Très bonne question. Elle est même excellente. Cependant, pourquoi ne suscite-t-elle aucune réponse concrète. Mes yeux sont encore encrés dans les siens lorsque je songe à pourquoi je ne veux pas d'Isa au près d'Abigail et ça semble tellement évident mais si peu rationnel. Je devrais ne pas me préoccuper de qui lui court après et qui elle choisi de laisser la rattraper mais ce n'est pas le cas.

C'est comme si je ne voulais pas qu'elle détourne son regard du miens, et je ne parle pas que de cet instant présent mais des jours passés et des jours à venir. Du plus loin que je me souvienne, je n'ai jamais aimé voir Isa au près d'Abigail. À la plage, chez Anna, lorsqu'on se baladait dans les rues italiennes.

La réponse est donc toute faite. Ça me préoccupe, c'est un fait. Je ne veux pas d'Isa au côté d'Abigail, personne d'ailleurs, mise à part moi.

C'est lorsque je le réalise que tout mon être se secoue, comme si je venais de découvrir tout les secrets de la vie. Comme si j'y voyais plus claire et que plus rien ne me faisait obstacle. Mon cœur bat la chamade, tellement que je l'entends bourdonner jusque dans mes oreilles et je regarde d'un œil curieux la fille qui est en train de me faire vivre ce milliard de sensations. Je ne comprends pas pourquoi elle, pourquoi maintenant mais c'est un fait, c'est elle et pas une ou un autre.

— T'as raison, soupire-je en haussant les épaules. Je m'en fous.

Mon mensonge me brûle les lèvres tandis que je détourne mon regard du sien et joue avec mes doigts. Elle ne semble pas vouloir répondre à ça car elle ne dit rien, laissant les cris de victoire de mes amis emplirent l'atmosphère.

* * *

— On t'a vengée, Mary ! s'exclame Julian alors qu'il attrape une pomme sur l'îlot centrale de la cuisine. On leur a fait mangé la poussière, tu peux quand même sourire un peu.

Je relève mon regard sur ce dernier et force un sourire qui n'atteint pas mes yeux. Je pose ma tête sur mon poing qui lui même tient grâce au coude que je maintiens sur l'îlot de la cuisine.

— Ouais, ajoute-t-il en levant les yeux au ciel. Il y a toujours des progrès à faire.

— Laisses-la tranquille, ricane Caleb sortant de nul part et passant son bras autour de mes épaules. C'est une blessée de guerre, elle a combattu vaillamment et regarde où on en est, cinq buts à un !

Là un véritable sourire apparaît sur mon visage et je lui fais un clin d'œil comme pour le remercier.

— C'était une répartition inégale, intervient Caroline la mine boudeuse. Julian et Caleb sont les plus sportifs, c'était quasi impossible !

— Peu importe, s'esclaffe Julian. On a gagné !

Mais quel enfant celui là! Je ricane alors que je vois Caroline tournant les talons en levant les yeux au ciel.

— D'ailleurs pour fêter ça, je vous invite tous ce soir au restaurant. Preparez-vous, en plus d'une belle après midi où je vous ai vaincu, on va passer une super soirée.

Yann lui tape dans la main avant d'accourir à l'escalier pour s'exécuter. Anna, Elisa, Caroline et Ronald font de même tandis que ma tête s'écroule sur l'îlot. Je ne suis clairement pas déterminée à sortir surtout que ma blessure d'une grave importance me dit, que dis-je, elle m'oblige à rester à la maison!

— Je vais m'en passer, déclaré-je.

Et avant qu'il ne proteste comme il comptait le faire si j'en déduis le regard qu'il m'a lancée, j'ajoute :

— J'ai super mal à la cheville, et en plus de ça, je ne me sens pas bien du tout. On sortira tous ensemble une autre fois.

Je lui lance un sourire sincère avant qu'il ne souhaite ajouter quelque chose mais heureusement, il n'en fait rien. Il rejoint ensuite les autres pour se mettre sur son trente et un. Désormais seul Caleb, Abigail
et Isa sont dans la cuisine lorsque cette dernière vient à ma rencontre.

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