Chapitre 2

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Je me suis réveillée roulée en boule sur le sol, mon chat collé à moi. Je me relève difficilement pleine de courbatures. Je fais quelques étirements en grognant à cause de mes muscles endolories.

SnowWhite me suit telle mon ombre à chacun de mes pas, inquiet sans doute par mon attitude de la veille. Je le prends dans mes bras le rassurant en lui murmurant que je vais bien, en lui grattouillant les oreilles.

Une fois prête, je me dirige comme chaque matin vers le potager. Ce potager me permet de rester connecter à une certaine réalité mais aussi à ma vie d'avant. J'ai toujours aimé jardiner. Tous les jours, je me fixe un objectif, un truc à faire à l'extérieur pour ne pas perdre l'habitude de ce qu'est la vie dehors. Car entre les réserves du chalet et le fait que je sois économe, je pourrais facilement rester quinze jours à l'intérieur sans sortir. Mais cela ne serait pas une bonne idée car la peur s'installe vite, . . . beaucoup plus vite que l'on ne le croit . . . Alors aujourd'hui, je vais récupérer un plan de cassis.

Après avoir préparer un petit sac avec de l'eau et des biscuits, je suis partie pour quatre heures de marche. Je repense à la visite d'hier, . . . leur menace à peine voilée, . . . le fait qu'il sache où j'habite, . . . que je ne fais pas attention à ce qui m'entoure. C'est limite si je ne rate pas l'endroit où il y a mon pied de cassis. Le dépassant, je reviens sur mes pas, m'accroupis et commence à le dégager pour le transporter dans le pot que j'ai ramené.

Mais des voix se font entendre, je me tasse sur moi – même et ma première réaction est de partir. Et si c'était lui avec son groupe de malades. Rien qu'à cette pensée, mon corps se recouvre de frissons alors qu'il fait près de trente degrés. Des éclats de voix et des fragments de leur conversation parviennent jusqu'à moi. Ne saisissant pas tout, je commets ma première erreur, . . . je m'approche pour les écouter au lieu de partir.

Je ne fais pas de bruit, à ce que je comprends, il s'agit d'un groupe et ils semblent anéantis. J'ai la confirmation qu'ils l'ont rencontré quand j'aperçois de long le corps d'un homme allongé sur le sol, le crâne défoncé par sa foutue batte de base – ball.

Je soupire en me disant encore des personnes qui vont devoir apprendre à vivre sous sa domination, . . . sous son emprise, . . . sous sa folie, . . . Je suis désolée mais je peux rien faire pour eux. Alors je fais la seule raisonnable qui me reste à faire, prendre mon cassis et rentrer chez moi.

Mais encore une fois, j'entends leur conversation et apprend qu'une dénommée Maggie doit se rendre à la colline à cause d'un problème avec son bébé. Le mot bébé me fait bloquer et je me fige sur place, basculant dans mon passé. Un passé douloureux, violent . . . Je me reconnecte à la réalité en l'entendant leur demander de se préparer à se battre contre lui, . . . contre eux. Dire qu'ils pensent être suffisamment fort pour les battre, . . . mais ils se trompent, s'ils savaient à quel point ils se trompent. Ils ne connaîtront que la souffrance, car il n'est capable que de ça.

Je voudrais partir mais je n'arrive pas à faire un pas. La douleur de cette femme . . . Maggie, me touche . . . et indirectement je me sens responsable de ce qui lui arrive. Je souffle et me reprends. Car si je suis seule, c'est pour cette raison. Je ne veux pas, je ne veux plus avoir à souffrir du mal que l'on fait au mien ou . . . pire de leur mort, . . . ne sachant plus lequel est le plus douloureux.

Tant pis, ils auront mal mais s'ils sont intelligents, ils feront ce qui est dans leur intérêt . . . à savoir faire ce qu'il demande. Je me relève sans bruit quand le bruit du cran de sécurité d'une arme raisonne dans mes oreilles.

