Chapitre 2 : Savannah

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Waw !

Emerveillée par la sobre décoration de cette grande pièce, je me perds quelques secondes dans la contemplation de cet environnement qui m'est encore inconnu. Ça manque certes un peu de couleur, le tout baigné dans une teinte affreusement monochrome mais le résultat est très moderne, à la limite de la prétention. Les murs d'un blanc immaculé sont jonchés de très belles peintures, quelques unes plus abstraites que les autres et malgré mes pauvres connaissances en matière de peinture, je reconnais tout de même quelques œuvres d'artistes très connus.

A ma droite se dresse une imposante bibliothèque, pleine à craquer de livres qui ne demandent qu'à être dévorés, je serai presque tentée de demander à en emprunter quelques uns, ayant tous pour thème, le monde vaste des finances et des banques autour du monde. Il faut simplement aimer et être intéressé pour pouvoir apprécier.

Ensuite, au centre de cet habitacle, se trouve un immense bureau en acajou derrière lequel est assis un homme. Je déglutis lorsque nos yeux s'accrochent, intimidée par l'aura presque bestiale qu'il peut dégager sans prononcer aucun mot. J'ai la mauvaise impression d'être du gibier, dans le collimateur d'un prédateur féroce, attendant avec impatience le moment propice afin de déchiqueter sa proie.

Je déglutis péniblement, en proie à une crise de panique lorsque j'aperçois un léger rictus se former au coin des lèvres de cet homme qui soi dit en passant, colle parfaitement à tous les fantasmes que peuvent se faire les femmes de mon genre d'un jeune patron, beau et influent. De larges épaules, des cheveux coiffés au millimètre près et un étrange regard aux teintes dorées, il possède surement les plus beaux yeux qu'il ne m'ait jamais été donné de voir, à part ceux d'Alysson bien évidemment, personne ne possède les yeux d'Alysson.

-« mademoiselle Wilson, ravi de faire votre connaissance » commence-t-il d'un ton ferme, m'invitant d'un geste du menton à prendre place sur une chaise en face de lui.

Intimidée par sa présence, je sens l'air se raréfier à mesure que son regard inquisiteur m'étudie, cherchant surement une faille, un défaut qu'il se fera un plaisir d'exploiter.

Je ne lui en donnerai pas l'occasion.

Sans un mot, je lui tends mon cv qu'il étudie d'un œil avisé.

-« université de Columbia » répète-t-il les yeux rivés vers mon cv, loin d'être impressionné.

-« très bien mademoiselle Wilson commençons, j'ai quelques questions pour vous » commence-t-il d'un ton sérieux, le visage inexpressif.

J'inspire profondément, prête à faire face à toutes les questions susceptibles de lui passer par la tête, j'en suis capable. Je suis diplômée de l'une des plus prestigieuses universités des Etats-Unis, quelques questions ne devraient pas me poser de problèmes.

-« je vais commencer par un simple casse-tête » j'acquiesce, concentrée, prête à l'affronter.

-« imaginez donc un revolver à deux balles dans deux chambres cote à cote, les quatre autres chambres étant vides. Le policier fait tourner le barillet, pointe le revolver sur vous et appuie sur la gâchette mais rien ne se passe. Supposons que vous ne voulez pas mourir, préférerez-vous que le policier fasse tourner à nouveau le barillet avant le prochain tir ou bien tire directement ? »

Je réfléchis quelques secondes, assemblant dans mon esprit tous les éléments de ce casse-tête et toutes les possibilités de réponses. Il n'y en a pas beaucoup, ce ne sont que des probabilités mais lorsque je suis satisfaite de la réponse que j'assemble silencieusement dans ma tête, je décide de la lui partager à haute voix, d'un ton assuré :

Une dangereuse attiranceWhere stories live. Discover now