9

9.6K 445 51
                                    

Je frappe à la porte de mon ancienne chambre, celle de Caroline et Caleb. J'entends la voix rauque de Caleb m'autoriser à entrer et je me glisse dans la pièce. Il est allongé sur le lit, fixant le plafond, semblant un peu tracassé.

— Il va falloir que je change de chambre, dis-je subitement en récupérant ma valise. Caroline et Abigail ont eu un différent et ils ont pensé que ça serait plus judicieux que ce soit moi qui me la coltine.

Il ne dit rien, il m'observe seulement en fronçant les sourcils. Je pense qu'il ne croit pas en mon mensonge mais ça m'est égal tant qu'il ne me pose pas de questions. Je quitte alors la chambre lorsque Caroline fait pareil, beaucoup trop enjouée.

— Je te revaudrais ça, dit-elle en entrant dans la chambre.

J'espère sincèrement que ce voyage va nouer certains liens au delà de l'amitié entre eux, que je n'aurais pas à endurer tout cela pour rien. Je reste encore un moment dans le couloir, ne voulant pas encore affronter la bête derrière la porte. Je songe à toutes les insultes que nous auront l'occasion de nous lancer, à toutes les remarques blessantes, etc.

Bon quand faut y aller, faut y aller.

J'entre dans la chambre sans frapper. Je remarque aussitôt la beauté de la chambre – à vrai dire, je préfère me focaliser sur ça. Elle est beaucoup spacieuse que celle de Caleb et a une atmosphère beaucoup plus... romantique? Je grogne intérieurement de devoir partager cette chambre avec elle et non mon âme soeur.
Les couleurs dominantes sont le rouge, plus sensuel que chaleureux, et le noir. Cependant, la pièce et lumineuse et à une belle odeur, même si ça n'est qu'un détail.

— Caroline m'a prévenue, entendis-je le ton froid de ma colocataire. Il y a des règles à suivre, désormais.

Je lève les yeux aux ciel alors qu'elle abandonne ce qu'elle faisait, qui consister à ranger ses vêtements et autres dans les commodes.

— Règle numéro une, tu ne m'adresses la parole que si c'est nécessaire, une question de vie ou de mort. Règle numéro deux, tu ne dormiras jamais nue. Règle numéro trois, je ne veux pas que tes vêtements traînent partout, ils devront être rangés. Règle numéro quatre,-

— Oui, j'ai compris, souffle-je en la coupant, on en parlera plus tard, je suis crevée.

Je m'affale sur le lit après avoir enlever mes Converses, laissant ma valise près de la porte d'entrée et lorsque je me demande si elle va me forcer à écouter le reste de sa stupide charte, elle n'en fait rien, reprenant ses activités. Je l'observe alors ranger son lot de short dans l'un des tiroirs, avant de fermer les paupières et de sombrer dans un sommeil. Je me rappel que la dernière chose à laquelle j'ai pensé était qu'elle était vraiment belle lorsqu'elle était concentrée.

Je ne sais pas quelle heure de la journée il est quand je me réveille mais la chambre est déserte et sombre, et je mets du temps à la reconnaître. Les rideaux était autrefois bien ouvert, à présent ils sont bien fermés et je me retrouve au dessous d'une couverture que je ne me rappelle pas avoir mise sur moi. Je me redresse et m'étire lorsque la porte s'ouvre laissant la lumière s'infiltrer dans la pièce. Je plisse les yeux et je vois qu'Abigail entre dans la chambre. Elle porte des vêtements assez décontracté, composé d'un bas de survêtement gris et un t-shirt blanc. Elle a à la main un bol et elle le pose sur la table de chevet rapidement sans me jeter un regard et sans m'adresser la parole. Ses foutus règles me reviennent à l'esprit et je m'écroule dans le lit. Je ne sais pas ce qu'elle fait, je l'entends seulement bouger aux quatre coins de la pièce, me faisant presque envie de lui hurler d'arrêter.

Ma tête est lourde à force d'avoir trop dormi, je me demande même quelle heure il peut être. Je finis par me lever et me fait un chemin pour prendre des vêtements propre pour ensuite filer sous la douche. Notre chambre est en direct lien avec une salle de bain personnel et je suis presque heureuse d'avoir céder la chambre à Caroline pour retrouver celle-ci. La salle de bain est un composé de marbre dorée et comme le reste de la maison, c'est tout bonnement une douceur pour le regard. Le jet qui s'abat sur mes épaules est un régal qui me fait oublier tout ce qui se trouve derrière la porte.

