2 Septembre 1994 - LA FOUINE

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          - S'il-vous-plait professeur ! supplia presque Aya.

          Elle avait réussi à intercepter Karkaroff sur le chemin entre le réfectoire et son bureau, pendant la pause du midi. Il souriait d'une façon malsaine, décidé à ne pas lui accorder ce qu'elle demandait.

          - Vous allez sûrement avoir de la paperasse, je pourrais vous assister ! Servir de cobaye lors des entraînements du champion... Je peux même faire le ménage et la cuisine ! ajouta-t-elle en opinant du chef comme si la proposition était si exceptionnelle qu'elle ne pouvait se refuser.

          Karkaroff eut un rictus.

          - Êtes-vous au courant, que votre père m'a envoyé un charmant courrier cet été ?

          Aya se pinça les lèvres, elle doutait fortement que son père puisse faire quoi que ce soit qualifiable de charmant.

          - Bien sûr, il ne savait pas encore pour la Limite d'Âge. Par conséquent, il m'a prévenu que si d'une manière ou d'une autre, il me prenait l'envie de vous laisser poser ne serait-ce qu'un orteil à Poudlard, la foudre des Malefoy s'abattrait sur moi. Non, que votre père ne m'impressionne grandement, -ça dépend duquel on parle, pensa Aya en se mordant la langue pour se taire- j'ai, figurez-vous, beaucoup mieux à faire de mon temps. Je vous prierai donc, de retourner en classe. Immédiatement.

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          - Une... fouine ? répéta-t-elle en se retenant à grande peine de sourire.

          Drago semblait dans tous ses états, il avait les cheveux décoiffés comme s'il n'avait pas arrêté de passer ses mains dedans, le nez et les joues rouges. Il avait posé le Miroir sur une commode et faisait les cent pas devant, sortant régulièrement du cadre avant de réapparaitre pour redisparaître de l'autre côté. Crabbe et Goyle en arrière-plan, jouaient avec un jeu de bataille explosive sur leur lit, en intervenant seulement pour lancer des petits sifflements, claquer nerveusement de la langue sur leur palais, ou approuver vigoureusement lorsque Drago injuriait leur nouveau professeur de défense contre les forces du mal.

          Aya était allongée à plat ventre sur le tapis, un gros livre relié en cuir noir intitulé Protéger vos objets précieux des chapardeurs ouvert devant elle. Elle avait posé le Miroir un peu plus loin en appuie contre le pied d'un fauteuil.

          - Je t'avais bien dit de t'en méfier... Mais c'est absolument inacceptable tu as raison, il devrait être renvoyé sur le champ, confirma Aya en opinant du chef d'un air entendu, ignorant Viktor et Gustav qui pouffaient en silence sur leur fauteuil.

          Elle pensait chaque mot qu'elle venait de dire, mais se disait aussi qu'elle aurait payé cher pour voir son frère en fouine bondissante. Jugeant qu'il valait mieux détourner son attention pour le moment, elle se défoula à son tour sur l'odieux Karkaroff et son affreux Père qui l'empêchaient d'aller à Poudlard. Ils terminèrent la conversation un peu plus légers, en ouvrant les premiers pronostics sur les différents champions possibles entre Poudlard et Durmstrang, puis se souhaitèrent bonne nuit.

          - Tu crois que ton frère sera assez idiot pour provoquer à nouveau son prof quand on sera à Poudlard ? Je suis sûre qu'il fait une fouine magnifique, lança Gustav après qu'Aya ait rangé son livre et le Miroir dans son sac.

          Elle claqua sa langue sur son palais.

          - Il n'y a que moi qui suis autorisée à le traiter d'idiot, en ma présence, remarqua-t-elle avec un sourcil haussé, mi-indignée mi-amusée.

          Elle commença à se diriger vers les chambres des filles, puis lui lança un regard par-dessus son épaule.

          - Mais si ça arrive, je t'en supplie, utilise son Miroir pour que j'assiste à ça d'ici.

Le Serpent qui RugissaitWhere stories live. Discover now