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ALERTE AU LEMON, JE PRÉFÈRE PRÉVENIR

LUKE

Elle se leva pour s'en aller, voyant que je ne disais rien. Je l'attrapai par le bras, et l'attirai contre mon torse. Je la serrai contre moi, délicatement, comme si j'avais peur de la briser en deux ou de la perdre pour toujours après ces aveux.

- Je t'interdis de dire que c'est de ta faute, dis-je fermement. Ce n'est pas de ta faute. Tu as juste été humaine.

Un rire froid l'a agitée.

- Moi, humaine ? Laisse-moi rire. J'ai juste été faible.

- Et c'est cette faiblesse qui te rend humaine.

Elle garda le silence, profitant de l'instant présent. Elle allait certainement s'enfuir l'instant d'après, comme elle le faisait toujours, mais ce qui comptait, c'est qu'elle était près de moi, que je sentais son parfum me chatouiller les narines, que je sentais son cœur battre contre ma poitrine.

- J'ai rendez-vous avec Luba, dit-elle en se détachant. Je dois y aller.

- Luba ? relevai-je. 

- Oui, acquiesça-t-elle. Elle me conseille pour les jeux. D'ailleurs, c'est bientôt.

- Est-ce que c'est... Une amie, ou plus que ça ?

Son regard se voila un petit peu, et un sourire rêveur prit place sur son visage. Elle avait le même air que quand elle parlait d'avenir, autrefois.

- Je ne sais pas. Les deux.

Elle s'enfuit presque, pressée de revoir sa Luba. Je n'avais aucun problème avec le fait que Luba soit une femme. Je connaissais Annabella depuis très longtemps, alors je savais qu'elle aimait autant les femmes que les hommes. Mon problème, c'était qu'elle m'avait remplacé très vite.

J'ai erré dans les couloirs du Château, et me suis automatiquement dirigé vers les salles d'entraînement. Des mannequins de paille étaient déjà disposés en ligne. Je me suis rappelé de cet après-midi, à la fin de l'été, un après-midi où j'avais déchaîné ma  colère contre des mannequins similaires. Cet après-midi où j'avais vu le regard d'Annabella, m'accusant de l'avoir trahie.

De la même manière, j'ai réduit ces mannequins en charpie, jusqu'à qu'un sifflement moqueur ne m'interrompe. Je me suis retourné pour voir Teresa, adossé à un mur. Encore une fois, j'ai remarqué toutes ses différences avec Annabella.

Teresa avait le teint hâlé, des yeux charbonneux et de longs cheveux noirs brillants. Elle avait des courbes douces, là où Annabella avait un corps fin et droit. Celle que j'aimais avait le teint pâle, et des yeux et des cheveux clairs. Et quand la fille de Cronos évoquait un orage d'été, Teresa me faisait plus penser à un vent automnal.

- C'est plutôt impressionnant, rit-elle.

- J'ai bien été entraîné, souris-je.

- Annabella disait souvent que tu étais censée lui apprendre l'art de l'épée, mais que c'était plutôt elle qui t'apprenait à te battre.

- C'est vrai, avouai-je. Elle a toujours été plus douée que la plupart des gens. Même sans entraînement, elle était totalement incroyable.

- Comment ça va entre vous deux ? demanda Teresa, changeant ainsi de sujet. 

- Je n'en sais rien. Elle est distante, et elle est avec cette Luba, maintenant. Mais il y a toujours ces moments entre nous.

- Quel genre de moments ? sourit timidement la brune.

[TOME 4]L'Amour du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant