Chapitre 7 - ****

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TW : Violence, sang, blessures, mort

« Comment va Nathan, Amaya ? demanda Guillaume.

— Il vivra, » souffla celle-ci dans un sourire exquis.

Guillaume hocha la tête, souriant au monstre qui avait privé son petit cousin de toute trace d'humanité. Je regrettai qu'il ne l'ait pas vu, déchirant les poches de sang, recouvert du liquide poisseux, rendu fou par une faim insatiable. C'était quelque chose que tous les aspirants vampires devraient voir avant de goûter le sang de leur maître. Ça, et une étude sérieuse accompagnée d'une infographie percutante sur le fort taux de mortalité et j'étais certaine qu'il y aurait bien moins de candidats à l'immortalité.

L'adolescent fit quelques pas en arrière, s'éloignant de la vampire, de manière à se trouver à une quasi-équidistance des pinhus.

Il les regarda tous, les loups-garous, son hôte et Grès. Il prit son temps, sondant chaque personne, à part son père qui resta obstinément concentré sur le sol humide.

Lorsqu'il commença à parler, c'était d'une voix chaude, vibrante d'émotion contenue. C'était beau. Ce garçon pourrait devenir un très bon orateur, s'il vivait assez longtemps. La fréquentation de toutes ces créatures me rendait un peu cynique, je crois.

Non, tu l'as toujours été.

« Je m'adresse à vous, créatures non humaines de ce lieux. Répondez à mes questions avec honnêteté, ou taisez-vous. Qui, parmi vous, s'engage à ne jamais me mentir et à répondre honnêtement, sincèrement, de la manière la plus complète possible à mes questions ? »

Un silence lourd de sens lui répondit. A nouveau, il planta ses yeux dans ceux de chacun d'eux. Victor, Grès, Maurice, Robin, Marina. Aucun ne répondit.

Une voix douce et enveloppante finit par s'élever, depuis le dos du jeune homme.

« Moi mon enfant. Si tu me rejoins, je te parlerai avec honnêteté et ne te confierai que la vérité. »

J'avais l'impression de voir un cobra en train d'essayer d'hypnotiser sa proie. Un peu d'imagination et Kha devenait visible, se sur-imprimant à elle. Ou, peut-être, que j'étais vraiment très fatiguée.

« Tu mens ! Tout ce que tu dis n'est que mensonge ! Tu es un monstre leurrant des jeunes gens à peine sortis de l'enfance pour en faire tes esclaves ! »

Cette tirade coléreuse venait de Marc. Étrangement, malgré son pas en avant et la colère qui vrombissait dans sa voix, il n'avait pas cessé de fixer le sol.

Amaya éclata de rire.

« Pauvre idiot ! Toi qui, pour préserver les secrets d'une morte, prend le risque de perdre ton fils unique. Toi qui, par vanité, n'a su voir que ton neveu était déjà mien alors qu'il a habité sous ton toit des semaines durant. Tu es pitoyable, une honte pour ta race et ta famille. Ce garçon merveilleux que ton aveuglement pousse dans mes bras sera traité comme un roi ici. Il connaîtra les réponses à ses questions, à toutes ses questions, et aucune expérience, aucun plaisir, aucune douleur ne lui sera refusée. »
Tout en parlant, elle avait saisi le bras de Guillaume qui, fusillant son père du regard, ne fit rien pour se dégager. A vrai dire, il se déplaça légèrement dans la direction de la vampire.

Marc prit une inspiration, probablement pour répondre à Amaya, mais son alpha claque à nouveau la langue.

« Tais-toi Marc. N'envenimes pas plus les choses. » le rabroua-t-il.
Amaya rit à nouveau alors que le père de Guillaume tremblait de tout son corps. De colère ? De peur à l'idée que son fils gâche sa vie ou devienne un vampire ? Impossible de le dire sans voir son regard, je ne le connaissais pas assez pour déduire quoique ce soit de la situation présente.

Le Chant de la LuneWhere stories live. Discover now