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Ma colère était en train de grimper au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient et que Isa ne bougeait pas d'un pouce, pensant peut être que la voir dans mon lit ne me ferait ni chaud ni froid. En d'autres circonstances, ça aurait été l'effet escompté mais là, c'est différent.

La vieille, je confie à Abigail que ça ne me plaît pas qu'elles se parlent ne serait-ce qu'au téléphone et elle a la fabuleuse idée de l'amener dans son lit le lendemain. Elle me cherche, c'est certains, elle veut se venger et ça marche.

— Besoin d'aide? demande Abigail innocemment et je crois que j'ai fais mon choix, c'est elle que je vais tuer.

Je la foudroie du regard et j'ai du mal à rester lucide. Isa nous regarde tour à tour, ne sachant certainement pas ce qu'il se passe et Abigail a un air neutre collé au visage.

— Isa, articulé-je doucement pour essayer de tempérer ma colère. Tu veux bien nous laisser une seconde?

Elle arque un sourcil, se demandant pourquoi je voudrais me retrouver seule à seule avec ma pire ennemie, elle doit sûrement se faire un tas de film et ça ne me dérange absolument pas.

— Ouais, bien sûr.

Elle hausse les épaules et quitte mon lit, d'ailleurs je songe déjà à brûler les draps. Je la laisse passer puis j'entre dans la pièce, refermant la porte, non sans délicatesse et et la laisse sur le pallier.

— Comment s'est passé ton déjeuner? demande Abigail avec un sourire tellement faux qu'il me dégoûte.

— Tu es pitoyable.

Je crois qu'après toutes les méchancetés qu'on s'est dites, qu'on s'est faites et bien celle-ci et la pire d'entre toutes, parce que cette fois-ci, ça a un impact direct sur mes sentiments. Et ça, Abigail s'en fout, elle veut se venger, s'amuser à me voir en colère, elle veut sentir mon venin s'écrouler sur elle et je ne suis pas assez forte pour me contrôler et lui épargner cette joie.

— Pitoyable? m'interroge-t-elle feignant d'être offusquée. Moi? Je me contente seulement de m'intéresser à toi et tes escapades amoureuses.

Je me lamente intérieurement de son comportement. Elle a le don de me rendre dingue même avec des choses qui ne m'auraient même pas agacer si il s'agissait de quelqu'un d'autre. Elle sait tout comme moi que ce déjeuner ne signifiait rien, que je n'en voulais pas, et pourtant, elle prend un malin plaisir à me monter contre elle.

— Être une adulte pendant deux minutes, c'est trop te demander?

Je la fixe, sans battre des cils une seule microseconde, cherchant la moindre faille dans sa provocation mais elle reste impassible, m'offrant cette expression neutre, comme si cette situation lui était égale.

— Absolument pas, dit-elle en m'indiquant la place où se trouvait Isa, il n'y pas même pas cinq minutes.

Évidemment, il est hors de question que je prenne place sur ce lit avant que les draps ne soient changer donc je me poste debout devant elle.

— Tu sais ce que tu provoques quand tu l'amènes dans notre lit, n'est-ce pas? articule-je.

Elle m'observe longuement avec un visage dépourvue d'émotions. J'en déduis qu'elle a donc abandonné sa fausse euphorie pour m'analyser. Je déteste quand elle fait ça.

— Tu ne manques pas de culot, lâche-t-elle d'un ton neutre.

À la façon dont elle le dit, ça ne semble pas être un reproche même si ça l'est.

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