Valait mieux qu'il croie qu'il ne reste que quatre clones, plutôt que huit. Peut-être qu'à sa prochaine attaque – si je ne réussis pas à l'empêcher – il y mettra moins d'effort.

- Et Frodo ? Ils l'ont tué ?

- Non, il va bien. Il s'est retiré pour reprendre des forces, il reviendra attaquer ceux qui restent quand il sera au top de sa forme.

Ça, par contre, c'était vrai. L'idée qu'il puisse revenir à la charge n'importe quand, surtout que Riley était avec eux, me donnait la chair de poule. Pourquoi je n'ai pas insisté pour qu'il vienne avec moi ? Ça m'aurait peut-être pris un peu plus de temps de le porter avec moi, mais au moins, il serait plus en sécurité ici qu'avec les autres.

- Et les puces ? demanda cette fois papa. Elles ont bien fonctionné ?

- Oui, ils se sont tous entretués.

- Alors pourquoi tu es là, devant moi ?

Oups. Je regardai partout, à la recherche d'inspiration, mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, papa éclata d'un énorme rire, plié en deux et les mains sur son ventre.

- T'es de l'autre côté, c'est ça ? dit-il enfin.

- Bien sûr que non ! dis-je en serrant les poings, essayant de mon mieux d'avoir l'air offensé sous l'accusation. J'ai reçu un coup à la tête et ma puce a arrêté de fonctionner, c'est tout ! Et alors, je suis revenu ici.

- Tu aurais pu continuer de te battre.

- J'ai arrêté en même temps que Frodo.

- Alors tu aurais dû rester avec lui.

- Je pouvais pas savoir ! m'énervai-je. J'ai besoin de toi. (Je poussai un soupir, lassé d'entendre le ton de vérité dans ma propre voix.) J'ai besoin de tes ordres.

- Oh, comme c'est gentil, dit papa d'un ton faussement condescendant. Dans ce cas, couche-toi sur ce lit. Je vais remplacer ta puce.

- Oh, non, c'est pas nécessaire, dis-je nerveusement. On pourrait le faire demain ? Je suis épuisé de la journée que j'ai eue.

Papa s'arrêta enfin de sourire pour me lancer un regard froid. Je figeai ; c'était difficile de mentir à la face d'un type comme lui.

- Tu voulais mes ordres, en voici un. Couche-toi sur ce lit. Une puce endommagée peut être dangereuse, il faut la retirer le plus vite possible. Je peux pas attendre demain pour ça.

- Oui, mais... Tu vas en remettre une autre ensuite ?

- Bien sûr, je peux pas te laisser sans protection.

Je secouai imperceptiblement la tête, les lèvres pincées. J'étais bloqué. Si je lui désobéissais, cette fois, il ne pourra plus nier l'évidence. Tout ce que je pouvais faire, c'était gagner du temps jusqu'à ce qu'une idée me vienne.

- Comment elle peut me protéger, en fait, cette puce ?

- Ici, dit papa en tapotant l'écran d'une tablette qui était posé à plat sur le plan de travail, je peux voir tes signes vitaux. S'il t'arrive un truc, je le sais. (Il baissa les yeux vers la tablette, lisant les informations qui y étaient.) Je vois bien que ta puce est défectueuse, elle dit que tu fais du cholestérol. Elle dit aussi que ton cœur bat particulièrement vite, comme si tu étais très stressé, en ce moment. C'est le cas ?

- Non, mentis-je – du moins, c'était un mensonge pour le stress. Mais si ce n'est que ça, c'est pas si grave, on peut attendre demain !

- Non, je vais retirer cette puce maintenant ! Couche-toi sur le lit !

Miö (En Réécriture)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora