Chapitre 103

68 8 30
                                    

Léo
Un peu plus tôt...

- Allez, bougez-vous ! On part d'ici !

Tout le monde se leva pour se précipiter hors de la salle. Tous, sauf moi. Personne ne faisait attention à moi.

Riley passa devant moi, s'agrippant au teeshirt du clone devant lui. Sans réfléchir, je lui attrapai le bras et l'attirai vers moi, une main sur sa bouche pour l'empêcher de crier, et m'accroupit avec lui derrière une rangée de bancs de cinéma. Riley se débattit le plus fort qu'il pouvait de ma poigne, ce qui voulait dire, en parlant de lui, qu'il donna deux ou trois coups d'épaule, avant de se résigner. Je lui lâchai la bouche quand tous les clones furent sortis de la salle.

- Qu'est-ce que tu fais ? grogna Riley.

- Faut pas les suivre, ils vont se faire avoir.

- Qu'est-ce que t'en sais ?

- Ils sont trop nombreux. Trop voyant, trop bruyant. À deux, je te paris qu'on pourra sortir d'ici sans problème.

- OK, t'as peut-être raison, soupira Riley.

- Tu sais que j'ai toujours raison, dis-je avec un grand sourire. On se connait depuis longtemps, après tout. Viens !

Je me levai, tenant toujours Riley par le bras et sorti de la salle pour prendre la direction opposée, à la recherche de la première fenêtre pouvant me mener à l'extérieur.

- Je peux pas voler, hein, dit Riley qui commençait déjà à haleter. Tu peux sortir d'ici sans problème, mais pas moi !

- Je trouverai une solution. Je t'abandonnerai pas, petit frère.

- Ce serait pas comme si c'était la première fois.

Je me retournai vers Riley pour le prendre par les épaules. Riley baissa les yeux pour ne pas croiser mon regard.

- Cette fois, je t'abandonnerai pas. Écoute, Riley, y'a aucune chance que tu te fasses avoir. On est dans une grande ville. Tu sais ce qu'il y a dans toutes les grandes villes du monde ? Des invasions de chats. Tu passeras inaperçu, je te dis.

Riley hocha la tête dans un soupir, puis je me retournai pour trouver une fenêtre. Une fois trouvé, je l'ouvris et aidai Riley à passer. À la clôture, Riley retira ses vêtements pour se transformer en chat et passer entre les barreaux. Il ne se transforma pas à nouveau, preuve qu'il m'avait écouté. Il allait passer le reste de son séjour dans la ville sous sa forme de chat pour ne pas se faire coincer.

- Écoute, Riley, dis-je en m'accroupissant devant lui, de l'autre côté de la clôture. Reste à découvert, mais essaie tout de même de trouver une sortie. Moi, je te suivrai d'en haut. Je ne te quitterais pas des yeux, promis.

Riley feula, comme pour dire « t'as intérêt ! » puis s'aventura en direction de la ville. Je me transformai à mon tour et, comme promit, le suivit de haut, sans quitter la petite tache de fourrure orange des yeux. S'il y avait bien une couleur que j'arrivais à voir, avec mes yeux de corbeau, c'était l'orange. Il était flamboyant comme un feu ambulant.

Je repensai au regard sévère que m'avait fait Riley. Comme si nous n'avions jamais été amis, avant. Il y a si peu de temps, pourtant, il vivait avec moi chez papa, on s'amusait bien tous les yeux, comme de vrais frères. Tout à commencer à dégénérer quand, il y a un peu moins d'un an, papa s'était mis dans l'idée de refaire quelques expériences, et pour se faire, bien sûr, il avait besoin de notre sang. Il avait d'abord attrapé Riley par le bras, l'empêchant de refuser. Moi, je m'étais éloigné, sans l'aider. Depuis, je m'étais toujours débrouillé pour échapper à papa, quand il avait besoin de sang, il prenait toujours celui de Riley.

Miö (En Réécriture)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt