22 Avril 1992 - LA DISPUTE

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          Le frère et la sœur étaient installés en silence dans le petit salon en mezzanine sur le palier du premier étage. Drago, assis en tailleur devant la table basse, était si plongé dans son devoir de métamorphose que son nez en touchait presque le parchemin sur lequel il écrivait. Aya, de l'autre côté de la table était allongée à plat ventre sur le tapis, en appuie sur ses coudes, plongée dans la lecture de Battre les Cognard – une étude des stratégies de défense dans le jeu de Quidditch. À l'étage en dessous, une porte claqua,

          - Lucius ! Cette conversation n'est pas terminée ! entendirent-ils alors que des bruits de pas résonnèrent dans le grand salon du rez-de-chaussée.

          Le frère et la sœur relevèrent la tête pour échanger un regard intrigué.

          - Si, elle l'est. Regarde Cissy ! Regarde ! Il est toujours là quelque part et il devient plus fort ! répondit Lucius d'une voix forte mais légèrement plus aigüe qu'à l'ordinaire, qui trahissait une certaine anxiété.

          À l'étage, les deux froncèrent les sourcils. Il était rare pour eux de surprendre les disputes de leurs parents, et encore plus rare de ne pas savoir à propos de quoi ils se disputaient.

          - L'année où Astraïa rentre à Poudlard ? C'est une très mauvaise idée enfin, Dumbledore doit déjà sûrement se douter de...

          - On verra ça. Je vais envoyer une lettre à Igor.

          - Lucius, tu ne vas quand même pas... s'horrifia Narcissa mais elle fût aussitôt interrompue.

          - Bien sûr que si ! Je ferai ce qu'il y a à faire pour cette enfant ! Regarde ! Nous ne pouvons rester là à attendre, tu le vois bien !

          Lucius semblait aux bords de la crise de nerfs. Ni tenant plus, Aya et Drago s'avancèrent dans un même mouvement à quatre pattes jusqu'à la rambarde du petit salon qui surplombait le grand. À un mètre, ils plongèrent à plat ventre pour s'approcher au maximum. Mais Lucius et Narcissa restèrent hors de vue.

          - Et Drago tu y as pensé ?

          L'intéressé donna un coup de coude à sa sœur qui avait à présent sa tête entre deux barreaux de fer forgé, et se tordait le cou pour essayer d'apercevoir ses parents. Il tendit un doigt vers la porte qui donnait sur le vestibule face à eux. Tapis dans l'ombre, la présence de Dobby était trahie par le bout d'une de ses grandes oreilles qui dépassait dans la lumière. Mais Aya n'en eut rien à faire.

          - Évidemment que j'y pense, je pense à toute cette famille figure-toi. Il ne sera au courant de rien, il n'y a pas à s'inquiéter. De toute façon, reprit-il plus calmement, mais sur un ton qui semblait ne pas vouloir être contredit. Le ministère commence à s'agiter avec ce fichu Weasley, on dit qu'il prépare un nouvel Acte de Protection des Moldus. Je peux faire retarder son passage évidemment, mais par sécurité, il est préférable de ne pas garder sous notre toit le vieux journal de Tom Jedusor.

          Il accentua le nom comme s'il sous-entendait quelque chose. D'un simple échange de regard, le frère et la sœur surent que ni l'un ni l'autre n'avait jamais entendu parler d'un quelconque Jedusor.

          - Je n'aime pas du tout la tournure que prennent les événements... Nous ne savons pas, nous ne sommes sûr de rien... Et Weasley, franchement, je t'en prie il n'a rien à voir avec tout ça... Il faudrait peut-être attendre de voir...

          - Non. Tu vas devoir faire avec, on va tous devoir faire avec, que l'on aime ou pas ! répondit sèchement Lucius en coupant court à la discussion.

Le Serpent qui RugissaitWhere stories live. Discover now