Chapitre 20

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Chapitre 20 :

Le claquement de la porte qui se refermait derrière la présidente sortit Lincoln et Octavia de leur torpeur. Octavia se détacha légèrement du garde du corps, les traits encore tendus suite à son altercation avec Bellamy. Lincoln venait de voir le jeune homme pour la première fois, il avouerait qu'il se serait même passé de le rencontrer. Octavia ne parlait jamais de sa famille et il avait appris à ne jamais poser de questions à ce sujet. Une fois sa confusion passée une légère pointe de colère fit son apparition, il s'était sentie utilisé au cours de ces retrouvailles, la personne idéale pour énerver le frère de la jeune femme. Il s'éloigna alors de celle ci, prenant de la distance et l'étudia quelques secondes.

- Je peux savoir ce qui vient de se passer ? Dit il en la lorgnant d'un regard noir.

- Je...

La jeune femme semblait incertaine, hésitante a lui parler. Elle jeta un coup d'œil vers Gaia légèrement gênée.

- Je viens de me rappeler que j'ai quelque chose d'urgent à faire s'éclipsa la secrétaire.

Lincoln étudia Octavia légèrement impatient, voulant obtenir des réponses rapidement.

- Mon frère est le semblant de famille qu'il me reste, j'ai perdu mes parents quand j'avais 8 ans....Je n'ai plus beaucoup de souvenirs d'eux, seulement des voix et des visages flous... Mon frère avait 15 ans quand cela s'est produit. On habitait dans un quartier chaud de New York, mes parents y tenaient une épicerie. Une guerre entre deux gangs, des latinos et des afros américains faisaient rage dans le secteur.

Octavia s'arrêta, reprenant son souffle. Ses yeux fixaient un point imaginaire au loin, la jeune garde du corps perdue dans ses souvenirs.

- Mes parents payaient le gang des latinos qui protégeaient leur magasin. Un jour alors qu'ils étaient venus réclamer leur du, des coups de feu ont éclatés. J'étais dans l'arrière boutique, jouant avec la dernière poupée que m'avait offert mon père, Bellamy rangeait les produits.... Mon frère s'est jeté sur moi, me protégeant, tandis qu'on entendait les cris de nos parents. Nous sommes restés cacher pendant des heures dans un des placards, Bellamy me prenait dans ses bras en attendant qu'on soit sain et sauf....

Une nouvelle pause, Lincoln voyant que le récit commençait à être difficile pour la jeune femme, attendit quelques secondes avant de s'exprimer.

- Tu n'es pas obligée de continuer....

- Si, je dois continuer car je ne sais pas si j'aurais la force d'en reparler un jour.

- D'accord, prends le temps qu'il te faut, je suis sûr que ton frère va prendre la tête à Lexa pendant un très long moment dit il en accentuant la fin de sa phrase.

- Ça ne m'étonnerait pas de lui répondit elle avec un sourire nostalgique, soulignant que malgré la rancoeur qu'elle éprouvait pour lui, elle l'aimait tout de même toujours.

Elle prit une forte respiration, rassemblant la force nécessaire pour finir enfin son récit.

- Un policier a ouvert le placard après ce qui me semblait une éternité, me tendant sa main avec un regard désolé. Mes parents n'étaient plus là... On a ensuite était placé chez la sœur de mon père, durant 3 ans avant que Bellamy atteigne sa majorité et qu'il me prenne sous sa garde. 3 ans a été une durée suffisante pour que cette femme lui retourne le cerveau, elle ne lui a pas fait seulement détester les personnes qui ont tué mes parents mais toutes les personnes qui leur ressemblaient de près ou de loin. Il est devenu agressif et impulsif, plusieurs fois, il a finit en détention pour des bagarres avec des personnes de couleurs. Bellamy s'est repris en main rapidement, il devait rester responsable pour conserver ma garde. C'est plus ou moins à ce moment qu'il a commencé à s'accorder aux idées de Mendell....Et c'est comme ça que plusieurs années après je suis partie pour rejoindre la capitale, je ne reconnaissais plus mon frère et je n'arrivais plus à rester dans la même pièce que lui sans mépriser ce qu'il était devenu.

Le rôle d'une vie Where stories live. Discover now