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Abigail attrape mon bras pour le faire passer sur ses épaules et je me lève tant bien que mal. On sort du terrain à une allure d'escargot et je me fais violence pour ne pas gémir de douleur.

Étant donné que le soleil est encore assez haut dans le ciel, Abigail nous amène sous un arbre pour qu'en plus de ma cheville en morceau, je n'ai pas un cerveau en ébullition.

Ensuite, dans le silence elle se met à genoux en face de mon membre blessé et je la regarde faire. Je grimace lorsqu'elle saisi mes lacets, les défaits et retire ma chaussure le plus délicatement possible.

— Elle ne t'a pas ratée, dit-elle dans sa barbe en jaugeant la gravité de blessure.

Je n'ose pas voir ce qu'il en est et je laisse Abigail faire. Subitement, elle se lève et s'éloigne en direction de l'endroit où nous avons abandonné la glacière, à l'ombre. Je pose ma tête sur le tronc de l'arbre, en essayant de ne pas extérioriser ma douleur. Je ne veux pas avoir l'air d'être faible, déjà que je me suis ramassée devant toute ma bande d'amis, je ne vais pas me morfondre en plus de ça.

Subitement, je sens une légère masse gelée qui s'abat délicatement sur ma zone endommagée. J'ouvre les yeux immédiatement, surprise par le soudain changement de température même si je n'y ressens aucune douleur et l'image qui se donne à moi est Abigail, à genoux, prenant soin de ma cheville avec une bouteille d'eau qui a été mise congélateur enroulée d'une petite serviette.

— Tu vas à l'hôpital, ordonne-t-elle presque en se levant et en fixant mon état.

— Non ! m'exclame-je en me redressant ce qui fait qu'elle détourne son regard vers moi. Ce n'est rien.

Je désigne avec mon menton ma cheville qui ne me fait pas souffrir au point d'être cassée et qui n'est pas assez enflée pour qu'il s'agisse d'une entorse. Conclusion, je n'irais pas à l'hôpital pour une blessure pareille et minime.

— Je vois bien que tu as mal, souffle-t-elle en mettant ses poings sur ses hanches.

Bravo, Einstein.

— Tout va bien, lui souris-je du mieux que je pouvais. Je souffrirais d'autant plus si j'y allais, en fait.

Elle rejette sa tête en arrière après mes mots et soupire fortement. Je vois que ça l'agace que je ne veuille pas la laisser m'emmener pour me soigner et ça me fait énormément plaisir de savoir qu'elle prend soin de moi, en quelques sortes.

Mes autres meilleurs amis jouent encore au loin tandis qu'Abigail s'assied à mes côtés, tellement près que je sens son odeur enivrante et que nos épaules se touchent.

— Je t'ai dis que tu ne savais pas mettre un pied devant l'autre, murmure-t-elle en riant pour ne pas brusquer le silence, faisant référence au sujet de la veille.

— C'est pas de ma faute, grogne-je en jetant ma tête en arrière. C'est de la faute de ta Isa.

Pendant quelques secondes, le silence s'éternise laissant les oiseaux s'adonner à leur chant et le bruit de la brise contre les feuilles des arbres nous apaiser.

— Tu veux bien arrêter d'être idiote? ricane-t-elle subitement en tournant sa tête vers moi.

Je me risque à regarder ses yeux et je le regrette immédiatement. Mes mains deviennent moites en une seconde et je ne vous parle même pas de mon sang qui circule changeant subitement de direction.

— Je ne suis pas idiote, répondis-je puisant dans l'audace qu'il me restait. J'ai bien vu que tu lui plaisais.

— Et alors? susurre-t-elle avec un sourire taquin ce qui provoque la naissance de milliers de frissons le long de mon échine.

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