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Je me réveil dans les bras de ma pire ennemie qui elle dort encore. Pendant mon sommeil, j'ai dû beaucoup remuer parce qu'à mon réveil, je me suis retrouvée en tête à tête avec elle. Étrangement, je me suis sentie à l'aise, à ma place, donc je n'ai pas bougé. Je suis restée là à humer son parfum qui n'a pas changé d'un pouce et j'ai niché ma tête dans son cou, comme si je le faisais depuis des années, que c'était ma routine.

Tout semblait normal, j'étais apaisée et contre toutes attentes, ce qui s'est passé hier n'a en rien entaché mon humeur. Au contraire, je me sens juste bien. Quelques minutes plus tard, je sens qu'Abigail se réveil donc je me détache d'elle pour pouvoir la regarder s'éveiller comme on regarderait un œuf qui éclôt. Et dire que dans quelques jours je ne l'aurais plus à mes côtés.

Soudain, elle ouvre les yeux et je me demande sérieusement si un jour, j'arriverais à ne pas sombrer dans son regard qui est beaucoup trop envoûtant. Elle me sourit, un sourire simple et naturel avec son visage marqué par le sommeil.

Elle s'apprête à dire quelque chose lorsque j'entends la porte s'ouvrir en trombe derrière moi et mon premier réflexe et de m'éloigner d'Abigail le plus rapidement possible. Je n'épargne pas de lui un mettre un coup de mon pied non blessé malgré moi, et je vois Elisa qui s'empresse de rejoindre le balcon pour ouvrir les rideaux.

— Debout les marmottes, s'exclame-t-elle en rejoignant le lit, il va bientôt être midi.

Je me redresse m'adossant à la tête de lit tandis qu'Abigail se cache sous la couette en gémissant.

— Et Mary, j'ai une surprise pour toi ! ajoute-t-elle toujours aussi euphorique.

— De quoi s'agit-il? demande-je en riant discrètement du comportement d'Abigail lorsqu'elle ressort sa tête comme une petite tortue.

— Je t'ai organisé un petit rendez-vous galant avec Caleb, je viens de le tenir au courant. Vous devez y être à treize heures, donc bouges-toi!

— Attends Elisa, non! l'appelé-je alors qu'elle s'empresse de rejoindre la sortie.

— Tu me remercieras plus tard! dit-elle avant de fermer la porte après son passage.

Je suis foutue. Je ne me retourne même pas pour regarder Abigail qui doit être en train de me maudire, et je cogite pour savoir comment me sortir de ce bourbier.

— Je peux savoir ce qui vient de se passer? demande Abigail d'une voix incertaine.

Je me retourne vers elle et je lis sur son visage un mélange de colère et d'incompréhension.

— Je sais pas, me justifié-je en étant aussi déboussolée qu'elle. Hier, je me suis confiée à elle, elle a du comprendre d'une manière ou d'une autre que Caleb me plaisait et elle pense me faire plaisir en faisant ça.

Abigail passe une main dans ses cheveux en se levant du lit.

— Et tu peux m'expliquer comment elle en est arrivée à cette conclusion? me questionne-t-elle en semblant réaliser quelque chose.

Je la regarde, les lèvres scellées comme prise sur le fait. Comment répondre à cette question sans lui avouer que je parlais actuellement d'elle? Hors de question que je le lui avoue. Donc je garde le silence, face une Abigail qui est à la recherche de réponse. Je baisse le regard et ça n'à pas la l'air de lui plaire.

— Il te plaît, n'est-ce pas? demande-t-elle, et je décerne une certaine appréhension.

Je ne sais plus quoi faire. Si je lui dis qu'en réalité, non, ce n'est pas de lui dont il s'agit, elle saura que je parlais d'elle. Et pour une raison qui est évidente, je ne le veux pas.
Ça rendrait tout cela beaucoup trop concret, et il est clair que cette « relation » que nous entretenons avec Abigail n'est que temporaire. A peine aurais-je mis un pied dans l'avion pour retourner au pays que j'aurais oublié tout ce qu'il se sera passé en Italie.

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