Je m'aperçois que j'ai oublié d'amener mes produits, je grogne me maudissant mais dès que je baisse le regard, le gel douche à l'abricot d'Abigail se tient là en me narguant. Sans y réfléchir plus longtemps, je l'utilise en l'appliquant sur tout mon corps et je ne peux m'empêcher de ressentir quelques pressions dans le ventre lorsque cette odeur s'empare de mes narines.

Bon sang.

Je quitte la douche une bonne demi heure plus tard et lorsque je retourne dans la chambre, Abigail est toujours là assise sur une chaise qui a plus l'air d'un trône, dans le coin à consulter son téléphone.

— Je me suis permise de t'emprunter ton gel douche, lance-je.

À vrai dire, j'aurais pu omettre ce détail mais je voulais en quelques sortes briser la glace. Je n'ai jamais passé de temps dans la même pièce qu'elle plus de cinq minutes, sans se battre ou être complètement mal à l'aise. Alors savoir que je vais passer mes nuits avec elle.

— Règle numéro quatre, ne touches pas à mes affaires, dit-elle sans lever les yeux de son téléphone une voix qui montre son désintérêt total.

— Je n'ai pas de règles à suivre, lance-je en haussant les épaules. Tu ne m'obéis pas quand je te demande quelque chose, pourquoi devrais-je t'écouter?

Je reste debout à attendre une réponse mais elle ne relève même pas les yeux de son téléphone. Je me demande encore comment elle peut me mettre dans tout mes états alors que je n'arrive même pas à la faire soupirer.

— Tu m'écoutes au moins? lui demande-je.

Elle relève enfin le regard vers moi et son expression reste impassible. Je dois avouer que j'aimerais qu'elle me parle, qu'elle m'embête comme l'autre fois à la plage mais je pense qu'elle n'est juste pas d'humeur.

— Tu as peut être oublié la règle numéro une, lance-t-elle en fronçant les sourcils, curieuse de savoir comment sera ma repartie.

— Je viens de te dire que j'envoyais chier tes obligations, rétorque-je rudement. Si j'ai envie de parler je le fais, si j'ai envie balancer mes fringues à travers la pièce, je le fais et si j'ai envie de dormir a poil, et bien je le fais.

Au fur et à mesure que je parle ma colère grimpe, tandis qu'elle reste assise les jambes croisée tout simplement. La voir aussi sereine me fait carrément sortir de mes gons, pourquoi est-ce qu'elle semble en avoir rien à faire? Je me dirige vers ma valise et attrape deux t-shirt que je lui lance à la figure.

— Et bien, tu sais quoi, regarde ce que je fais de tes putains de règles.

Ensuite, sans que je ne m'y attende moi même, je fais passer mon t-shirt au dessus de ma tête et fais glisser mon short jaune moutarde le long de mes cuisses jusqu'à me retrouver en sous vêtements. Mon regard est toujours planté dans le sien, et même si sa position ne change pas, la couleur de ses joues tant vers le cramoisi.

Même si je reste embarrassée de ma tenue et n'ose pas retirer la totalité de mes vêtements, je suis fière d'avoir pu au moins la faire réagir. Nous restons un assez long moment à nous regarder dans les yeux, et même si je sens que ma colère s'apaise, la chaleur dans la pièce n'en diminue pas moins. Je coupe le contact visuel que nous avions en regagnant le lit, sans vraiment être fatiguée. Je me glisse sous les draps – qui était sacrément doux, cela dit-en passant – et jette un coup d'œil à l'heure sur mon téléphone, il est vingt et une heure, heure local, et je ne peux m'empêcher d'écarquiller les yeux. J'ai dormis tout une après-midi.

Je relève la tête, sentant un regard sur moi et me rends compte qu'Abigail n'a cessé de m'observer depuis que j'ai finis ma petite crise. Elle soupire en se levant et dit simplement en balbutiant tout de même :

— Je t'ai apporté des raisin, indique-t-elle le bol sur la table de chevet.

Des que je m'apprête à la remercier, elle quitte la chambre allant je ne sais où. Je saisi le bol comblé de ces petits raisins verts et pendant un instant, je me demande si elle les a empoisonnés. Je secoue la tête, les mangeant tout de même, étant affamée et n'ayant pas envie de quitter ces draps tellement doux. Je crois même que je vais y passer mon séjour.

__________________

Je sais, ça dérape un peu. Mais c'est ce que vous voulez, non?

Des avis?

Je ne suis jamais rassasié de vos commentaires donc dites moi ce qu'il en est.

Merci :)

I.

Back To ThrillsWhere stories live. Discover now