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C'est ridicule.

Après que nous nous sommes faites prendre pendant notre évasion, c'était l'euphorie dans la maison. J'avais l'impression d'être une sorcière qu'on amenait sur le bûcher. Julian nous avait attrapées par le bras à la limite de nous passer les menottes. Vu l'état de Ronald qui semblait sous héroïne, je pense sincèrement que c'était la partie de chasse la plus excitante de leur vie.

Alors selon Julian le plus équitable était d'organiser un procès, en insistant sur le fait qu'il serait le seul et unique juge dans cette affaire. Son complexe de Dieu et ses effets m'étonneront toujours.

Nous avions le choix entre être jugée ensemble ou séparément, après cette déclaration, Abigail ne m'a même pas laissée en placer une qu'elle a décidé que l'une après l'autre serait la meilleure option.

Je vois, c'est chacun pour soi, et ça m'arrange, parce qu'elle est responsable de tout ça. Ensuite, nous avions droit à un avocat et je n'étais pas surprise de voir que la première à proposer son aide à Abigail était Isa. Quelle lèche botte. Pour ma part, il s'agit de Caleb et étant donné qu'il s'agit d'un étudiant en droit, ça ne pouvait que m'être bénéfique. Je ne crains pas franchement une quelconque sentence de leur part. Je maintiens : je suis innocente. J'ai été entraîné par la mauvaise influence de cette traîtresse.

Isa et Abigail s'entretiennent dans la cuisine tandis que Caleb et moi, nous nous isolons donc dans la chambre dans laquelle j'ai résidé jusqu'à lors et à peine a-t-il refermé la porte derrière nous qu'il balance avec un ton sérieux et presque inquiet:

— Vous êtes dans la merde.

— Alors non, dis-je en le pointant du doigt. Elle est dans la merde. J'y suis pour rien moi, je suis la victime de ce stupide procès, et j'espère bien que justice sera rétablie.

Il lève les yeux au ciel en s'asseyant sur le lit, un calepin à la main. Il n'a pas franchement l'air déterminé à sauver ma peau mais peu importe, je crois en la vérité et elle surgira lors de cette pseudo audience.

Par ultime précaution, je lui attrape les épaules, ne laissant que mon image dans son champs visuelle et lui dit « on doit gagner ça, on ne peut pas la laisser gagner. ». Et évoquer notre ennemie commun a été comme lui injecter une énorme dose de je-ne-sais-quoi qui semble l'animer. Il se redresse subitement et sert le stylo dans ses mains prêt à noter.

— Ok, raconte moi tout, dit-il l'air sérieux.

* * *

— Mesdames et messieurs.

Bordel de merde, toujours et encore ce même cinéma.

— Aujourd'hui, poursuit Julian, nous accorderons une audience à Mary et Abigail. Deux fautrices de troubles qui ont saccagé nos effets personnels, nous forçant à engager des professionnels pour réparer leurs dégâts, sans évoquer la tentative d'évasion. Nous allons laisser les jurys délibérés suite à la prise de parole de chacun des camps.

Il frappe la table de la salle à manger avec une cuillère en bois, certainement pour faire office de maillet. Je jette un regard vers mes amis qui ont l'air de nous souhaiter la prison à vie. Je jette également un coup d'œil à Abigail qui est assise les jambes croisées. Son fidèle air nonchalant et satisfait sont également sur mon tableau.

Abigail est la première à prendre la parole, elle se met alors debout et les premiers mots qui quittent sa bouche sont suffisant pour faire me faire bouillir :

— Mary est entièrement responsable. Je n'y suis pour rien. Elle a apprit que vous aviez décidé de ne pas nous emmener avec vous et elle a vu rouge. J'ai bien tenté de l'en dissuader, mais vous la connaissez, c'était impossible.

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