Je ne sais pas pourquoi je me met dans un tel état pour si peu. Ça ne me regarde pas après tout, c'est leur problème.

Ça ne me fait ni chaud, ni froid.

Du moins, je dois m'en convaincre. Abigail a ensuite rejoint la chambre pour s'apprêter et je n'avais jamais autant lutter pour ne pas observer une personne. Du coin de l'œil, je la voyais sélectionner ses vêtements, se maquiller après s'être lavée et se parfumer mais pas une seule seconde nous avons agit comme si nous étions dans cette pièce, ensemble.

À vingt deux heures, nous avions rejoint les voitures et pour la première fois, j'ai attendu qu'elle entre dans une d'entre être pour aller dans l'autre.

Vingt sept minutes plus tard exactement, nous étions devant la façade de la boîte de nuit. Je ne m'attarde pas sur le décor et entre le plus vite possible à l'intérieur. Un homme immense nous autorise l'accès à l'endroit et dès qu'on y entre, la chaleur me frappe en plein visage ainsi que la lumière et la musique. Les projecteurs multicolores n'éclairent en rien la pièce ce qui laissent une atmosphère sombre et assez malsaines.

— Où es-tu? entendis-je Julian dire, lorsque je me retourne, je constate qu'il est au téléphone et je suppose que c'est avec sa nouvelle amie.

Il se bouche la seconde oreille pour l'entendre et il lâche un « très bien, j'arrive ». Après cela, il passe un bras autour de mes épaules, un sourire au visage. En voilà au moins un qui est heureux. Il nous emmène vers une table qui semble avoir été réservée, et à cet endroit, on retrouve Rosa ainsi que deux hommes assis à ses côtés.

Pas très fin Rosa, on ne ramène pas deux mecs à un premier rencard. Du moins, je pense que c'en est un.

On salue les deux hommes, l'un s'appelle Adriano, c'est l'italien typique. Il est brun avec un teint hâlé et des yeux verts assez intimidant. Je retrouve son charme dans sa barbe parfaitement taillée à ras de la peau. L'autre est Raffaele, il est brun aux yeux marrons, plus petit que son ami cependant. Les trois sont à coupés le souffle et je songe sérieusement à m'installer en Italie si les spécimens qu'on y trouve sont semblables à ceux là.

Je m'installe à côté d'Adriano et d'Elisa autour de la table, nous sommes un peu à l'étroit – treize autour d'une table, on aurait dû réserver une salle complète – mais ce n'est pas si insupportable que ça vu qu'au fur et à mesure, certains vont danser ou rejoindre le bar.

— C'est toi la fille de la pizzeria, n'est ce pas? entendis-je une voix masculine.

Je relève la tête vers l'homme que je reconnaît être Adriano et sourit face à son anglais qui semble parfait.

— C'est bien moi.

— Saches que tu es une véritable héroïne aux yeux de Rosa et pas que. On voit bien que tu n'as pas froid aux yeux.

Au ton qu'il emploi je sais qu'il essaie de me séduire. Ce sourire en coin, ce regard attrayant, ce mouvement lorsqu'il s'approche de moi, je ne connais que trop bien. Je suis tout de même flattée et entre dans son jeu.

— Peur de rien, lâché-je sur le même ton que lui.

Il sourit d'autant plus lorsqu'il voit que nous sommes sur la même longueur d'onde. Il est beau garçon, je suis célibataire, je ne vois pas ce qui pourrait me retenir mais je ne peux m'empêcher de ressentir cette sensation, comme si je faisais quelque chose de mal et d'interdit, que je ne devrais pas faire pour aucune raison à part entière.

Mais j'enfouis cette sensation au fond de moi, voulant profiter de ma soirée pleinement.

— Tu n'es pas venu avec ton petit ami? demande-t-il.

— À vrai dire, je suis célibataire.

— Sérieusement, rétorque-t-il feignant la surprise. Comment se fait-il qu'une fille aussi belle que toi soit célibataire?

Oh je t'en prie Adriano, tu peux faire beaucoup mieux que ça.
J'entame mon second verre d'alcool alors qu'il passe un bras autour de mes épaules, la sensation de tout à l'heure remonte peu à peu à la surface et je tente de la noyer coûte que coûte.

Ensuite, il se met à me raconter une histoire qui est censé m'emballer mais je n'entends pas un traitre mot. Donc il se rapproche, collant presque sa bouche à mon oreille, et à ce moment j'aurais ressentir quelque chose, quoi que ce soit, mais rien. Seul une boule dans le ventre prend beaucoup trop de place, il faut absolument que je me détende. On me sert un troisième verre de Vodka et je le siffle en moins de deux. Je ne suis pas une grande fan d'alcool mais là, c'est nécessaire.

Il continue de me raconter cette histoire donc je n'écoute pas un traitre mot, ses lèvres frôlant mon oreille. Mon regard s'élève et la vue que j'obtiens me fait froid dans le dos.

Toi qui était avide de sensation, tu es servie, me souffle ma conscience.

Je fronce les sourcils en voyant Abigail, ou bout de la table, face à moi, m'assassiner du regard. Et le fait que je remarque qu'elle le fasse ne la dissuade pas, c'est même pire. Le tambourinement dans ma poitrine commence et mes mains deviennent moites. C'est quoi son problème, encore?

À l'instar de la soirée à la plage, je lui rends son regard mauvais. Pour une raison que j'ignore à nouveau, je lui en veux. C'est sans doute encore à cause d'Isa, ou seulement que je la déteste par nature, je ne sais pas.

Abigail me regarde encore alors qu'il ne reste plus beaucoup de monde autour de la table – seul Adriano, Ronald qui est quasiment endormie sur le fauteuil, elle et moi – alors qu'elle me fixe derechef. Et dire que quelques heures plutôt, nous partagions un bon moment sur le balcon de notre chambre, ce qui est extrêmement rare, voire unique.

Elle veut jouer, elle veut que je m'éloigne de lui comme je l'ai fais avec Caleb et je ne le ferais pas. J'en ai marre de perdre face à elle.

Alors c'est ainsi que j'ai éloigné Adriano de mon oreille, que je l'ai attrapé par le col de sa chemise et que je l'ai embrassé.

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C'est du grand n'importe quoi !

Encore un autre suspens que je vous pose ici!

Dites moi ce que vous en pensez ;)

Merci de lire cette histoire :)

I.

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