Et merde, me dis – je à moi – même. Je lève les mains en signe de soumission. Je me retourne doucement pour faire face à la personne qui me menace. Je ne suis même pas surprise de me retrouver face à un adolescent d'une quinzaine d'année. Il est apeuré, sans doute parce qu'il vient de vivre, mais déterminé.

_ Papa, . . . Michonne . . ., crie le gamin en même temps qu'il m'oblige à me diriger vers eux.

Dans ce monde, j'avais appris plusieurs choses, le plus souvent à mes dépends, dont les suivantes. Ne parler que si on vous donne la parole. Ne pas jouer les petits malins. Et réfléchir avant de parler. Le dénommé Rick s'avance vers nous. Il doit avoir environ une vingtaine d'années de plus que moi, cheveux châtains foncés, yeux d'un bleu limpide. Mais ses yeux et son visage ne traduisent pas de méchanceté, ni haine, . . . juste de la fatigue, de la douleur, . . . mais surtout l'horreur de ce qu'ils ont du vivre et que je ne connais que trop bien. Sa démarche dégage de la force et du courage.

Nous restons quelques instants à nous jauger l'un l'autre, sans un mot. C'est la femme qui l'accompagne, Michonne qui prend la parole, alors que Rick continue de me dévisager.

_ Tu es seule ? Me demande – t – elle d'une voix neutre.

_ Oui, répondis – je simplement.

_ Ton nom ?

_ Mégan, puis – je savoir le votre ? Demandais – je avec politesse.

_ Michonne, mais elle n'a pas le temps de terminé que Rick reprend la main.

_ Que fais – tu ici ? Me demande – t – il à son tour calmement.

_ Je suis venue récupérer un plant de cassis pour mon potager, répondis – je en lui désignant d'un signe de tête l'endroit où se trouve mon pot avec mon cassis.

Ils s'échangent des regards et des signes de tête puis Rick s'approche de moi et plonge ses yeux bleus dans l'onyx des miens, avant de reprendre la parole.

_ Combien de rôdeurs tu as tué ? Me questionne – t – il le plus sérieusement du monde.

_ Un grand nombre pour être honnête, . . . je ne les compte pas, je fais ce qu'il y a à faire pour survivre.

_ Combien d'humains ? Reprend – t – il en faisant un pas et en sondant davantage mon regard.

_ Aucun, répondis – je avec sincérité.

_ Pourquoi ? S'étonne – t – il.

Je souffle et baisse les yeux avant de plonger mes yeux dans les siens.

_ Car je n'ai jamais eu à le faire. Éliminer un rôdeur me coûte déjà mais je le fais, alors . . . un humain je ne le pourrais pas, dis – je simplement.

Je le vois hésiter et se retourner vers les autres. Ils rassemblent et sans délibérer de quelque chose. Comme il ne m'a pas demandé de ne pas bouger, je repars tranquillement d'où je viens.

_ Megan, attends, me crie Rick en se dirigeant vers moi.

_ Qui y a – t – il ? Demandais – je inquiète. Je pensais en avoir fini et je croyais pouvoir repartir sans encombre.

_ Tu . . . tu peux venir avec nous, . . . si tu veux. On a des maisons, des murs d'enceinte, nous sommes une communauté soudée, . . .

Je ne le laisse pas finir et termine l'envers du décor qu'il vient de découvrir.

_ Et tu ne pourras pas garantir ma sécurité car tu l'as rencontré, terminais – je en désignant le corps inerte sur le sol.

_ Tu les connais ? S'étonne Rick.

_ Malheureusement et si vous êtes malins, vous ferez ce qu'il vous demande et . . . tu ne devrais pas proposer à des inconnus de rejoindre ton groupe, car tu ne me connais pas, dis – je plus froidement que je ne l'aurais voulu.

_ Quelle est ta décision ? Me demande – t – il.

_ Je reste seule, terminais – je en tournant les talons.

The Walking Dead Megan KnightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant