2 - **

3K 400 53
                                    

L'avant de la maison mettait en valeur sa taille démesurée, il y avait de quoi loger confortablement une bonne quinzaine de personnes. Le bâtiment semblait se composer de deux étages en plus du rez de chaussé qui ouvrait sur une terrasse en bois courant tout le long de la façade.

Les murs étaient en granite, mais de grandes fenêtres les trouaient régulièrement dans les deux étages. Peut-être des chambres ? Les rideaux de certaines fenêtres étaient tirés.

La terrasse était divisée en plusieurs espaces bien délimités et, alors que nous nous garions, je remarquai un attroupement autour de quelque chose qui fumait. Personne n'avait l'air inquiet, donc il devait s'agir d'un barbecue.

Maurice sortit de la voiture en premier et vint m'ouvrir la porte, alors qu'un peu intimidée, je regardai tous ces jeunes hommes. Ils étaient tous dans la fleur de l'âge, c'est-à-dire qu'ils semblaient tous avoir à peu près mon âge. Moi, j'ai 28 ans. Ils étaient cependant tous en bien plus grande forme que moi, leurs muscles tendaient leurs vêtements, ils bougeaient avec une souplesse fascinante et leur visage rayonnait de santé et de joie. En toute honnêteté, ma première impression était d'avoir débarqué sur le tournage d'un porno gay. Bien évidemment, aucun n'était nu. Mais alors que nous nous étions équipés de chaudes vestes adaptées à une journée de novembre lozérien, ils étaient tous en chemise ou t-shirt. Les trois hommes les plus proches du barbecue étaient même torse nu.

« Le week-end nous avons l'habitude de tous nous réunir chez Victor pour manger ensemble.»

Je lançai un regard surpris à Maurice.

« Chez Victor ? Vous n'habitez pas tous ici ?»

Il eut un petit rire et me fit signe que non en remuant la tête.

« On a tous un métier, une maison, une famille pour certains. Ici c'est l'endroit où nous nous réunissons, le cœur de la meute, mais c'est avant tout la maison de Victor. Il n'y a que les plus jeunes, ceux qui ont besoin de sa présence pour se contrôler, qui vivent ici à temps plein.

– Ah. Okay.»

Nathan, qui était sorti de la voiture à ma suite, vint se placer à mes côtés. Il n'avait pas l'air dans son assiette. Voulant le rassurer je passai un bras sur ses épaules mais il se dégagea d'un mouvement réflexe. Je laissai mon bras tomber le long de mon corps.

Petit à petit, le silence se fit près du barbecue alors que tous les hommes tournaient leur attention vers nous. L'un d'eux sorti du groupe et nous rejoignit en courant vraiment très vite et se jeta sur Nathan qu'il prit dans ses bras sans que j'ai eu le temps de réagir.

« Espèce de petit con !»

Nathan se laissa aller dans les bras du jeune homme qui le tenait serré contre sa poitrine et, quelques secondes plus tard, se mit à pleurer à chaudes larmes. L'homme lui caressait les cheveux en lui murmurant ce qui devaient être des paroles apaisantes à l'oreille.

Heureusement, celui-ci portait un t-shirt.

J'avais déjà vu son visage digne d'une publicité pour du parfum. Brun, les yeux bleus, d'une beauté à faire défaillir n'importe quelle jeune, ou moins jeune, femme. C'était Marc Delorme, le porte-parole de la meute et l'oncle de Nathan.

Malgré moi un sourire s'installa sur mes lèvres alors que je me rappelais le ton de Nathan quand il me parlait des disputes entre Guillaume et le « vieux ». Il devait sûrement me considérait comme une vieille, moi aussi. Mais peut-être que son oncle était réellement âgé, d'ailleurs... S'il était son oncle et qu'il avait un fils légèrement plus âgé que Nathan il était au moins beaucoup plus vieux que moi.

Le Chant de la LuneWhere stories live. Discover now