chapitre 48

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Point de vue de Savannah :

-"je suis désolée de ne pas pouvoir venir avec toi à l'aéroport" me dit traitement Alysson en me prenant dans ses bras. Passer un mois entier sans elle sera très dur vu que nous n'avions jamais été séparées plus d'une semaine et son triste regard me confirme qu'elle pense exactement à la même chose que moi.

-"ce n'est rien, je sais me débrouiller" lui assurais-je en brandissant ma grande valise rose. Elle sourit et me serra un peu plus contre elle en reniflant, rêvais-je ou était-elle en train de pleurer ? Je ne lui dis rien et profitai simplement de notre étreinte.

-"prends soin de toi Savannah, ne bois pas trop et évite de sortir le soir toute seule, pense à bien manger et à dormir à des heures raisonnables si tu as besoin de moi appelle-moi" m'ordonne-t-elle en refusant de me lâcher, je souris et le frotte affectueusement le dos, je serais perdu sans elle.

-"oui oui ne t'inquiète pas Alysson je reviendrai en un seul morceau" promis-je d'une petite voix. Je dus me détacher d'elle à contre cœur et sortir de l'immeuble le cœur lourd, j'aimerai tellement qu'elle puisse venir avec moi ! Je montai dans le taxi qui m'attendait et repensai à ces derniers jours de ma vie. En passant près de la banque, mon cœur rata un battement et se serra douloureusement, j'essuie mes larmes d'un geste rageur et me pétrifie en voyant David sortir de sa voiture avec toute la présence qu'il était capable d'avoir, instinctivement les larmes se mirent à couler au fur et à mesure que les souvenirs de notre entrevue me revenait, il m'avait tellement blessée que je crois que je n'ai jamais été aussi malheureuse de toute ma vie. Il entra dans sa banque le pas décidé et le taxi continua son chemin. Je devais vraiment changer d'air, j'aimais New-york mais cette grande métropole m'étranglait à présent et me déroutait plus que tout, son hiver monotone ne faisait qu'accentuer mon humeur maussade.

-"vous savez mademoiselle c'est des fois bien de se laisser aller" me dit le vieil homme d'un sourire sage en manœuvrant le volant.

-"vous avez bien raison" lui dis-je d'une voix triste, il sourit et me couvrit d'un regard protecteur, je ne compris pas pourquoi mais soudainement cet homme me rappela mon père et je ressentis immédiatement de la sympathie pour lui.

-"je vais vous dire quelque chose que ma femme me disait tous les jours : parfois le bonheur se trouve dans les choses les plus simples, ne vous tuez pas pour quelque chose qui n'en vaut pas la peine" ces paroles m'affectèrent bien plus que prévu, je les avais sauvegardées dans un petit recoin de mon être. Le trajet jusqu'à l'aéroport fut plaisant, Jack était quelqu'un de sympathique et très sage, j'avais appris qu'il avait été marié depuis plus de trente ans et avait eu sept filles. Je descendis du taxi et m'engouffrai dans l'aéroport. Il était temps pour moi d'oublier ce malentendu et passer du temps avec mon frère.

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Point de vue de David :

Affreux. Tout autour de moi était affreux et vie et dénué de sens. Apprendre que Savannah m'avait trahi avait été la pire sensation que je pouvais ressentir de mon vivant. Comment avait-elle pu faire une chose pareille alors que je lui avait offert mon cœur ? Heureusement que je l'avais su avant que ce ne soit pire, cela montrait bien sa valeur ! Cupide, sans cœur et évidemment une bonne comédienne, elle jouait tellement bien son rôle que je fus leurré comme un débutant et avait malencontreusement cru qu'elle était la femme de ma vie. Quelle abomination ! Je rêvais de me venger et la voir souffrir, l'humilier aurait été excellent et je m'en serais délecté mais quelque part j'avais été attendri par sa stupide détresse, si elle n'était pas aussi fourbe j'aurai presque cru qu'elle était sincère.

-" tu quoi ?" s'écria Amélia à l'autre bout du fil, j'écartai le téléphone de mon oreille en attendant qu'elle finisse son monolgue avant de reprendre sèchement.

-"Savannah n'est pas celle que tu crois et je t'en prie arrête de défendre cette femme" elle se tut quelques secondes avant de soupirer tristement.

-"tu sais, tu ne devrais pas prendre de décisions aussi hâtives" je me tus en sentant une rage sourde m'envahir, je lui raccroche au nez et lance le téléphone par terre, comment osait-elle défendre Savannah ? Soudainement je revis la scène de notre rencontre se jouer devant moi, elle datait de presque une année. La plus belle année de mon existence qui hélas s'envola. Mes souvenirs défilaient et Savannah était la en face de moi. Si seulement je ne l'avais pas embauché !

-"vous êtes un monstre" m'avait-elle dit en rougissant de la tête au pieds. Je grognai de frustration en me rendant compte que toute la colère et la haine que je pouvais ressentir à son égard ne pouvaient pas égaler l'amour que j'avais pour elle. Il suffisait que je me rappelle de son sourire d'ange pour que je ressente mon cœur s'emballer dans ma cage thoracique. Un sourire d'ange pour camoufler un être malsain.
Je me rassis sur mon bureau et contemplai d'un air sévère les rues enneigées de New-York, tout était affreux et cette grande métropole qui m'apasait tant provoquait en moi un sentiment dérangeant, un sentiment de vide, l'absence d'une seule présence faisait de cette immense ville vivante, une ville fantôme à mes yeux.

-"qu'est-ce que tu as fait Savannah" dis-je traitement en admirant Central Park depuis mon bureau, on avait l'habitude de s'y promener quelques fois en dévorant toute sortes de choses grasses.

-"manger du gras et du sucre n'est certes pas très bon pour la santé mais c'est très bon pour le moral" m'avait-elle un jour dit en plantant ses dents dans un immense Burger, j'avais ris sur le coup et avait fait de même. Je me tournais vers mon bureau vide et dans âme, pris ma veste et sortis de cette banque.

-"je voudrai un burger s'il vous plaît" dis-je poliment au serveur qui revint avec ma commande quelques minutes plus tard. Je le pris en payant et me suis assis sur le même banc, notre banc. Je soupirai et le mangeai en me remémorant tous les bons souvenirs que nous avions lorsque nous restions la des heure sur ce banc à ne rien faire à part flâner et regarder le monde autour de nous bouger. Ah ! J'avais mal au cœur.

Une dangereuse attiranceWhere stories live. Discover now