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Je n'avais aucune idée de là où se trouvait l'écurie, ni même s'il s'agissait d'une réelle écurie avec des chevaux et du foin, ou si c'était un nom de code pour autre chose. Dans le doute je guidai Nathan jusqu'au rez-de-chaussé en suivant mon nouveau fil directeur : trouver un escalier et descendre.

Durant le trajet je laissai Nathan dans le silence, lui donnant le temps et l'espace pour se reprendre. J'avais vraiment du mal à comprendre ce gamin. Je veux dire, moi aussi j'avais été impressionnée par la vitesse, la violence et la testostérone des deux loups-garous, mais de là à faire une crise de panique ? Est-ce que ça avait un rapport avec les fréquentations surnaturelles passées de Nathan ? Probablement, peut-être que ça l'avait beaucoup plus fragilisé que ce que je l'avais d'abord cru.

Une fois en bas, je sortis sur la terrasse, espérant y trouver quelqu'un qui pourrait nous renseigner. Évidemment, il n'y avait personne. Le temps était gris et venteux, beaucoup moins agréable que la veille. Je réalisai que je n'étais vraiment pas assez couverte pour une journée en extérieur. Je frissonnai et décidai d'attendre dans le hall, un peu plus à l'abri, que quelqu'un passe par là.

Au bout de quelques minutes d'attente silencieuses, l'adolescent sembla se rendre compte de notre situation. Il me lança un regard suspicieux de sous sa pâleur, comprit et sourit.

« Tu ne sais pas où sont les écuries, c'est ça ? »

J'opinai en étirant mes lèvres dans une moue désolée.

Il gloussa doucement, revenant à la vie.

Il s'approcha d'un grand placard coulissant, qu'il ouvrit d'un mouvement ample, révélant toute une collection de vestes de randonnées, survêtements et baskets, de toutes les tailles.

« Prends-toi une veste chaude et je t'emmène ! « Dit-il en joignant le geste à la parole, se servant dans les vêtements avec attention.

Je restai un peu en retrait, n'osant pas l'imiter.

« Ben ? Qu'est-ce que t'attends ? Sers-toi ! Ce sont les habits de la meute ! Ils sont à disposition de tout le monde... »

Je le regardai sans comprendre. Il inclina un peu sa tête sur le côté et précisa.

« On ne sait jamais trop quand une personne nue va débarquer à la porte, les garous ont tendance à paumer leurs habits un peu n'importe où.

– Ah... Bon... »

Je m'approchai d'un pas prudent et commençai à examiner les habits. Ils sentaient le propre, et pas le chien mouillé comme je l'avais craint. Tous étaient de bonne qualité et dans un état très proche du neuf. Peut-être même étaient-ils tous neuf, après tout, la meute semblait très aisée.

Je finis par me dégoter une veste d'un rouge très flashy, mais chaude, étanche et réconfortante. Je m'emmitouflais dedans avec un sourire satisfait. Nathan était déjà prêt et m'attendait près de la porte.

« Allons-y ! »

Il me tendit la main sans sembler y faire attention. Je la pris en souriant.

Les écuries se trouvaient à une petite centaine de mètres de la maison, dans la forêt. C'était le modèle avec chevaux et tout le tralala. Il y avait un bâtiment immense, qui servait de manège couvert, de sellerie, de douche et qui comportait quelques box vides. Autour de ce bâtiment, s'articulaient trois immenses prés dont je ne distinguais pas les limites. Chacun comprenait des zones boisées et un ruisseau qui serpentait entre les parcelles élégamment séparées par des barrières en bois. Il y avait deux troupeaux, chacun d'une petite dizaine de bêtes, y compris les poulains de l'année. Les chevaux étaient ronds et colorés, bien douillets dans leur robe d'hiver.

Le Chant de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant