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ANNABELLA

J'ai été réveillée par quelqu'un qui me secouait. Ses longs cheveux noirs caressaient mon visage, et j'ai grogné.

- Teresa... Qu'est-ce que tu fais là ?

- Le Château s'est réinitialisé, a-t-elle expliqué.

- Encore ? me plaignis-je.

- Oui encore, acquiesça-t-elle. Et... Est-ce que tu peux m'expliquer le truc accroché à ma jambe ? ajouta-t-elle. On n'avait dit pas de chiens errants, Annabella !

- C'est pas moi, c'est Luke, soupirai-je.

- Ne me dis pas qu'il l'a adopté.

- Oh, si.

- Merde, jura-t-elle.

- Je vais réveiller Luke. Essaie de détacher la chose de ton mollet.

- Ça a une grande gueule, ces trucs, quand-même, songea-t-elle.

- M'en parles pas, grognai-je.

Je me suis placée au-dessus de Luke. Il s'est un peu agité, et a sursauté en me voyant au-dessus de lui.

- Ah !

- Debout, t'es en retard, lançai-je.

- On va quelque part ? demanda-t-il.

- Non, mais tu devrais être en avance, souris-je. Va t'occuper de ton nouvel animal de compagnie, il veut plus lâcher Teresa.

- Je l'avais oublié, soupira-t-il.

- J'ai des choses à faire, continuai-je. Ne me cherche pas.

Je suis sortie sans lui laisser le temps de répondre.

-Fallait que ça arrive maintenant, soupirai-je.

- Vois le bon côté des choses, positiva Teresa. Le Château est beaucoup mieux maintenant.

J'ai laissé échappé un sourire, et elle est sortie à ma suite. Je devais avouer qu'elle avait totalement raison. La salle d'entraînement était beaucoup plus proche des jardins, qui se trouvaient désormais au centre du Château qui, vu d'en haut, avait une forme rectangulaire percée par une forme cylindrique.

Les tapisseries, qui faisaient un peu vieillottes, avaient été changé pour des couloirs crème agrémentés de charmantes œuvres d'art. Là où il y avait des lustres chargés, il y avait des lampes discrètes, et je ne pouvais qu'apprécier.

Mais cartographier le Château semblait bien facile comparé à ce qui m'attendait : Diana Davis m'attendait dans un café de Stenyar.

- Maman, la saluai-je en m'installant face à elle.

Elle était simplement assise à une terrasse, lisant les dernières actualités. Je l'ai longuement regardée. Elle avait passé bien longtemps hors-circuit, et on aurait pu la prendre pour ma sœur. Je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que la nature était mal faite : ma mère n'avait aucune ride. Avec ses cheveux blonds ramenés sur le sommet de son crâne, son chemisier blanc, et son jean clair, qui aurait pu croire qu'elle avait fricoté avec le seigneur du temps ce qui semblait être des siècles auparavant ?

- Tu as vu qu'Achar s'est fait tuer ? demanda-t-elle.

- Quel dommage, lâchai-je. 

- Ne fais pas semblant, dit-elle en levant les yeux. Vous vous détestiez. Je trouve qu'il a eu une mort trop douce, un arrêt cardiaque. J'aurais préféré qu'il soit sauvagement assassiné dans une ruelle sombre.

[TOME 4]L'Amour du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant