouve comment sourire, comment devenir sensuelle et élégante. Tout en remuant la salade, Théo se laissa aller à imaginer ce que pourrait ressembler sa vie si elle se mettait en couple. Ou pire, si elle se retrouvait à devenir le plan cul d'un mec.

Alors qu'elle coupait un oignon, elle sentit que Valentin la frôlait pour aller vérifier la cuisson des courgettes. Il lui sourit, attrapa la cuillère en bois et la plongea dans les légumes.

— Je comprends comment ça se fait que tu es si svelte ! déclara Alice qui venait de remonter du salon. On ne mange jamais que des trucs sains chez toi...

Lorsqu'elle aperçut Benjamin, son estomac se serra une seconde mais elle garda un visage neutre.

— Sauf en blocus, rétorqua Erine qui servait des verres de limonade à ceux qui le voulait.

— C'est la seule fille que je connaisse à avoir gardé la ligne alors qu'elle est baptisée et active au cercle, remarqua Antonin.

Une lueur espiègle s'alluma dans les yeux bleus-gris de Théo.

— Vous avez quelque chose à me demander ?

— Non, tu es simplement celle qui cuisine et j'aimerais être dans tes petits papiers pour ne pas que tu m'empoises, soupira-t-il en joignant ses mains sur la table.

— Alors j'attends les compliments de Benjamin, déclara Théoxane en le montrant avec son couteau.

Ben se laissa aller à lui lancer un sourire enjôleur.

— T'ai-je déjà dit que tu avais l'air d'avoir coupé les oignons toute ta vie ? Je n'avais jamais vu une fille à qui ça allait si bien les yeux rouges.

Elle éclata de rire et lui lança une pelure au visage. Margaux grignotait des mini toasts qu'Erine n'avait pas encore recouverts de tarama pendant que Valentin racontait à quel point les gens avec qui il s'était fait baptiser avaient gonflé depuis cette période.

— Ce sont des sacs de bières..., expliqua-t-il avec des gestes éloquents.

Pendant ce temps, Théo avait observé Alice qui semblait gênée et tirait à présent sur sa blouse.

Embrassez qui vous voudrezWhere stories live. Discover now