Embrassez qui vous voudrez

Chapitre 1 - Août - Partie 2

[Song: Lenka - The show]

Rencontrez Alice

Alice se réveilla aux côtés de David et sourit. Il était adorable lorsqu'il dormait. C'était un des rares moments où ce qu'elle faisait ne l'exaspérait pas. Elle hésita à le réveiller avant de quitter son appartement. Il voudrait certainement dormir mais il lui ferait certainement la tête si elle ne lui rappelait pas qu'elle devait s'en aller. Pendant quelques secondes, elle se tortura l'esprit en réfléchissant à cela mais finit par décider de lui laisser un mot sur son miroir. Elle se leva et retira son pyjama pour enfiler son jeans et son débardeur en soie crème brodé de perles sur le col. Après un rapide coup de brosse à cheveux, de brosse à dent, de mascara et d'œil dans le miroir, elle décida que ça suffirait et attrapa son sac à main en daim bordeaux qui avait vécu plusieurs années. De longs cheveux bruns foncés. Et des yeux bleus. C'est ce qui décrivait le mieux la beauté troublante d'Alice Mallet. Des yeux bleus mouchetés de noir et d'argent, des longs cils épais et des sourcils fins bien épilés. Des yeux constamment baissés et dans lesquelles on percevait sa plus grande peur : l'abandon. En permanence, les coups durs de la vie avaient laissés des traces de douleur dans l'océan de ses iris. Une peau diaphane, un corps menu, recouvert par des milliers de taches de rousseur, un visage poupin, une allure d'adolescente malgré ses vingt-quatre ans. Un an d'appareil dentaire en primaire avait été nécessaire pour faire de son sourire, une publicité de dentifrice. Ce sourire n'était malgré tout qu'un sourire mutin, elle ne laissait que peu de personne le voir. Ses lèvres étaient pleines et souvent rosées par une légère touche de rouge à lèvres. Ce n'était pas la première fille que l'on remarquait dans une pièce. Son plus grand talent était de se fondre dans la masse mieux que quiconque. Elle ne repoussait pas ceux qui venaient à elle mais n'allait pas vers eux non plus. Quand elle était amoureuse, Alice donnait tout. Elle pensait toujours que ça en valait la peine et qu'elle recevait tout en retour. A pas de loup, Alice décida de s'éclipser et laisser David dormir comme un bienheureux. La porte refermée délicatement, elle marcha jusqu'à la gare au bout de la rue et monta dans le train qui arrivait à quai.

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