Le Chant de la Lune

Chapitre 6 - Divinité et thé mondain.

NDLA : Le format de wattpad fait qu'il est aisé d'oublier des personnages dont il a été fait mention, mais qui n'ont - pas encore- pris une grande place dans le récit. C'est pourquoi je vous invite à relire le rêve de Myriam que vous trouverez au début du chapitre 3 - *** pour plus de facilité de compréhension de ce qui va suivre. Voilà, pardon pour cette interruption dans le récit et bonne lecture ! 

Cela faisait plusieurs heures que, faute d'avoir trouvé mieux à faire, je somnolais devant des épisodes de Doctor Who que j'avais déjà vu. J'avais pris un petit déjeuner puis changé la poche de sang de Nathan qui persistait à ne pas se réveiller, coincé dans un état affreusement stationnaire. Il ne se passait toujours rien de l'autre côté de la porte. J'avais donc passé un petit moment assise sur mon lit d'appoint, le regard dans le vide. Je me sentais comme dans un cauchemar, rien n'avait vraiment le goût de la réalité. Soyons réalistes, une semaine plus tôt mon problème principal consistait à savoir si, oui ou non, le joli brun que j'avais attrapé au Viking la veille allait me rappeler.

Et là... Là j'étais assise sur un tas de couvertures, dans la cave d'une meute de loups-garous, à attendre qu'un adolescent en pleine transformation vampirique se réveille, peut-être. Je me sentais si hagarde. À l'intérieur de moi, un écho sans fin me renvoyait mes interrogations et mon égarement. Je ne me sentais pas triste, pas perdue et j'étais trop sonnée pour avoir peur.

Alors j'avais fini par ouvrir l'ordinateur et lancé un épisode, puis un second et... j'avais perdu le compte. Le Docteur me tenait compagnie, et la sienne était bien plus agréable que celle du zombie endormi sur lequel j'étais supposée veiller.

D'après l'ordinateur, la matinée touchait à sa fin. J'avais un peu paniqué, une heure plus tôt, en me rendant compte que, peut-être, ce n'était pas normal que personne ne vienne nous voir. Peut-être que toute la meute avait été tuée par Grès venu venger Nathan. Puis j'avais réalisé que c'était absurde et qu'ils dormaient probablement tous, fatigués de leur nuit de galipettes dans la neige. J'étais en train d'envisager un second petit déjeuner quand une vibration très légère retint mon attention. Je coupai immédiatement le son de l'ordinateur, fermai les yeux et me concentrai.

Cela venait du tas d'affaires que Sam m'avait ramené la veille. Je me mis à fouiller dedans avec acharnement jusqu'à mettre la main sur un rectangle de plastique vibrant. Je le sortis précipitamment de l'amoncellement sous lequel il se trouvait et répondis au téléphone.

« Allo ? »

Croassai-je de la voix de quelqu'un qui, réveillé depuis plusieurs heures, n'a pas encore émis un son. Un rire doux me répondit. J'y reconnus Victor et un soupir de soulagement m'échappa. Ils n'étaient pas tous morts. Premier bon point.

« Bonjour Myriam, la nuit fut-elle agréable ?

— À vrai dire, j'ai connu mieux. Nathan est toujours en vie.

— Bien. Très bien. »

Un silence lourd s'attarda.

« Hum, et vous, la pleine lune, bien passé ?

— Merveilleuse, comme toujours. »

Un ange passa à nouveau.

« Myriam, écoute, nous avons besoin que tu nous rejoignes. Lequel d'entre nous serait compétent, à tes yeux, pour veiller sur Nathan, sachant que Maurice, Marc et moi-même ne sommes pas disponibles. »

Armand peut-être ? Quoique, c'est pas comme s'il s'était montré prévenant avec Nathan par le passé. Léo, apparemment, ce n'était pas envisageable. Je détestais cordialement Robin et ne connaissais pas assez Joseph pour connaître son avis sur les vampires... Il restait donc...