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ANNABELLA

Après ma petite crise, sans importance, évidemment, Luke et moi avons roulé jusqu'à Boston. Il évitait de parler de ce qui venait de se passer, et je lui en étais reconnaissante. Nous nous étions arrêtés pour manger quelque part, et nous sommes arrivés assez tôt. Je lui avais fait donc découvrir Boston et le café dans lequel j'avais travaillé quelques temps. 

- Davis ! appela le serveur derrière le comptoir. T'avais disparu, tiens !

- David, ris-je. Tu bosses encore ici ? Ça doit être la première fois que tu gardes un boulot aussi longtemps. 

- Ne te fous pas de ma gueule, sourit-il. Comme d'habitude ?

- Evidemment. 

- Et pour ton ami ?

- La même, décidai-je. Tu verras, c'est une tuerie, me glissa-t-elle.

- C'est du café, répondit Luke. 

- C'est le meilleur café de tout Boston, rétorquai-je. 

A la fin de l'après-midi, nous avons récupéré la camionnette et nous avons roulé jusqu'à chez mes grand-parents. C'est Serena qui m'a ouvert, et je l'ai serrée dans mes bras. Une petite tête passa entre ses jambes et je fondis en la voyant. 

- Mais c'est ma petite Stella ! Qu'est-ce qu'elle a grandi...

Sa mère sourit, mais elle avait l'air fatigué. 

- Elle fait ses nuits ? demandai-je. 

- La plupart du temps, soupira-t-elle, mais elle est calme, vraiment. C'est juste que... J'en ai un deuxième en route. 

- Non, m'étonnai-je. Le même père ?

- Le même, fit-elle en rosissant un peu. 

- Je lui avais dit de faire attention, lança sa mère derrière elle, mais elle a refusé de m'écouter et voilà qu'elle se retrouve avec deux sang-mêlés sur les bras. 

- Au moins, ce ne sont pas ceux de Cronos, grimaçai-je. Imagine un peu. 

Elle rit de bon cœur, et me laissa passer. Ensuite, elle vit Luke.

- Oh, lança-t-elle. 

- Elle m'a reconnu ? me demanda Luke. 

- Sûrement, répondis-je. 

Ma cousine me regarda, et me fit les gros yeux, un regard du type "tu as décroché le gros lot". 

- C'est Luke, précisai-je. 

- Je m'en doutais, sourit-elle. 

Mes deux tantes me serrèrent dans leur bras, avant de me laisser aux bras de mes grand-parents. Je leur présentai Luke, et nous discutâmes un certain temps. Luke se débrouillait bien, et heureusement, ne parla pas de ma maladie ou de la prophétie. Je ne voulais pas qu'ils sachent. Il ne fallait pas qu'ils sachent. 

La soirée se passa bien, et nous avions décidé de rester pour la nuit. Le lendemain, nous allions rendre visite à sa mère, ce qui ne le mettait pas de très bonne humeur. Il avait peur de la revoir, et ça se comprenait. Il n'avait pas de bons souvenirs du Connecticut. 

- Ça va aller, fis-je en fermant la porte de la chambre. Tu verras. 

- Tu es sûre ? De pouvoir la guérir, je veux dire.

- Et bien... hésitai-je. Peut-être qu'elle a été guérie quand la prophétie a pris fin. Ou alors, elle n'a pas guéri, mais ça vaut le coup d'essayer. 

[TOME 4]L'Amour du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant