— Arrête d'en faire toute une histoire Abigail, commence-je à m'emporter. Je n'avais pas envie d'y aller, je n'avais pas envie d'y aller avec lui et tu le sais. Alors arrête de vouloir me le faire payer, c'est très petit de ta part.

Elle soupire, c'est tout ce qu'elle fait fasse à ma réplique. Je ne sais pas ce que j'attendais, certainement des excuses, mais elle, elle soupire comme si je lui avais demandé la Lune.

— J'ai compris, déclare-je enfin. J'ai à faire à une enfant, impossible d'avoir une discussion avec toi sans que tu n'en fasses qu'à ta tête.

Je la contourne pour atteindre le lit et m'empresse de retirer le draps par le coin, hors de question qu'elle ne s'endorme, ce soir, alors que l'on sera envahie par l'odeur d'Isa. Évidemment, Abigail, estimant sans doute qu'elle ne m'a pas assez poussé à bout, s'empresse de me retenir.

— Mais qu'est-ce que tu fous? s'exclame-t-elle en encerclant mon poignée pour que je ne fasse pas plus de dégâts.

— On change de draps, dis-je seulement.

Elle ne relâche pas mon bras et je sens que ma tension grimpe. J'étais prête à passer l'éponge pour la seule et unique condition que ces putains de draps soient changé mais elle ne veut pas de cette paix, elle veut qu'on se torture comme on le fait tout le temps.

— Lâche-moi, lui ordonné-je en fixant ses doigts à l'endroit de la prise.

Je suis étonnée que même avec cette colère, son touché m'électrise. Et dire que même quand je la déteste, mon corps choisi de l'apprécié.

Abigail n'obtempère pas, elle resserre même sa prise et son regard se fait de plus en plus intense. C'est un « non » silencieux et catégorique qu'elle tente de me faire comprendre et j'ai décidé que j'en avais assez de me battre.

Je sais que je n'ai pas été tout à fait honnête avec elle, je sais que je ne lui ai pas dis qu'elle était là seule que je regardais ces jours-ci et que je n'avais personne d'autre en tête, mais est-ce une raison pour qu'on se fasse la guerre à nouveau?

Je pensais que c'était derrière nous, que nous avions finis par nous rapprocherais mais au lieu de ça, c'est tout le contraire qui se produit.

— Tu sais quoi? m'emporte-je silencieusement. Si tiens tant à dormir là dessus, libre à toi, moi, je me casse.

Et sans crier gare, je quitte la pièce sans oublier de lui percuter l'épaule au passage.

* * *

J'ai passé ma journée avec Caroline, Caleb et Elisa. D'ailleurs cette dernière n'a cessé de me poser des questions sur le rendez-vous improvisé qu'elle nous avait organisé et mes réponses étaient toutes plus vagues les unes que les autres. Caleb restait évidemment en retrait, pas encore remis de l'embarras que j'ai créé et Caroline ne semble pas dérangé par l'initiative d'Elisa, même si elle m'a clairement avouée avoir des sentiments pour lui, et je dois avouer que j'en suis reconnaissante. Avoir quelqu'un d'autre sur le dos m'anéantirait.

Nous n'avions la tête à rien faire, donc nous sommes seulement allés se poser sur la terrasse d'un café. Il était hors de question que je reste dans la même maison que Walter, que je n'ai pas revu depuis que j'ai quitté la pièce en furie.

Lorsque je suis sortie de la chambre, Isa était adossée au mur adjacent à la porte et je la soupçonne d'avoir tout entendu mais c'est impossible. L'isolation de cette maison est infaillible. Malgré cela, je n'ai pu m'empêcher de détester son vice, car à peine ai-je quitté la pièce qu'elle s'est empressée d'y entrer. J'ai tourné en rond, me posant un milliard de questions sur ce qu'elles se disaient et ce qu'elles faisaient.

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