12 Avril 1993 - LA MARQUE

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          - ET QUE JE NE T'Y PRENNES PLUS !

          Drago sursauta. Après le petit-déjeuner il s'était installé dans le petit salon du premier pour se pencher sur son devoir de potions. Le calme régnait dans la maison depuis une bonne demi-heure... Ce qui aurait dut lui mettre la puce à l'oreille.

          - VOLER TA PROPRE MÈRE ON AURA TOUT VU ! rugit Lucius, quelque part dans le couloir.

          - Je ne volais rien du tout ! s'indigna Aya, je voulais juste emprunter un bracelet.

          - DANS TA CHAMBRE TOUT DE SUITE !

          Aya apparut la mine revêche. Derrière elle, Lucius, une serviette autour de la taille et une brosse à cheveux dans la main, il n'avait apparemment eu le temps de se coiffer que la moitié de la tête avant d'être interrompu. Quand elle vit son frère, elle lui adressa un clin d'œil discret, mais passa en trompe devant lui jusqu'à l'escalier menant à leur chambre. Lucius tourna les talons, mâchoires serrées et disparu dans le couloir.

          Drago secoua la tête comme pour se remettre les idées en place et recommença à écrire. Mais Aya redescendait déjà l'escalier à pas de loup.

          - Mission accomplie, dit-elle, la marque est toujours à peine visible. Tu-Sais-Qui n'a rien à voir avec la Chambre, je ne comprends pas... Mais je maintiens que Père en sait beaucoup plus qu'il n'en dit.

          Le blond la regarda les yeux ronds en comprenant son petit manège.

          - Tu n'as pas des devoirs ou des choses à faire, autre ? remarqua-t-il perplexe.

          - Déjà fait, répondit-elle avec zèle. J'aimerais bien aller m'entraîner. Viktor passe les sélections pour l'équipe nationale bulgare en ce moment même ! S'il est pris, il aura besoin d'un remplaçant l'année prochaine cette fois, avec la Coupe du Monde et tous les déplacements qu'il fera... Sauf s'ils se font éliminer dès les premiers matchs, bien sûr, mais si ja-mais, la Bulgarie va jusqu'au quart de finale, je devrais pouvoir jouer au moins un match dans l'année... enfin, tout ça pour te dire, tant que p'pa est là, je ne peux pas m'entraîner.

          - Il t'a déjà laissé voler avec son balai, remarqua Drago un sourcil haussé.

          - Oui, pour "m'amuser" avec toi. Il ne voudra pas que je sorte les balles. Puis s'il me voyait, il comprendrait que je m'entraîne à Durmstrang. Et à mon avis, plus longtemps je lui cacherais cette information mieux ce sera... De toute façon, j'ai une autre idée en tête et je vais avoir besoin de toi...

          Drago posa sa plume et croisa ses bras sur son torse avec une expression résolue.

          - Non.

          - Tu ne sais même pas ce que je vais te demander !

          - Qu'est-ce que tu veux me demander ?

          - Est-ce que les parents t'ont déjà dit comment s'appelait Tu-Sais-Qui ?

          - Non.

          Il avait répondu au tac au tac à peine Aya eut-elle fini sa phrase. Puis, il fronça les sourcils, perplexe.

          - Attends. Quoi ?

          - J'ai voulu chercher dans les arbres généalogiques les potentiels descendant de Serpentard et j'ai réalisé... Je ne sais pas comment s'appelle Tu-Sais-Qui... Je me demandais si les parents te l'avaient déjà dit, à toi ?

          - Évidemment que non, répondit Drago en dévisageant sa soeur avec un mélange d'exaspération et d'amusement.

          - C'est dingue quand même. Comment on a fait pour jamais demander ça ? dit-elle les yeux dans le vague comme si elle cherchait dans ses souvenirs une raison valable de ne pas avoir posé une telle question plus tôt.

          - Sûrement parce que les parents ne nous le diraient pas, et que le meilleur moyen de ne pas dire son nom... est de ne pas le connaître, remarqua Drago avec sagesse en décroissant les bras et reprenant sa plume.

          Aya sembla momentanément perdue dans ses pensées, Drago soupira et levant les yeux au ciel et se remit à son devoir.

          - Tu me prêtes ton hibou ? Je voudrais envoyer une lettre à Emi, dit-elle après plusieurs minutes de silence. 

          Drago laissa à nouveau tomber sa plume, exaspéré.

          - Tu ne vas pas lui écrire pour lui dire de demander à ses parents comment s'appelle Tu-Sais-Qui ? demanda-t-il soupçonneux.

          - Hein ? Non...

          Mais elle comprit au regard de son frère qu'elle n'était pas crédible.

          - T'es chiante Aya. Attends une semaine, mon hibou a déjà fait des milliers de kilomètres depuis septembre.

          - Et alors ? C'est un hibou... Si j'attends la rentrée, elle ne pourra plus demander à ses parents, réfléchis ! Ou alors par écris, ce qui aurait l'air beaucoup plus suspect...

          - Non, Aya. Et laisse moi, j'ai encore des devoirs que je voudrais finir aujourd'hui pour être tranquille.

          Il récupéra sa plume et se résolu à fixer son parchemin quoi qu'il arrive jusqu'à ce qu'il ait terminé...

          - Je comptais te proposer de t'aider en échange. Je peux m'occuper des sortilèges si tu veux, lança-t-elle d'un air léger.

          Penché sur son parchemin, Drago la dévisage par-dessus sa plume pendant un instant.

          - Et la botanique, annonça-t-il d'une voix plate.

          - D'accord. Sortilèges et Botanique, tes désirs sont des ordres, plaisanta-t-elle.

          Elle se redressa avec une fausse révérence.

          - J'envoie juste la lettre à Emi en premier, que ton hibou ait le temps de revenir avant que tu partes à Poudlard.

          - Tu aurais fait une excellente Serpentard, remarqua-t-il alors qu'elle s'éloignait.

          - M'en parle pas... grogna-t-elle.

          - ASTRAÏA J'AI DIS DANS TA CHAMBRE !

          Lucius était apparu dans le couloir, habillé de pied en cape. Ses yeux plissés lançaient des éclairs et une veine palpite sur sa tempe gauche.

          - C'est bon, tu vois bien que j'y vais là !

Le Serpent qui RugissaitWhere stories live. Discover now